- lun, 12/06/2017 - 04:57
Tours de passe-passe dans le secteur bancaire...
C’est finalement d’une dissolution pure et simple qu’il s’agit. Au départ, dans un «avis au public» daté du 8 juin 2017, le gouverneur de la Banque Centrale Déogratias Mutombo Mwana Nyembo avait fait état de la mise en liquidation forcée de la First International Bank RDC (banque appartenant à des groupes d’intérêts nigérians) désignant liquidateur le cabinet Elie Ngomo Tongbo Bangaye.
Conformément à la loi (n°03/2002 du 2 février 2002), le gouverneur demandait «aux actionnaires, administrateurs, déposants et toute personne disposant à un titre quelconque d’un droit sur les fonds ou avoirs conservés ou détenus par la FiBank RDC S.a, de faire valoir leurs créances (...) dans un délai de 60 jours francs à dater de l’affichage du précisent avis pour les résidents et 120 jours pour les non-résidents». Mais Déogratias Mutombo Mwana Nyembo changeait d’avis aussitôt passant de la procédure de liquidation forcée à la dissolution, «meilleure solution», expliquait-il à des journalistes dès le lendemain vendredi 9 juin dans la soirée. «Surtout qu’elle (FiBank RDC S.a) est tout de suite reprise par une autre Afriland First Bank. Cette dernière (ndlr. banque d’origine camerounaise) présente des bases solides», déclarait le gouverneur.
«CHANCEUX».
«Toute la clientèle de la banque dissoute devient d’office, à partir de lundi 12 juin, cliente d’Afriland First Bank. Que les déposants et les épargnants ne cèdent pas à la panique», a assuré Déogratias Mutombo Mwana Nyembo. Au cours de cette rencontre avec les médias, le gouverneur a expliqué que les actionnaires de la FiBank RDC S.a n’ont été capables ni d’apporter des capitaux frais, ni d’ouvrir le capital social de cette banque «malade» à d’autres investisseurs.
Ainsi, Afriland reprend dès lundi 12 juin les actifs et passifs propres de la FiBank et va aussi prendre en charge le réseau commercial de la banque (14 agences dont 7 guichets à Kinshasa et d’autres en provinces, un total d’environ 24.000 comptes). «Afriland a des indicateurs de solidité fiables. Des fonds propres qui dépassent les USD 20 millions et un encourt de crédit important», vante le gouverneur expliquant que les clients de FiBank «sont chanceux d’avoir leurs dépôts repris par une banque en activité». «Vos dépôts sont garantis. Laissez-les. N’allez pas les retirer», conseille Mwana Nyembo. C’est depuis 2015 que la FiBank RDC fait face à des difficultés d’exploitation. Le 11 décembre 2015, la BCC avait désigné un comité d’administration provisoire avec une double pour mission de remplacer le conseil d’administration et la direction générale de cette banque, d’un côté et de l’autre, explorer les pistes de résolution de la crise. Cette disparition de la FiBank des écrans renvoie à une autre qui se débat encore, la BIAC destructurée et ruinée par ses propres patrons depuis en fuite à l’étranger.
ALUNGA MBUWA.