- jeu, 24/08/2023 - 10:05
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1591|MARDI 22 AOÛT 2023.
Ils sont décidés de défendre leur Niger. Il n'y a pas une interview même orientée n'arrive à défaire la détermination affichée des jeunes Nigériens qui promettent tous de ne jamais laisser un seul soldat de la Cédéao ou d'ailleurs s'en prendre à leur pays.
Tous vent debout contre toute agression. Des positions qui interpellent les pays - Côte d'Ivoire, Nigeria, Bénin, la France - dont les dirigeants poussent à une intervention militaire contre les putshistes de Niamey. Pourtant, ni les États-Unis, ni l'Algérie, ni la Russie, ni le Tchad, ni les trois voisins - Mali, Burkina-Faso, Guinée Conakry, ni même l'Union Africaine - ne sont pour cette intervention armée. Parmi ces pays, il y en a même qui ont déclaré que les forces de la Cédéao les trouveraient aux côtés du Niger dont le chef de la junte a déclaré samedi 19 août sur la télévision publique nigérienne Télé Sahel que «ni le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, ni le peuple nigérien ne veulent d'une guerre », « mais si une agression devait être entreprise, elle ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains croient ». Puis : « Les forces de défense » nigériennes « ne se déroberont pas ».
TOURNER LA PAGE MOHAMED BAZOUM.
Alors que les chefs d'état-major de la Cédéao se disent prêts à intervenir militairement dans son pays, le général Tiani, a eu ces mots : « La Cédéao s'apprête à agresser le Niger en mettant sur pied une armée d'occupation en collaboration avec une armée étrangère ». « Notre ambition n'est pas de confisquer le pouvoir », a-t-il également promis. Dans une adresse à la nation, le chef de la junte nigérienne, Abdourahamane Tiani, fort des appuis de nombre de pays , a annoncé la mise en place d'un « dialogue national inclusif » dans un délai de 30 jours et fait part d'une transition qui « ne saurait aller au-delà de trois ans ».
Pour cela, l'homme fort de Niamey convoque un dialogue national inclusif conviant toutes « les forces vives de la nation ». « Le gouvernement est déjà instruit » pour le mettre en place « dans un délai de 30 jours ».
Objectif : formuler des « propositions concrètes » en vue de poser «les fondements d'une nouvelle vie constitutionnelle». En présentant sa feuille de route, le général Abdourahamane Tiani cherche donc à tout prix à tourner la page Mohamed Bazoum. C’est notamment pourquoi, il se dit en même temps prêt au dialogue, il peut donc faire des concessions, pourvu qu’on le laisse occuper un moment le fauteuil présidentiel, estime Rfi. En retour, il pourrait libérer le président renversé qui vit selon ses proches dans une maison sans électricité.
Le chef de la junte s’est également adressé dans son discours au monde extérieur.
Il sait que les Américains - pour le moment - ne veulent pas entendre parler d’intervention militaire au Niger. Les États-Unis sont même à envisager des scénarios pour repenser leur présence militaire dans le pays.
L'évolution de la situation au Niger les pousse à réfléchir à leur présence militaire dans le pays même s'ils espèrent toujours une solution diplomatique pacifique.
Le département américain de la Défense parle simplement pour le moment « d'élaboration de plans par précaution». Le commandant de l'US Air Force en Afrique, le général James Hecker, rappelle d'ailleurs qu'aucune décision n'a encore été prise à ce sujet par l'administration Biden. Et il n'envisage pas d'évolutions avant des semaines, voire davantage.
Mais selon les autorités américaines, plusieurs scénarios sont imaginés. Elles planchent ainsi sur un départ en douceur qui pourrait durer. Autre possibilité : un départ précipité sous pression de la junte où seuls les éléments les plus sensibles seraient emportés.
Pour les États-Unis, le Niger représente un allié solide dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Les deux principales bases américaines dans la zone se trouvent en effet dans la capitale Niamey et à Agadez.
avec AGENCES.