Plus de 80% de femmes ont échoué aux scrutins
  • lun, 19/08/2024 - 08:36

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1617|LUNDI 19 AOÛT 2024.

Comment et pourquoi plus de 80% de femmes ont perdu aux dernières élections? Des réponses - au total quatre - ont été apportées pour encourager l’émergence du leadership politique des femmes au Congo. Ce fut lors de la présentation vendredi 16 août à Kinshasa du rapport de monitoring et enquête sur les expériences vécues par les femmes candidates aux élections de 2023-2024.

«L’enquête démontre que le problème de l’émergence du leadership politique des femmes en RDC nécessite des solutions techniques, juridiques, politiques et sociales». Aussi, l’atteinte de ces quatre solutions nécessitent un grand travail de fond à mener dès à présent pour qu’il pousse des racines solides et que les fruits soient mûrs dans cinq ans», a déclaré Grâce Lula, coordonnatrice intérimaire du Cadre permanent de concertation de la femme congolaise, Cafco.

«Ce travail de fond commence par remotiver des milliers de femmes qui se sentent désabusées et découragées, au point de décider carrément d’abandonner la politique». «Cette expérience ne constitue pas une fatalité pour la femme congolaise. Elle est plutôt à prendre pour un GPS (système de positionnement) qui permettra d’atteindre un avenir radieux tout en signalant les obstacles à éviter et les erreurs à corriger, lesquelles jonchent la route sous forme des irrégularités documentées dans ce rapport», a insisté Grâce Lula.

La coordonnatrice intérimaire du Cafco a soutenu que 399 sur 450 femmes candidates enquêtées, soit 88,67% des femmes ont perdu dans toutes les élections aux niveaux local, provincial et national, sur toute l’étendue du pays.
«Selon ce rapport, la participation politique minime de la femme aux élections de 2023-2024 a donné une moisson très peu abondante. Sept facteurs ont contribué à ces faibles scores.

La mauvaise préparation de ces élections par les femmes candidates, des agendas cachés des hommes politiques, du tribalisme et des facteurs socio-éthniques, de la fraude, de la corruption ainsi que de la misogynie et les autres violences basées sur le genre», a-t-elle relevé.

Mme Annie Matundu, conseillère en matière de genre, a, au nom de la ministre Léonie Kandolo, fait savoir que ce rapport de monitoring publié par Cafco relance le débat et offre un éclairage nouveau sur les difficultés auxquelles les femmes étaient confrontées tout au long du processus électoral. «Les causes énumérées nous interpellent tous sur les stratégies, les voies et moyens à mettre en place pour contourner ces difficultés, les atténuer et les éliminer si nous voulons un changement positif».

Un mini-documentaire sur les expériences vécues par les femmes candidates aux élections de 2023-2024 pour édifier l’assistance a été projeté.
Cette enquête réalisée grâce à 52 moniteurs déployés pendant 40 jours, du 22 mai au 30 juin 2024, dans les 26 provinces du pays.
avec AGENCES.


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