- dim, 23/07/2017 - 22:59
Quand rien ne va, eux, célèbrent des fastes.
KIN’S, n°8, daté lundi 24 juillet 2017.
Sur l’art de la table, ils sont des fins connaisseurs et, par conséquent, des fins gourmets. Tous les midis, chaque jour que fait Dieu, ils occupent les plus belles tables de la Capitale - avec les plus grands crus - toujours aussi bien entourés au point de se faire jalouser par leurs ministres de tutelle. Toujours BCBGs, ils se déplacent au volant des plus grosses bêtes. Bien sûr. Qui? Les patrons des régies financières.
Quand le pays va mal - «très mal» - eux n’en ont cure.
Régies Financières? DGDA (douanes), DGI (impôts), DGRAD (recettes administratives), RVA (Régie des Voies Aériennes), FONER (Fonds National d’Entretien Routier), Fonds de promotion de ceci, Fonds de promotion de cela, etc.
ABSENCE DE RESULTATS.
Le dernier rapport de conjoncture
de la Banque Centrale du Congo daté de juin 2017 est alarmant. Il décrète la banqueroute. Rien de plus. Au point que des paiements sont interrompus. Aux vingt-huit premiers jours de juin, les opérations financières de l’Etat se sont clôturées par un déficit de 126,7 milliards de CDF contre un déficit programmé annuel de 110,0 milliards. A cette date, les ressources mobilisées par la DGI sont de 49,7%, celles orientées à la DGDA de 38,2%, celles non fiscales de la DGRAD de... 11,1%.
Entre-temps, que d’acquisitions immobilières arrogantes dans la Capitale, dans le pays et à l’étranger!
Quand le Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon abandonne la Primature à l’opposition un 14 novembre 2016, il a réussi la veille un coup de maître: placer à la direction des régies financières, de vrais pros, quoique ses amis, présentés comme de grands commis de l’Etat! Le résultat ne paraît pas au rendez-vous...
Patron depuis huit ans du FONER, Fulgence Baramos ne serait pas plus exemplaire. Selon une enquête diffusée par un site en ligne Politico.CD, citant des documents (des copies des certificats d’enregistrement) envoyés par des anonymes, Fulgence Bamaros dont des bureaux se situent non loin de l’avenue du haut Commandement de l’Armée, serait propriétaire d’un empire immobilier de plus de 30 propriétés dont nombre inscrites au nom de ses enfants. «Les propriétés sont situées tant dans les quartiers huppés, dans la commune de Ngaliema ou de la Gombe ou dans des quartiers périphériques du centre-ville» de la Capitale, écrit le site. «Mises ensemble, elles valent des dizaines de millions de dollars américains.
«Dans la ville d’Afrique du Sud, une propriété a été authentifiée auprès du Deeds Office, responsable de l’enregistrement, de la gestion et de la maintenance du registre immobilier de l’Afrique du Sud. Il s’agit d’un appartement-maison, situé sur l’avenue York, n°374, dans la banlieue de Ferndale. D’après les registres sud-africains, la propriété, comme toutes les autres, a été achetée comptant depuis 2012». «Rien que l’année 2012, il a acheté 13 propriétés tant à Kinshasa qu’à Lubumbashi ou même à Paris», écrit le site citant cette source anonyme. Affirmation vérifiée par les certificats d’enregistrements des propriétés de Kinshasa et celle de Johannesbourg.
ROUTES INVISIBLES.
«En 2017, il (ndlr Fulgence Bamaros) s’est procuré plus de 17 biens immobiliers à Kinshasa dont des immeubles». Une thèse que semble prouver de dizaines de copies de certificats.
Créé en 2008, le Fonds National d’Entretien Routier a bénéficié, pour la période de 2009 à 2013, de plus de USD 8 millions destinés à la réhabilitation de routes dans l’ex-province de Bandundu, de USD 15 millions dans celle du Kongo Central, de USD 5 millions dans le Kasaï et de USD 3 millions dans le Nord-Kivu. Si, comme ses pairs, le Directeur général Bamaros resté omniprésent et omnipotent au FONER s’est scandaleusement enrichi, dans les provinces, aucune trace des fonds alloués. Les routes annoncées réhabilitées, sont, généralement dans un état qui demande des nouveaux financements, conclut le site.
Un cas qui est loin d’être isolé...
ALUNGA MBUWA.