- lun, 07/09/2020 - 21:13
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1498|LUNDI 7 SEPTEMBRE 2020.
Kinshasa veut mettre les petits plats dans les grands pour les préparatifs du mini-sommet annoncé à Goma, au Nord-Kivu, des pays des Grands Lacs africains avec ses voisins angolais, burundais, ougandais, rwandais. Trois thèmes de cette rencontre en terre congolaise, hors de la Capitale Kinshasa et dans une ville endeuillée mais se reconstruit, jour après jour : paix, sécurité, économie.
Des ministres (Intérieur, Affaires Etrangères, Coopération Internationale, Défense, Commerce extérieur) ont été appelés vendredi, à l’issue du conseil des ministres, de préparer les dossiers pour une occasion de rapprochement rêvée. Trop de tempête dans la sous-région et seule la volonté politique a su, à ce jour, sauver la situation.
POUR LA
DIPLOMATIE DU SILENCE.
Au Congo, le cas du Dr Denis Mukwege de l’hôpital de Panzi - l’homme qui réparait les femmes - au Sud-Kivu fait recette dans la région et à l’étranger sans savoir très bien qui a dit quoi à propos de ce Prix Nobel de la Paix, pourquoi, comment et où est la part de la manipulation?
La meilleure réponse, dans nombre de cas, peut être le silence. C’est le type de diplomatie - la diplomatie du silence - que semble avoir adopté le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et qui lui réussit. Il y a eu certes, le tweet, vite effacé, de l’ambassadeur du Rwanda à Kinshasa. Vincent Karega avait semblé remettre en cause les événements de Kasika et de Makobola des années RCD-Goma, une rébellion soutenue par l’armée rwandaise. Une façon peu diplomatique de réagir.
Mais faut-il accorder trop d’importance à ces courts textes qui font recette dans certains cas et que des diplomates, dans certaines situations, devraient éviter? En l’espèce, le plus important n’est-il pas ailleurs, à savoir, reconstruire, dans la paix, cette amitié qui a longtemps existé dans la sous-région?
A ce propos, Paul Kagame a commenté les accusations des crimes commis du Sud-Kivu lors d’un échange avec ses compatriotes, bottant en touche, désignant les vrais responsables que seraient certains pays occidentaux. « S’ils veulent qu’on rentre dans l’histoire, on se rendra rapidement compte qu’ils sont eux-mêmes plus responsables dans la tragédie que le Congo ou le Rwanda ». Puis : «Les auteurs du rapport Mapping prennent le Rwanda pour bouc-émissaire pour cacher leur propre implication.
C’est pour obtenir les faveurs des Congolais considérés comme victimes face aux bourreaux rwandais. Ils ne voient pas d’un bon œil les bonnes relations pouvant exister entre les deux pays». Certains ont pu critiquer la décision de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo de postposer le face à face, devant la justice internationale, entre Kampala et Kinshasa priorisant les relations de bon voisinage. Comment ne pas lui donner raison?
A tout, il y a l’occasion et l’opportunité. Fallait-il aussitôt arrivé se lancer dans des règlements des conflits armés ou donner le temps au temps, et en débattre, les esprits apaisés?
ALUNGA MBUWA.