- jeu, 02/05/2024 - 13:27
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1605|LUNDI 15 AVRIL 2024.
C'est un coup, un grand coup que viennent de marquer deux diplomates, deux ambassadeurs, la Britannique Alyson King et le Congolais Ndolamb Ngokwey. Est-ce un hasard ? La première appelle le deuxième « mon frère », le deuxième répond à la première «ma sœur».
Signe de parfait échange, d'entente fusionnelle, témoigne l'ambassadeure Alyson King. Certes, seules la compréhension et l'entente rendent tout possible. Alors que Kinshasa accuse Kigali de traficoter avec Londres dans l'affaire de migrants arrivés illégalement en Grande Bretagne et qui doivent être envoyés au Rwanda dont le régime arme des rebelles et envoie ses militaires occuper des terres dans les Kivu, qui aurait pu s'imaginer qu'au même moment une quarantaine d'investisseurs britanniques se rendrait à Kinshasa accompagnés de deux personnalités de haut rang du Royaume-Uni, l’un, le représentant du premier ministre Rishi Sunak, Lord Dolar Popat, envoyé spécial du Premier ministre auprès du Congo, l’autre, l’ambassadeur de Sa Majesté Charles III, le Roi du Royaume-Uni, en charge du Commerce pour la région Afrique, John Humphrey ?
Pourtant, lundi 8 avril, cette délégation a bien atterri à N’djili. Elle s'est déployée aussitôt sur deux grands palaces de la capitale, le Fleuve Congo Hotel By Blazon Hotels et le Kin Plaza Arjaan by Rotana.
Arrivée à Kinshasa dans le cadre d'un événement appelé UK-Democratic Republic of the Congo Trade & Investment Mission, plusieurs ministres du gouvernement central - celui des Finances Nicolas Serge Kazadi Kadima Nzuji, ses homologues du Commerce Extérieur Jean-Lucien Bussa Tongba, de l'Industrie Julien Paluku Kahongya, des Infrastructures et Travaux publics Alexis Gisaro Muvunyi - et des hommes d'affaires congolais ont rejoint cette délégation et participé, les 10 et 11 avril 2024, aux travaux de cette rencontre commerciale.
La veille, 9 avril, l'ambassade britannique à Kinshasa publiait un communiqué officiel intitulé « visite d'une mission commerciale britannique à Kinshasa pour renforcer les relations commerciales et d'investissement entre le Royaume-Uni et la RDC ».
On y lit : « Une mission commerciale britannique composée de 26 entreprises, conduite par l'envoyé commercial du Premier ministre britannique pour la RDC, Lord Popat, le délégué commercial de Sa Majesté pour l'Afrique, John Humphrey, et la société de commerce et d'investissement DMA Invest, basée à Londres, est en visite à Kinshasa cette semaine».
« La délégation est composée d'entreprises actives dans de nombreux secteurs à forte croissance, notamment la télécommunication, les services financiers, l'exploitation minière, l'agriculture et les infrastructures ».
«La mission vise à renforcer les relations économiques entre le Royaume-Uni et la RDC et à créer des partenariats entre des entreprises britanniques multisectorielles de premier plan et les secteurs public et privé de la RDC ».
« Au cours de leur visite, ils rencontreront S.E. le ministre de l'Industrie Julien Paluku et le chef de cabinet de S.E. président Félix Tshisekedi Guylain Nyembo et d’autres membres du gouvernement. Ils rencontreront également la Fédération des entreprises du Congo (FEC), l'Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANAPI), et visiteront un nouveau parc industriel, Congo Industrial Platforms, créé grâce à un partenariat public-privé (PPP) avec ARISE Integrated Industrial Platforms».
« Lors du forum d'affaires Royaume-Uni-RDC qui se tiendra le mercredi, la délégation rencontrera des représentants du secteur privé local et des principaux ministères pour discuter des opportunités de commerce et d'investissement en RDC».
« Cette mission commerciale fait partie d'une série d'événements visant à renforcer les liens commerciaux et d'investissement entre le Royaume-Uni et la RDC. Au cours ces deux dernières années, le Royaume-Uni a reçu une délégation du gouvernement de la RDC dirigée par S.E. le vice-Premier ministre et ministre de l'Économie Vital Kamerhe. Les ministres britanniques des affaires étrangères Lord Benyon et Andrew Mitchell ont également visité la RDC, visite au cours de laquelle ils ont discuté des possibilités d'investissement et mis en évidence l'offre du Royaume-Uni.
