- lun, 04/08/2025 - 08:50
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International | N°1642 | JEUDI 31 JUILLET 2025 |
Mémoire. Celui qui ignore son histoire s’ignore. « Le FCC-PPRD attribua à CACH une minorité parlementaire suite à ses stratégies. J’entrevois un basculement de nombre de leurs députés fabriqués. Ils avaient malheureusement oublié qu’ils avaient en face le fils du Sphinx ».
Un message fort délivré le vendredi 27 novembre 2020, le jour d'après la fin d'une série de consultations menées par le Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo au Palais de la Nation, siège de la présidence de la République, à Kinshasa. « Deux acteurs politiques majeurs» - l'expression est de Christian Lusakweno, le Directeur de la radio TopCongo fm - sélectionnés pour ce Grand Débat qualifié de «débat du siècle». Face à Léonard She Okitundu Lundula, le stratège de première force du PPRD-FCC, Parti du peuple pour la Reconstruction et la Démocratie, le Front Commun pour le Peuple, le parti au pouvoir, ancien Directeur de cabinet du président Joseph Kabila Kabange, plusieurs fois Vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, se dressait CACH avec le professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba, plusieurs fois ministre dont aux PTNTIC, Postes, Téléphone, Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication et aux Relations avec le Parlement, «l'un des trois ténors avec Vital Kamerhe Lwa Kanyingini Nkingi, de la victoire à la présidentielle de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo» - l'expression est de Christian Lusakweno - mais qui n'était nullement associé aux préparatifs de ces consultations présidentielles et donc aux objectifs poursuivis. Comment Tryphon Kin-kiey Mulumba allait se tirer de ce duel ? Tout le pays attendait même dans son propre camp. Finalement, le stratège PPRD-FCC formellement désigné, qui s’était si bien préparé, n'en croyait pas ses oreilles. Ni les millions d'auditeurs collés à la radio, à ce Grand Débat qui n'avait, selon certains, rapportés par les médias, jamais eu lieu à ce jour au Congo depuis la fin de Mobutu. Nul doute, comme à son habitude, le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba avait été inspiré sans doute plus que jamais. Il a annoncé ce qui allait arriver. En clair, avec «leur CÉNI», la Commission Électorale Nationale Indépendante, le PPRD-FCC avait monté une stratégie de cohabitation en s'octroyant une majorité de type stalinien afin que le pouvoir honni reste au pouvoir, quoi qu’il en coûte. Une majorité parlementaire écrasante et, du coup, le pouvoir exécutif. Le PPRD-FCC avait accepté de concéder au candidat CACH, le Cap pour le Changement, une présidence de la République de représentation, d'inauguration des chrysanthèmes. Les stratèges hors pair du PPRD-FCC avaient donc fabriqué leurs députés. Objectif : anéantir la présidence de la République et se préparer au retour au pouvoir aux élections à venir. « Mais j'entrevois, et j'en suis convaincu, un basculement, dans les prochains jours, de cette majorité en papier avec le départ en grand nombre de ces députés fabriqués, ce qui conduira à la destitution du bureau de l'Assemblée nationale et, du coup, à la chute du Premier ministre et de son gouvernement. En fait, les stratèges du PPRD-FCC avaient oublié qu'ils avaient affaire au fils du Sphinx», avait conclu avec force, tel un prophète, le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba laissant son co-débatteur et les millions d'auditeurs abasourdis. C’est ce qui arriva avec netteté peu après. La majorité qui bascula, le gouvernement qui s’en alla !
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Le Congo (ex-Zaire) est-il à la veille d’un nouveau cycle fait de dialogues, et donc de consultations ? Tout le laisse croire. À quels résultats faut-il s’attendre et se préparer d'ores et déjà ? Seuls de fins stratèges politiques s’aventureraient à donner des pistes, à éclairer des voies, sans courir trop de risques.
L’ex-Zaïre dispose-t-il des intelligences pour ce faire ? L'extérieur qui regarde le Congo a une réponse et la larme à l’œil ! En dépit des richesses surdimensionnées dont regorge le pays, qui firent dire à Frantz Fanon que « l’Afrique a la forme d’un revolver dont la gâchette se trouve au Congo», l’ex-Zaïre impitoyablement piégé par des puissances planétaires occultes, n’arrive pas, suite à l'absence d'une vision éclairée partagée, à un consensus ou de l'élite politique mais vante constamment liberté sinon libertinage quand ailleurs tout est calibré et tout marche et avance. Que des insultes entendues hier via des médias créés, possédés, stipendiés ! Que des rétropédalages attendus ou inattendus ! Quel prix pour le Congo ?
