- jeu, 22/05/2014 - 01:51
Le Président de la République reçu en grande pompe à Paris, la France tourne une page de brouille.
Les médias français n’en cachent rien. «C’est en grande pompe que le président François Hollande a reçu son homologue congolais Joseph Kabila». Oubliée la brouille du XIVème Sommet de la Francophonie de Kinshasa du 13 au 14 octobre 2012 avec la veille - et avant de monter dans l’avion pour Kinshasa - une déclaration choc sur la situation des droits de l’homme, de la démocratie, de reconnaissance de l’opposition au Congo «tout à fait inacceptable». Depuis, il y a eu le sommet de l’Elysée en décembre 2013 et - déjà - une rencontre en tête-à-tête à la Cité de l’Union Africaine qui avait permis à notre hôte français de se faire une idée personnelle de l’homme qui le recevait et qui allait présider aux destinées de la Francophonie deux ans durant.
Comment la France aurait-elle pu longtemps bouder un pays clé, au centre et au cœur du Continent dont les résultats de gestion macroéconomique sont cités en exemple et que les Etats-Unis visitent avec l’escale les 3 et 4 mai du secrétaire d’Etat John Kerry?
AUCUN AUTRE SUJET QUI FACHE.
Les sujets abordés par les deux Présidents? Tous consensuels:
- Les Grands Lacs, la situation politique et sécuritaire dans la sous-région avec rappel sans équivoque - comme le Président français l’avait déjà fait en octobre 2012 à Kinshasa - de l’intangibilité des frontières de notre pays. Un message clair adressé à certains voisins...
- La Centrafrique où notre armée et notre police entretiennent l’un des plus lourds contingents (850 soldats et 150 policiers) cités en modèle de discipline.
- Le relations économiques. Peu avant l’Elysée, le Chef de l’Etat a reçu à l’hôtel Le Bristol, rue du Faubourg Saint Honoré où il était descendu, une quarantaine de grands patrons français dont MM. Vincent Bolloré intéressé par le port de Matadi, Stéphane Richard, le patron du Groupe Télécom Orange.
- Le Président Hollande a rappelé l’attachement de son pays à des principes universels: protection des libertés politiques, lutte contre les violences sexuelles, stabilité des institutions, droits humains.
- Soit aucun autre sujet qui fâche...
L’Afrique est prête à écouter des conseils de ses amis; plus de cinquante ans après les Indépendances, elle n’accepte plus de leçons et, malgré ses tragédies, réclame respect et dignité. Le mot respect est d’ailleurs celui qui est le plus couramment revendiqué par le président Hollande.
Ci-après le communiqué officiel publié sur le site de l’Elysée http://www.elysee.fr/communiques-de-presse/article/entretien-avec-m-jose...
«Le Président de la République s’est entretenu le 21 mai 2014, au Palais de l’Elysée, avec le Président de la République Démocratique du Congo, M. Joseph Kabila Kabange».
«Au cours de cet entretien, la situation politique et sécuritaire dans la région des Grands Lacs a été évoquée. Le Chef de l’Etat a rappelé, comme il l’avait fait à Kinshasa en octobre 2012, son attachement à l’intangibilité des frontières de la RDC. Il s’est réjoui des progrès obtenus dans la lutte contre les groupes armés qui sévissent dans l’Est de la RDC. Les deux Présidents ont réaffirmé leur mobilisation pour la République centrafricaine, où des contingents des deux pays sont déployés. Ils ont également marqué leur volonté que l’opération de maintien de la paix des Nations Unies, qui sera déployée à partir du 15 septembre, dispose d’un mandat solide et soit articulée autour de la mission africaine aujourd’hui présente».
«Au plan bilatéral, les deux Chefs d’Etat ont insisté sur la nécessité de développer et de diversifier les échanges économiques et humains entre les deux pays, dans des secteurs tels que les transports, les infrastructures ou encore la gestion durable des ressources naturelles». «Ils se sont réjouis des relations de coopération entre les deux pays, notamment dans les secteurs de l’éducation primaire, de la formation professionnelle, de l’accès à l’eau et de la gouvernance financière du pays». «Enfin, le Chef de l’Etat a rappelé l’attachement de la France à la protection des libertés politiques, à la lutte contre les violences sexuelles, à la stabilité des institutions et à la défense des droits humains en RDC, conformément aux différentes résolutions adoptées par le Conseil de sécurité des Nations Unies».
Aussitôt après avoir accueilli son hôte sur le perron de l’Elysée, les deux Chefs d’Etat ont eu un tête-à-tête avant de retrouver leurs collaborateurs pour une réunion de travail. Un total de 50’. On note que le Président s’était fait accompagner des ministres Raymond Tshibanda Ntunga Mulongo et Lambert Mende, en charge respectivement des Affaires étrangères et de la Communication, de son DirCab Gustave Beya Siku, de l’ambassadeur Itinérant Séraphin Ngwej Mulapu et de l’ambassadeur à Paris, Ileka Atoki.
D. DADEI.