Le Royaume-Uni reste également un participant actif à la semaine minière qui se tient chaque année à Lubumbashi».
Un porte-parole d'ARISE Integrated Industrial Platforms a déclaré : «Nous sommes ravis d'être le sponsor principal de toutes les missions commerciales du Royaume-Uni en Afrique occidentale et centrale. Nous sommes profondément engagés aux opportunités uniques de commerce et d'investissement qui s'offrent à la RDC.
Nous voyons le grand potentiel industriel du marché de la RDC et nous sommes entièrement dévoués à notre engagement avec le pays. Notre participation à cette mission vise à favoriser des partenariats stratégiques et durables et à accélérer les investissements, en particulier dans le domaine du développement industriel. Comme l'illustre notre Plateforme industrielle du Congo (PIC), qui est dotée d'installations industrielles de premier plan, nous sommes déterminés à tirer partie de cette plateforme pour stimuler une croissance économique durable.
Notre objectif est de faciliter le développement des investissements directs et de créer une prospérité durable dans la région ». «Global Gases Group se réjouit des perspectives et des opportunités offertes par la mission commerciale Royaume-Uni-RDC», a commenté Deepak Mehta, PDG de Global Gases Group, leader dans la distribution de gaz pour des applications industrielles et médicales.
«Nous croyons que la RDC offre un potentiel de marché important. Nous sommes enthousiastes à l'idée d'explorer et d'approfondir notre collaboration avec le pays. En participant à cette mission commerciale, nous envisageons d'établir des relations stratégiques et d'accélérer les investissements dans les domaines de la santé et de l'énergie propre et verte dans le pays».
« Le P-dG de Rawbank RDC, Mustafa Rawji, a également renforcé son soutien à la mission commerciale : «Nous sommes ravis des opportunités que cette mission commerciale présente pour la Rawbank. Ayant étendu notre présence en RDC en tant que première banque du pays, nous reconnaissons l'énormité des vastes et ambitieux plans de commerce et d'investissement de la nation. Notre objectif est d'approfondir notre engagement et de continuer à contribuer à la croissance économique en fournissant des services bancaires et financiers de classe mondiale à travers le pays, ainsi que nos programmes significatifs de réinvestissement dans le tissu social de la RDC ».
Il faut noter que parmi les sociétés arrivées à ce forum commercial UK-DRC, on compte Avlan Blanch, Beko Capital Advisory, Siemens Energy, Ashbery Metals, AM Investment & Legal, UK Congolese Diaspora Consortium, PIDG, Enovise, Gemcorp Capital, Dynamis Investment Partners, Global Gases, MUFG Bank, Westminster Group, Vodacom, Intertek, Equity Group Holdings, Tim Morris Consulting, East African Solutions, AFT Trenchers, Chovu International Holdings, Demerara Resources Limited, African Financial Group, RBK Limited, PACORU, Ferro Additive Compound Technology Limited (FACT 2006 Ltd), Perry Engineering Services Ltd.
ESCALES DE BRITISH AIRWAYS à N'DJILI.
Lors de la réception qu'elle a organisée mercredi 19 avril soir à sa résidence, avenue Roi Baudouin, à la Gombe, l'ambassadeure britannique Alyson King a publiquement évoqué, dans un échange, l'ouverture d'une escale à l'aéroport de N'djili de la mythique compagnie aérienne britannique British Airways.
« Le Congo est le plus grand pays francophone au monde. Il y a beaucoup de Congolais qui habitent le Royaume-Uni. Relier le Royaume-Uni et le Congo est difficile. Nous pourrions envisager deux escales de British Airways à Kinshasa», s'est-elle confiée.
Le contrat Westminster porté par le gouvernement congolais signé, le jour de la clôture de ce forum, dans la salle Le Capitol de Kin Plaza Arjaan by Rotana, par Westminster Aviation Security Services via son chairman Peter Fowler et la Régie des Voies Aériennes-SA via son Directeur général, Léonard Ngoma Mbaki avec comme témoin le Président du Conseil d'Administration de la RVA-SA, le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba, marque-t-il le premier pas que les firmes britanniques attendaient pour se bouger vers le Congo, avec elles, British Airways ?
