- jeu, 08/05/2025 - 13:44
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1635 | LUNDI 5 MAI 2025.
Starlink, la firme de SpaceX de l’homme le plus riche du monde s’installe au Congo.
Un communiqué daté du 2 mai 2025 signé par Christian Katende, le Président de l'ARPTC, annonce que ce service relevant de la Présidence de la République, a délivré à la société Starlink DRC, une licence de réseau et services de télécommunications.
Signe de rapprochement avec l'administration américaine. Starlink est fournisseur d'accès à Internet par satellite de l'entreprise américaine SpaceX, spécialisée dans le domaine de l'astronautique et du vol spatial fondée le 6 mai 2002 par l'homme le plus riche du monde, l'Américain Elon Musk proche de Donald Trump.
L'Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications du Congo «informe l'opinion publique qu'une licence de réseau et services de télécommunications a été attribuée à la société de droit congolais Starlink DRC conformément à la réglementation en vigueur en matière de télécommunications et des TIC. Starlink est désormais autorisée à opérer en République Démocratique du Congo en tant que fournisseur d'accès à Internet, suite à la régularisation de sa situation administrative. Elle procédera au lancement effectif de ses services dans les tout prochains jours», écrit le communiqué du Président de l'Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications du Congo, Christian Katende.
Une autorisation qui intervient après des entre l’ARPTC et Starlink. En mars 2024, l’ARPTC avait interdit les opérations de l’entreprise américaine invoquant des préoccupations liées au respect des cadres réglementaires locaux. À cette époque, cette décision reflétait la volonté du pouvoir de maintenir un équilibre entre l’innovation technologique et la nécessité de respecter les lois en vigueur, dans un secteur stratégique des télécommunications. L'autorisation accordée à Starlink indique une résolution de ces différends, bien que les détails des négociations n’aient pas été révélés.
OPPORTUNITÉ POUR LE CONGO.
Le Congo très étendu en superficie avec des infrastructures limitées, fait face à des défis en matière d'Internet. Dans nombre de régions rurales isolées, l’accès à la connexion est inexistant ou de piètre qualité, freinant le développement économique et social. Starlink s’appuie sur une constellation de satellites en orbite basse, propose une solution technologique qui fournit une connexion à haut débit même dans les zones les plus reculées. Une technologie qui a fait ses preuves dans d’autres régions du monde, notamment en Afrique, où des initiatives comme celle d’Africa Mobile Networks, AMN, au Nigeria ont permis d’étendre la couverture réseau dans des zones rurales grâce à des partenariats avec Starlink. Mais l’arrivée de Starlink au Congo soulève des questions quant à son impact sur le marché local des télécommunications. Des opérateurs historiques comme Vodacom, Orange, Airtel ou encore Canalbox pourraient voir leur position concurrencée par ce géant, connu pour sa capacité à offrir des services à grande échelle. Nombre d'observateurs regrettent que des entreprises locales, telle la SCPT, la Société congolaise de Poste et des Télécommunications, n’aient pas été davantage soutenues pour développer des infrastructures similaires.
L’entrée de Starlink au Congo s’inscrit dans un contexte de coopération accrue entre le pays et les États-Unis. Cette collaboration qui pourrait avoir des implications géopolitiques, renforçant les liens entre les deux pays dans le domaine technologique. Toutefois, elle n’est pas exempte de défis.
En Afrique du Sud, Starlink a récemment fait face à des obstacles réglementaires liés aux lois sur l’autonomisation économique des communautés locales.
L’introduction des services de Starlink pourrait avoir des effets significatifs sur plusieurs secteurs. Un meilleur accès à Internet pourrait favoriser l’éducation, en permettant aux élèves et étudiants des zones rurales de suivre des cours en ligne.
Dans le domaine de la santé, les professionnels pourraient bénéficier d’une meilleure communication pour coordonner les soins ou accéder à des ressources médicales. Sur le plan économique, une connectivité accrue pourrait stimuler les petites entreprises et faciliter l’utilisation des services d’argent mobile, un outil clé pour l’inclusion financière en Afrique.
L'Internet par satellite utilise des satellites de télécommunications pour mettre en relation l'usager et le réseau Internet. Il permet d'accéder à Internet depuis un lieu non desservi par les réseaux terrestres (y compris en mer, dans le désert, en rase campagne) ou ne disposant que d'un débit réduit du fait de l'absence de fibre optique ou de l'éloignement des centraux de télécommunications.