«Un peuple qui ne connaît pas son histoire passée, ses origines et sa culture est un arbre sans racines», a pensé le Jamaïcain précurseur du panafricanisme Marcus Mosiah Garvey. Ce peuple a perdu de ce fait tout contrôle de sa vie !
Il y a quatre ans, le vendredi 27 novembre 2020, la radio commerciale congolaise la mieux inspirée, la plus professionnelle et certainement la plus écoutée du pays, TopCongo fm, organisait un débat - le Grand Débat de TopCongo - présenté comme «le débat du siècle».
La radio avait trouvé un débatteur côté FCC, Léonard She Okitundu Lundula, co-fondateur du PPRD, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie, ancien ministre des Droits humains (1999-2000), ancien ambassadeur itinérant du président de la République (1997-1999, 2004-2005), ancien Vice-premier ministre en charge des Affaires étrangères (1916-2019, 2001-2003, 2000-2001), ancien directeur de cabinet de Joseph Kabila, l’un des hommes forts du régime Kabila au cœur et au centre des stratégies d’alors, mais TopCongo fm avait cherché un co-débatteur aux affaires côté CACH sans en trouver un.
Très professionnel, voulant garder son media sur le toit de la maison, Christian Lusakweno, le directeur de TopCongo, tente le tout pour le tout, jette son dévolu sur «le troisième homme du CACH, le professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba». Surpris, kkmtry fait part de ses réserves sur un sujet qui ne l'avait pas impliqué, cela n’empêche pas Lusakweno de lancer son jingle, l’annonce légendaire de son programme. Tryphon Kin-kiey Mulumba est piégé ! Que faire ? Lusakweno monte la pression sur le toit de la maison. She Okitundu est sur le plateau.
Face à l’ancien diplomate clé du régime Kabila, le directeur de TopCongo annonce qu’il n’attend que le co-débatteur de CACH. « Viendra? Viendra pas? » La nouvelle fait le buzz, portée à l'oreille de kkm qui comprend qu’à ce stade, il n’a plus le choix. Un petit coup de fil formel à «l’homme organe» - « le tomatier » Kitenge Yezu - pour s'assurer de l'opportunité du programme et celui-ci au cœur de la stratégie politique en cours n'y trouve aucun inconvénient et demande à kkm (kkmtry) d'y aller sans lui souffler un mot sur ce qui se prépare à la Cité de l'Union Africaine ou au Palais de la Nation quand kkm (kkmtry) rejoint le couple She-Lusakweno déjà assis en studio. Incroyable résultat : l’audience au maximum unanime. L’homme du CACH a emporté la partie. Revivre ce moment permet de retrouver son histoire, ses racines, de savoir qui on est, d'où l'on vient. Cela aide à se connaître, à se reconnaître. Plus que jamais surtout que le dialogue et les consultations s'annoncent. Extraits.
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De l’avis général, le leader du Parti pour l’Action, le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba, l’a emporté dans un débat resté historique face au Sénateur She Okitundu, membre du FCC et ancien Vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères. Il avait tout annoncé et c'est ce qui est arrivé peu après même l'effondrement du FCC, le Front Commun pour le Congo, de l'ex-président Joseph Kabila.
Aussitôt après l’émission, la toile s’est enflammée. De l’avis général, le leader du Parti pour l’Action, l’homme fort de Masimanimba l’a emporté. Pour emprunter à la boxe, on a frôlé le K.O. Mais l’opinion publique, dans son rôle d’arbitre, a compté les points. Et les uppercuts de Tryphon Kin-kiey Mulumba ont fait pencher la balance du côté du leader du parti du Crabe. KKM, comme l’appellent si affectueusement ses partisans, a su défendre les couleurs du CACH à un moment décisif. Tryphon Kin-kiey Mulumba qui est à la fois à la réserve de la République et sur le banc de réserve côté CACH, est monté sur le terrain tel ce joueur que l’entraîneur utilise pour changer la physionomie d’un match. Coaching payant parce que KKM (kkmtry) n’a pas raté son objectif. Face à She Okitundu, l’autorité morale du P.A. défend Fatshi, les arguments béton à l’appui. Tryphon Kin-kiey Mulumba, très applaudi sur les réseaux sociaux et dans l’opinion publique, met en avant les intérêts du peuple et de la Nation face au juridisme des FCC. Trêve de commentaires. À la demande générale, « Forum des As » publie de larges extraits de ce débat. D'abord, disons-le tout de go, jamais depuis les années Mobutu, on n’avait eu droit à un débat d’une telle qualité.
Christian L : Qu’attend le FCC des consultations et du discours présidentiel annoncé ?