C'est ce qui se chuchotait dans la délégation britannique. Westminster Aviation Security Services est une branche spécialisée de Westminster Group, la société britannique de sûreté. Le contrat veut mettre en place des opérations de sûreté aéroportuaire de renommée mondiale dans cinq aéroports internationaux gérés par la RVA-SA.
Il prévoit que Westminster fournira les investissements et l’expertise requis pour mettre la sécurité à un niveau international dans ces aéroports. La firme britannique fournira l’équipement de détection, de surveillance et de contrôle nécessaire dans les principaux aéroports internationaux du Congo, tout en garantissant l’entretien, le soutien et la formation requis pour assurer que la sûreté aéroportuaire de ces aéroports respecte les normes internationales les plus élevées.
Ce qui facilitera le développement et le maintien de services de sûreté aéroportuaire de premier plan par les autorités locales et ouvrira la voie à une croissance potentielle du trafic aérien en attirant de nouveaux transporteurs internationaux et entreprises commerciales dans la région.
Westminster mettra en place une académie de formation de la sûreté aérienne afin de fournir une formation certifiée au niveau international pour tout le personnel travaillant dans la sûreté aérienne, AVSEC, dans le pays. Cela garantira que le personnel de l’AVSEC du Congo soit parmi les mieux formés, motivés et appréciés dans toute la région.
Commentant ce contrat, le président-directeur général de Westminster, a eu ces mots: « Je suis ravi de pouvoir annoncer ce nouveau contrat important lors de la mission commerciale entre le Royaume-Uni et la RDC.» De poursuivre : « La République Démocratique du Congo est un partenaire clé pour nos services de sûreté aérienne internationale, et nous croyons que le pays a un potentiel de croissance important.
Avec une superficie équivalente à celle de l’Europe de l’Ouest, il est le plus grand pays d’Afrique subsaharienne, le deuxième plus grand de toute l’Afrique et le onzième plus grand au monde. C’est aussi le pays francophone le plus peuplé au monde. Le transport aérien est donc une exigence importante et nécessaire dans ce vaste pays. J’ai hâte de voir Westminster avoir une présence à long terme dans le pays et de jouer son rôle dans la croissance et la sûreté des nombreux aéroports du pays ».
« Le gouvernement congolais et la RVA se sont engagés à créer des opérations aéroportuaires de rang mondial dans le pays, ce qui créera des avantages économiques pour le pays et ses citoyens » a, pour sa part, déclaré le président de la RVA-SA, le professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba. « Nous avons été impressionnés par le professionnalisme et l’expertise démontrés par Westminster et nous considérons des partenariats comme celui-ci avec des organisations mondiales de premier plan, comme un élément clé de cette stratégie », a-t-il renchéri.
Lord Popat, l’envoyé commercial du premier ministre britannique pour le Congo qui conduisait la mission commerciale du Royaume-Uni à Kinshasa, a ajouté : « Le Royaume-Uni souhaite développer le commerce bilatéral avec la République démocratique du Congo, et je suis ravi que nous ayons pu annoncer une attribution de contrat à long terme entre Westminster et la Régie des Voies Aériennes lors de cette mission commerciale britannique. C’est une indication claire que des opportunités d’affaires existent entre nos deux pays».
L'UK-DRC vise à renforcer le partenariat
La mission commerciale du Royaume-Uni qui a séjourné la semaine dernière à Kinshasa visait à renforcer le partenariat entre le Royaume-Uni et le Congo, écrivent, dans une « Lettre d’opinion » distribuée la veille de cette visite, l’envoyé commercial du premier ministre britannique pour le Congo, Lord Popat, et le délégué commercial de Sa Majesté pour l’Afrique, John Humphrey.
Ci-après :
Au cours des deux dernières années, nous avons assisté à un flux constant de visites gouvernementales entre le Royaume-Uni et la République démocratique du Congo. Ces visites ont été marquées par des discussions sur l'état actuel et de l'avenir de nos relations économiques. Le Royaume-Uni passe maintenant à l'étape suivante en créant des opportunités concrètes de commerce et d'investissement entre nos deux pays. Cette semaine, le Royaume-Uni envoie sa plus grande mission commerciale en RDC de mémoire d’homme. Notre délégation d’entreprises couvre plusieurs secteurs à forte croissance, notamment les télécommunications, les services financiers, les mines, l’agriculture et les infrastructures.