Les fournisseurs d'accès Internet par satellite existants, tels que Viasat ou Hughes Network Systems, utilisent actuellement des satellites positionnés en orbite géostationnaire. Ces satellites présentent l'avantage de pouvoir desservir pratiquement un tiers de l'hémisphère en restant en permanence au-dessus de la même région (leur vitesse orbitale est identique à la vitesse de rotation de la Terre et ils sont en orbite au-dessus de l'équateur).
Un seul satellite est suffisant pour desservir l'ensemble de la zone avec comme seule limite le nombre d'usagers utilisant le service de manière simultanée. Par ailleurs les faisceaux d'ondes peuvent être concentrés sur les régions où se situent les utilisateurs potentiels. Toutefois, l'utilisation de l'orbite géostationnaire présente également des inconvénients. Le principal découle de l'altitude du satellite (36.000 km), qui entraîne un délai notable dans la circulation des signaux car ceux-ci doivent faire l'aller-retour entre la station au sol et le satellite puis entre celui-ci et le terminal de l'utilisateur du service Internet.
Space Exploration Technologies Corporation, SpaceX, valorisé en décembre 2024, à 350 milliards de $US, est l'un des deux prestataires privés à qui la NASA, la National Aeronautics and Space Administration, a confié un contrat de transport de fret vers l'ISS, Station spatiale internationale dans le cadre du programme COTS. L'entreprise développe par ailleurs des projets d'exploration spatiale vers la Lune et Mars, et le programme Starlink d'accès à haut débit à Internet par satellites sur Terre. La société SpaceX conçoit, construit et commercialise les lanceurs Falcon 9, les moteurs Merlin qui les propulsent ainsi que le vaisseau cargo Dragon et sa version habitée, le Crew Dragon. Le lanceur Falcon 1, qui a été le premier lanceur de la société, n'est plus en service. Après trois échecs en 2006, 2007 et 2008, a lieu le 28 septembre 2008 le premier succès du lanceur Falcon 1, qui met ensuite en orbite le satellite d'observation malaisien RazakSAT lors de son cinquième vol, le 13 juillet 2009. Le cargo spatial Dragon, lancé par une fusée Falcon 9, œuvre dans le cadre du programme de ravitaillement de la Station spatiale internationale. SpaceX emploie plus de 6.000 personnes, essentiellement en Californie, dispose par ailleurs de deux installations de lancement sur la base de Cap Canaveral, un à Vandenberg Air Force Base et un autre est en cours de construction dans le sud du Texas, à Boca Chica Village. SpaceX dispose également d'un banc d'essais pour ses moteurs au Texas. Le développement de SpaceX n'aurait pu avoir lieu sans la présence de l'ingénieur de moteur fusée Tom Mueller.
Le Maroc est sur le point d'entamer une transformation numérique ambitieuse grâce à l’intérêt manifeste d’Elon Musk pour le royaume. Starlink ambitionne de fournir un accès Internet à haut débit, fiable et abordable à ses régions les plus isolées. Ce projet s’inscrit dans une vision stratégique portée par le pays, qui vise à moderniser ses infrastructures technologiques et à bâtir une économie numérique inclusive d’ici 2030, concernant notamment les villages isolés dans l’Atlas, les déserts du Sud et certaines régions rurales.
L'entreprise a déjà établi une présence à Casablanca et entame des négociations avec l'Agence nationale de régulation des télécommunications, ANRT, pour l'obtention des licences nécessaires. En novembre 2024, un accord a été signé entre les autorités nigériennes et Starlink afin de couvrir la quasi-totalité du territoire et d'améliorer la connectivité du pays, dont le taux de couverture Internet est encore très faible (taux de pénétration Internet de seulement 32 % en 2023. L'offre Starlink serait abordable pour les entreprises implantées au Niger : 200 Mb/s pour environ 25.000 FCFA par mois. La demande pour les équipements Starlink est particulièrement élevée dans la brousse en cela que Starlink est le seul fournisseur d'accès internet du Niger qui ne souffre jamais d'interruption.
En 2022, au début de l'invasion de l'Ukraine, l'entreprise y envoie des milliers de ses terminaux afin que les Ukrainiens aient accès à Internet sans dépendre du réseau terrestre. Le 4 avril 2022, Elon Musk affirme que 150.000 utilisateurs ukrainiens ont accès au réseau Starlink. Par la suite, il fait éteindre les antennes Starlink, empêchant ainsi une attaque de drones navals ukrainiens contre les navires de guerre russes.
avec AGENCES.