Moïse Katumbi aurait jeté l’éponge en faveur de Félix Tshisekedi
  • ven, 25/05/2018 - 06:17

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.

A Washington, les deux hommes auraient conclu un accord.

Cela fait de moins en moins de doute. Félix-Antoine Tshisekedi et Moïse Katumbi Chapwe ont conclu un pacte à Washington où ils viennent de séjourner. L’accord porterait sur un retrait de la course pour la présidentielle de l’ancien gouverneur du Katanga qui récemment a créé une plateforme Ensemble pour le changement. Accablé par plusieurs affaires judiciaires surtout celle de la nationalité, le richissime a réalisé que son profil l’éloignait chaque jour un peu plus de la candidature à la candidature. Il a pris la décision de s’effacer en vue de favoriser le président de l’UDPS Félix Tshisekedi dont le récent meeting à la Place Sainte-Thérèse à N’Djili a montré sa popularité dans la Capitale. Directeur du thinkthank américain Atlantic Council, Peter Pham a publiquement appelé les deux hommes à s’associer en vue d’une candidature unique de l’opposition. C’était mercredi 23 mai. Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi Chapwe étaient côte à côte lors d’une intervention à l’Atlantic Council, à Washington, le premier assisté par une interprète, le second s’exprimant en anglais.
Si cet accord est confirmé, il restera au fils Tshisekedi la lourde charge de fédérer autour de sa personne en rapprochant un autre opposant, le président de l’UNC Vital Kamerhe Lwa-Kanyinginyi.
En dépit de certaines postures et rumeurs qui, à Kinshasa, font état de l’imminente nomination du fils Tshisekedi comme Premier ministre, les deux opposants semblaient au contraire avoir renforcé leur alliance. De l’Union européenne à l’Union africaine, ils font désormais front commun devant les instances internationales. Excellent joueur, Félix Tshisekedi paraissait pourtant ne pas exclure son arrivée à la Primature alors qu’il entamait le 16 mai une discrète tournée diplomatique en France, en Bruxelles et en Allemagne aux côtés de celui dont l’appui diplomatique et financier, ces derniers mois, lui aura été déterminant.
Toujours à deux à Washington, les deux hommes ont animé une conférence au siège du think tank Atlantic Council. «Ce n’est pas qu’une unité d’apparence. Nous travaillons réellement ensemble», a déclaré Fatshi dans un article du think tank américain publié après la conférence. «Nous avons discuté de la possibilité d’avoir un (seul) candidat de l’opposition au moment des élections», a-t-il ajouté, affirmant que le Mouvement de libération du Congo (MLC), de Jean-Pierre Bemba, était également impliqué dans ce front commun. A Washington pour «sonner l’alarme», il a plaidé devant les participants pour que les États-Unis accentuent la pression sur le gouvernement congolais. «Demain, quand la catastrophe arrivera, vous ne pouvez pas dire que vous ne saviez pas. Il est maintenant temps d’agir, de faire pression, avec des sanctions». Sans élections le 23 décembre, Moïse Katumbi perçoit une «guerre civile».
D. DADEI.


Related Posts

About author

Portrait de D. DADEI