She Okitundu : Merci d’abord de m’avoir invité à cette émission pour débattre avec mon cher ami Tryphon Kin-kiey Mulumba de la situation politique dans notre pays particulièrement après l’initiative prise par le Chef de l’État de procéder à des consultations pour voir, d’après lui, comment assurer une union sacrée qui permet de résoudre la crise latente que nous vivons actuellement dans notre pays. Vous demandez ce qu’attend le FCC, je dirais tout simplement que l’initiative a été prise par le Chef de l’État et c’est le Président de la République, au terme de ses consultations, qui devra nous dire, maintenant qu’il a écouté prequ'autant de monde qu’il a voulu, quelle conséquence il veut en tirer. Au fait, la balle est dans le camp peut-être de mon co-débatteur, parce que c’est lui qui représente le CACH (Cap pour le Changement, ndlr)et, quelque part, le Président de la République. C’est donc au CACH de nous dire qu’est-ce qu’ils veulent tirer comme conséquence de ces consultations.
Christian : Vous ne craignez rien au FCC, puisque vous n’étiez pas de ces consultations? Vous n’avez pas idée de ce qu’il pourrait avancer, parce que cette coalition existe toujours?
She : Pour nous, la coalition existe toujours parce qu’elle n’a pas été formellement rompue. Je pense que la coalition a été formée entre le président de la République en fonction et son prédécesseur en tant que chef de la majorité parlementaire. Et comme vous le savez, pour ne pas entrer dans le fond du problème, à l'époque, le contexte qui prévalait à l’époque, justifiait qu’au lieu de lever l’option pour la cohabitation, parce qu’il y avait discordance entre la majorité parlementaire et la majorité présidentielle, on aurait pu vivre ici, pour la première fois, une cohabitation. Mais, voyant le caractère conflictogène de la cohabitation, il y a eu entente entre les deux responsables politiques de plutôt œuvrer dans une coalition qui constituait un contrat de gouvernement, et nous avons accepté au sein du FCC, d’associer les ministres CACH au Gouvernement. C’était ça dans notre entendement. Mais l’association des ministres CACH au Gouvernement devait se faire dans le respect de la Constitution. C’est-à-dire que la Constitution de 2006 a instauré dans notre pays un régime parlementaire. Donc, dès lors qu’il y a discordance de majorité, inévitablement, la réalité du pouvoir appartient au chef du Gouvernement qui représente la majorité parlementaire au sein du bicéphalisme qu’il y a à l’Exécutif. Nous avons préféré la coalition. C’est pour cette raison que nous aurions voulu qu’avant que le Chef de l’État annonçât son initiative de procéder aux consultations, on aurait pu débattre de ce problème au sein de la coalition avant de l’annoncer. Tel n’a pas été le cas. Nous avons été surpris comme tout le monde par la presse. Jusqu’à présent, la coalition demeure, parce que le Chef de État n’a pas encore annoncé son retrait de la coalition. C'est au président de la République, initiateur de ces consultations, de nous dire quelle conséquence en tirer. J’ajouterais aussi qu'on a failli, en fin de compte, nous résoudre de participer, mais il y a eu quelques couacs qui n’ont pas permis à ce que nous puissions participer à ces consultations. Donc, pour l’instant, je crois que c’est mon contradicteur qui peut nous dire exactement, ou même essayer de nous dire ce que le Chef de l’État voudrait tirer comme conséquence par rapport à ces consultations qui ont pris fin hier.
Christian : Même question Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba...
