- mer, 25/06/2014 - 02:02
Des membres des cellules politiques externes déterminent 30 cibles internes qu’elles se jurent d’anéantir.
Ils sont un peu plus de trente. Six membres du Gouvernement central dont le Premier ministre, Chef du Gouvernement cités nommément. Un Président de Chambre parlementaire et des Députés cités nommément. Deux gouverneurs de province, un ministre provincial cités nommément. Le chef de la police nationale, un général d’armée, le chef de la maison civile du Chef de l’Etat. Cités nommément.
Last but not least, un dirigeant d’entreprise publique, des agents de la garde présidentielle et du renseignement civil; un journaliste de la Rtnc. Tous les autres peuvent circuler tranquilles!
Dans l’ordre, Augustin Matata Ponyo Mapon, Lambert Mende Omalanga, Tryphon Kin-kiey Mulumba, Modeste Bahati Lukwebo, Baudouin Banza Mukalayi Nsungu, Bavon Nsa Mputu Elima, Geneviève Inagozi Kasongo.
Puis, Aubin Minaku Ndjalandjoku, Evariste Boshab Mabuj, Zacharie Bababaswe, Francis Kalombo, Olivier Kamitatu Etsu, Toussaint Tshilombo, Moïse Katumbi Chapwe, André Kimbuta, Godard Mutemona, général Bisengimana, général Liwanga, commandant Banza, Déo Ruguiza, le journaliste Lushima...
Soit une trentaine de personnalités visées, des cibles activement recherchées par l’opposition extérieure la plus extrémiste identifiée sous le vocable de «Combattants».
«DANS L’INTENTION DE DONNER LA MORT».
C’est elle qui est responsable d’attaques et de dégradation de biens publics en Europe et à qui on attribue l’agression le 31 décembre 2011 du président du Sénat congolais, Léon Kengo wa Dondo au sortir de la gare du Nord, à Paris ou à Londres de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu en visite officielle. Des médecins consultés en France par deux fois au moins par le président du Sénat attestent au regard de l’endroit où furent portés les coups, que l’acte commis au sortir de la garde du Nord le fut non par des enfants de chœur mais par «des professionnels du crime dans l’intention de donner la mort». Le gouvernement désigna alors l’UDPS comme ayant commandité le crime... Selon la police, ce groupe «très fermé» réunit 1.200 «Combattants» qui, en 2011 firent campagne pour Tshisekedi et récoltèrent des fonds à l’étranger pour son élection. «Les Résistants-Patriotes-Combattants congolais de France l’ont cueilli à 18h10’ à la Gare du Nord» à son arrivée «en catimini à Paris», indiquait le site Congomikili.com, en diffusant une vidéo du président du Sénat dans sa voiture. Les «Résistants-Patriotes» sont les proches de l’opposant Etienne Tshisekedi, qui a obtenu à la dernière présidentielle du 28 novembre un peu plus de 32% des suffrages, renseigne Fabien Abitbol sur son site.
UN GROUPE
DE 1.200 «COMBATTANTS».
Les membres de ce groupe fermé de «Combattants» se sont miraculeusement procurés les numéros GSM de nos personnalités qu’ils se passent entre eux via des adresses «très fermées» sans savoir exactement le but recherché. Veulent-ils les faire chanter en intimidant ces personnalités ou, mieux, les pénétrer pour les neutraliser?
«A voir leur modus operandi, ils veulent traquer ces personnalités et veulent parvenir à les déstabiliser moralement et les atteindre psychologiquement afin qu’elles parviennent à se dédire en abandonnant leurs positions. Mais le but final est de les neutraliser politiquement voire physiquement», estime-t-on dans les milieux de la police. Au sein de la majorité présidentielle, où on signale que c’est la toute première fois qu’un «fichier aussi massif» est mis dans les réseaux sociaux, c’est la circonspection. D’abord qu’est-ce qui unit ces personnalités pour qu’elles soient recensées par des criminels cachés sous le vocable politique? Sont-elles visées pour ce qu’«elles sont» ou pour ce qu’«elles ont fait»... Et quoi donc? Est-ce leur appartenance à la majorité présidentielle ou la défense fervente des thèses de celle-ci? Qu’est-ce qui explique que le Premier ministre fasse partie de ce lot, tout comme le gouverneur du Katanga? S’agissant du Premier ministre, la réussite de l’équipe gouvernementale et les résultats qu’elle engrange gênent-ils? Du coup, l’opposition verrait-elle de mauvais œil le retour su scène du Congo?
Les ministres fatwés le sont-ils pour les actes qu’ils posent dans leurs fonctions ou pour ce qu’ils sont - et, de ce fait, posent problème? En quoi, par exemple, le ministre de l’Environnement gêne-t-il et qui donc? Et pourquoi d’autres noms n’apparaissent-ils pas?
En clair, sur quelle base cette sélection a-t-elle été opérée? Certains noms cités le seraient-ils par leurre? S’agit-il de tromper la vigilance?
La police est surprise que ce groupe ait pu se procurer un lot de numéros téléphoniques privés qui, pour nombre, se sont en effet révélés exacts. «Je me suis permis d’appeler cinq ou six de ces numéros et ils se sont révélés exacts», se surprend un agent.
On pense à des complicités internes.
COMBATTRE
LA CYBERCRIMINALITE.
En clair, des connivences internes. Des agents politisés des compagnies de la téléphonie mobile? «Eux seuls peuvent livrer un fichier aussi complet», analyste un connaisseur. Un autre relativise invoquant la fratrie politique. «L’entourage de nos dirigeants est noyé de mécontents, de naïfs et d’irresponsables. Il y a même ceux qui se disent des camarades et siègent avec vous. Ils sont physiquement avec vous, mais le soir, ils s’activent dans d’autres officines. Quiconque dispose du temps et de la patience, s’emploie à un travail de fourmi, peut se constituer en peu de temps un petit bottin téléphonique à usage criminel».
Du coup est relancé le débat sur l’Internet, sa surveillance, la cybercriminalité qui sévit dans le monde. La Toile c’est le meilleur et le pire.
«Il faut savoir qu’avec les avancées de la société de l’information, tout est surveillance, tout le monde est espion de l’autre. Ce qu’il faut c’est développer plus que l’autre. C’est noyauter l’adversaire plus qu’il vous a noyauté. C’est être l’étage au-dessus de l’adversaire…».
Et on invoque le nouveau cadre légal du secteur dans le pipeline institutionnel. Aussitôt qu’il a été promulgué par le Chef de l’Etat, le Congo disposera d’instruments capables de sévir. Pourvu que toutes les parties prenantes suivent. Car c’est là que souvent le bât blesse…
D. DADEI.