Cette mission commerciale symbolise bien plus qu’un simple échange avec des entreprises britanniques. C’est un pas vers un partenariat plus moderne qui crée des emplois, bénéficie aux communautés locales, et favorise le renforcement des liens diplomatiques entre le Royaume-Uni et la RDC. Elle fait suite au Forum sur le commerce et l'investissement en Afrique de l'Ouest et Afrique Central qui s'est tenu à Londres en octobre et auquel la RDC a envoyé la délégation la plus importante de tous les pays de l’Afrique francophone.
La RDC dispose d'un potentiel économique énorme et le Royaume-Uni s'est engagé à travailler avec la RDC pour contribuer à la réalisation de ce potentiel. Nous savons que la RDC possède les plus grandes richesses minérales d'Afrique.
Toutefois, le nombre de grandes sociétés minières internationales opérant en RDC reste relativement faible. Nous savons également que la RDC possède plus de 80 millions d'hectares de terres arables, mais que moins de 10 % de ces terres sont actuellement exploitées. Son énergie hydroélectrique pourrait à elle seule générer 100 GW d'énergie, mais moins de 20 % de la population a accès à l'électricité. Le Royaume-Uni est le premier investisseur en Afrique, mais la RDC n'est que le 123e partenaire commercial du Royaume-Uni. Ces chiffres mettent en évidence pourquoi nous accordons autant d’importance au développement de notre partenariat.
Les entreprises britanniques font déjà partie de la vie quotidienne en RDC. Glencore extrait le cuivre et le cobalt utilisés dans vos téléphones portables, tandis que BBOXX les garde complètement chargés. Vodacom fournit le réseau le plus populaire du pays pour vous aider à passer vos appels en utilisant des tours de transmission construites par Helios Towers. D'autres entreprises et organisations britanniques offrent des services essentiels pour faciliter l'entrée et la sortie des marchandises du pays, proposent des services de comptabilité, de conseil et d'autres services professionnels, et aident même à gérer les magnifiques parcs nationaux de la RDC.
Cependant, ces entreprises ne sont pas épargnées des défis de la RDC. Le nombre d’entreprises britanniques qui opèrent déjà en RDC n’est qu’une fraction du nombre de celles qui souhaiteraient le faire, mais les entreprises ont souvent du mal à naviguer le système en RDC. Cette visite sera l'occasion de discuter des défis pratiques à relever.
L'offre du Royaume-Uni pour la RDC est évidente : La Ville de Londres, un secteur financier mondial avec des marchés de capitaux profonds qui facilitent la circulation de l’argent, régis par un cadre juridique qui exige une bonne gouvernance, des pratiques anti-corruption et le respect des droits de l’homme.
Des institutions ayant des décennies d'expérience dans la création de marchés, l'exploration et le commerce : le London Metal Exchange, le British Geological Survey, et bien d'autres L'expertise nécessaire pour aider des pays comme la RDC à devenir des économies prospères, vertes et résilientes pour l'avenir. Le gouvernement de la RDC fait preuve d’ambition en travaillant avec des partenaires pour développer des corridors économiques tels que Lobito pour améliorer les liens commerciaux de la RDC avec les communautés africaines et d’autres pays. Le développement du projet Grand Inga pourrait révolutionner le destin non seulement de la RDC mais aussi de ses pays voisins.
Il serait bon de comprendre comment ces projets ambitieux sont soutenus par une vision claire de la croissance économique et de la prospérité, une vision qui permet aux habitants de la RDC de sortir de la pauvreté et qui, à son tour, encourage les investissements britanniques en RDC et les investissements du monde entier.
La récente réélection du président Tshisekedi, qui a renouvelé son engagement en faveur des réformes économiques, et la nomination de la première femme Premier ministre de la RDC, Judith Suminwa, marquent le début d'une ère d'ouverture et d'innovation. Cette semaine, nous rencontrerons le gouvernement de la RDC et nous soulignerons l'engagement du Royaume-Uni à développer ce partenariat dans le même esprit d'ouverture et d'innovation.
Le succès de la mission commerciale et de nos relations économiques futures repose sur l’établissement des partenariats modernes, gagnant-gagnant, fondés sur la compréhension et le respect mutuel. Les investisseurs britanniques représenteront des industries de pointe, des innovations financières et des technologies avancées. Nous ne pouvons tirer parti de cette expertise qu’en travaillant main dans la main avec nos partenaires congolais.
ALUNGA MBUWA.