- jeu, 02/05/2024 - 11:35
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1604|VENDREDI 22 MARS 2024.
L'ex- ministre du Tourisme tout juste proclamé député national sur la liste définitive rendue publique par la Cour constitutionnelle contre un autre candidat présenté par la Commission Électorale Nationale Indépendante, CÉNI, Modero Nsimba Matondo était entendu jeudi 21 mars par une composition de la Cour de Cassation.
Arrêté la veille 20 mars en flagrance, interrogé à la DEMIAP, un service des renseignements militaires, Modero Nsimba Matondo est poursuivi pour imputations dommageables et propagation de faux bruits dans l'affaire de la mort de l'ex-ministre des Transports, Voies de communication et Désenclavement Chérubin Okende Senga.
Un audio devenu viral sur les réseaux sociaux, partagé des millions de fois dans lequel on entend la voix de Modero Nsimba, attribue la mort de Chérubin Okende à Christian et Jacques Tshisekedi, deux frères du Président de la République et au général Christian Ndaywel, le patron chef du service des renseignements militaires. L'audio parle d’un conflit immobilier qui aurait mal tourné, a confié à Radio Okapi, la radio onusienne, le magistrat Nkobe Kalala en charge du dossier.
Le 29 février, le Parquet général près la Cour de cassation avait annoncé, lors d'une conférence de presse, que les conclusions des investigations sur la mort de Chérubin Okende convergeaient sur un suicide. Le parquet a cité la conclusion des experts internationaux et nationaux basée sur la balistique, la toxicologie et l’autopsie.
Chérubin Okende avait été retrouvé mort dans sa jeep le 13 juillet 2023 sur l’avenue des Poids lourds, non loin des installations de Sep-Congo. Modero Nsimba est « en procédure de flagrance devant la Cour de cassation pour avoir publié dans les réseaux sociaux un audio devenu viral dans lequel il a mis en cause Messieurs Christian Tshisekedi, Jacques Tshisekedi et Ndaywel dans le conflit portant sur un immeuble opposant le premier cité au défunt Chérubin Okende et lequel aurait mal tourné», a déclaré le magistrat Nkobe Kalala.
Quant au régime de mise à résidence surveillée auquel le prévenu a été placé, le magistrat en donne les raisons. « Dans sa défense, le prévenu affirme que les conditions de sa détention ne sont pas réunies. Il sollicite sa mise en liberté provisoire, étant donné que sa fuite n’est pas à craindre car, ayant un domicile fixe et une identité connue.
Ministre honoraire et député, la Cour de cassation dit qu’il y a lieu d’ordonner sa mise en détention préventive. Car les faits mis à sa charge paraissent graves. Se fondant sur l’article 76 al. 3 de la loi organique relative à la procédure devant la Cour de cassation, elle l’assignera à résidence surveillée».
Au moment où nous partons sous presses, on ne savait pas le sort de Modero Nsimba Matondo, ses avocats ayant soulevé l'exception d'inconstitutionnalité - l'arrestation d'un député sans l'autorisation du bureau de l'Assemblée nationale ayant gravement violé la Constitution - et la cour ayant suspendu la séance pour se concerter.
ALUNGA MBUWA.