Kin-kiey : Bien, écoutez, Christian. Je vous remercie d’abord de m’avoir associé à ce débat. Deux fondamentaux. D’abord, j’ignore ce que dira le Président de la République le jour où il décidera de prendre la parole pour s’adresser à son peuple. J'ignore. Je ne suis pas celui qui écoute aux portes du Président de la République. Je n’ai jamais rencontré le Chef de l’État pour parler consultations avant son adresse du 23 octobre. La dernière fois que j’ai rencontré le président de la République, c’était au mois de février - vous y étiez Christian - à Washington. Rassurez-vous Christian, même si je savais ce que dirait le Président de la République, je ne viendrais certainement pas le répéter ici. Ça c’est le premier fondamental. Le deuxième, on m’appelle ici co-débatteur. Cette émission, journalistiquement parlant, n’est pas un débat. Un débat aurait pu avoir lieu si le Président de la République avait déjà levé l’option et qu’on se retrouverait ici pour débattre de cette option. Nous sommes dans une sorte d’émission qui s’apparente à la présentation d’hypothèses que pourrait lever le Président de la République. C’est vrai, les consultations font débat. Voire grand débat dans l’opinion nationale et à l’international. Il faut savoir que lorsque toutes les options seront sur la table du Président de la République, comme tout Chef de l’État, tout responsable, il va s’isoler, prendre de la hauteur, et voir quelle option il pourrait lever. Il sera seul devant sa conscience. Personne, même pas un collaborateur, ne pourra lui dire ce qu’il faut faire. Et d’ailleurs, dans son discours du 23 octobre, il a dit qu’il n’excluait aucune hypothèse, aucun cas de figure. C’est-à-dire même la poursuite de cette fameuse coalition que j’appelle moi cohabitation. On en parlera. Donc, à tout moment, le Président de la République peut surprendre ses collaborateurs. Rappelez-vous Mobutu lors de ses consultations, un certain 24 avril 1990. Alors que 80% des Congolais, Zaïrois à l’époque, avaient opté pour la poursuite du MPR, lui a préféré écouter la minorité et ouvrir le pays au multipartisme. Seul devant sa conscience, Mobotu l’a fait ! Alors, qu’est-ce que le Président Félix Tshisekedi dira le jour où il décidera de prendre la parole ? Je n’en sais rien. Mais il est vrai que Mobutu, en annonçant ce multipartisme, j’imagine Christian que vous étiez à la Cité de la N’Sele - moi j’y étais - contrairement à ce que l’on imaginait, il a eu droit à une sorte de standing ovation. Tout le MPR (Mouvement Populaire de la Révolution, ndlr) s’est mis debout pour l’applaudir, alors que le MPR disparaissait. Cela veut dire quoi? Que le Président de la République avait écouté la majorité silencieuse. Et je suis convaincu qu’aujourd’hui, le Président Tshisekedi, après la grande annonce qu’il a faite, après l’immense attente de la population, va écouter la majorité. Voilà ce que je peux vous dire.
Christian : Vous-même, étiez à ces consultations. Vous-même, plusieurs fois, avez eu à faire des déclarations, invitant le président de la République à reprendre le contrôle du Gouvernement. Le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba du CACH, notable du Grand Bandundu, souhaite donc que le Gouvernement changeât de mains et que cette coalition n’existe plus ?
Kin-kiey : Je ne sais pas, j'ai jamais dit ça Christian. Je suis prudent dans mes prises de parole pour me permettre de dire ça. Le problème ici, c’est encore l’un des fondamentaux : les élections. Tout est parti des élections. Il y a eu deux volets : la présidentielle qui nous a donné un président élu. Shadary, le candidat qu’a soutenu mon ami d’en face, a concédé. Eh bien, pour les autres, que ce soit les Kikuni, les Ifoku… tous ont concédé. Sauf un : Fayulu. Mais, tous les soutiens de Fayulu ont concédé : Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba, Freddy Matungulu, Nyamwisi Muvingi, tous ont concédé. Sauf un : Muzito. Et pourquoi celui-ci n’a pas concédé? Il y a des gens comme ça qui peuvent se placer dans une stratégie de martyrisation. En clair, la présidentielle a été une élection de cœur. Le Congo a élu un homme, Félix Tshisekedi parce qu’une élection finalement, c’est la paix qu’elle apporte le lendemain. L’élection n’a de valeur que le lendemain. Lorsqu’il y a guerre civile, ce n’est pas une élection. Lorsqu’il y a la paix comme nous la vivons aujourd’hui - je dis bien aujourd’hui, au lendemain de ces scrutins - la paix de cœur, c’est une élection parfaite.
Par contre, les législatives, parlons-en. C’est là où il y a eu des problèmes. Christian, vous venez de dire que je suis du Bandundu. Oui, je vais parler de ce que j’ai vu personnellement au Bandundu. Et là, j’ai toute une histoire à raconter. Bandundu, Kwilu… Mais vous étiez le jour de la proclamation des résultats de ces législatives. Ce jour-là, on a appelé la province X, on a terminé avec les circonscriptions de cette province. On a appelé la province Y, on a terminé avec les circonscriptions de cette province Y. Arrive le tour du Kwilu. On prend une circonscription et on saute. On se retrouve dans une autre province, on proclame et puis, on revient sur le Kwilu. Le Kwilu était proclamé quatre, cinq, six fois. Euh! Du désordre parfait ! On dit le crime n’est jamais parfait ! Puis, eh bien, la proclamation terminée, ils lèvent la séance. Ils lèvent la séance ! Tout le bureau qui proclamait lève la séance. Et c’est la salle qui hurle : «Masi-Manimba, Professeur Kin-kiey ! Masi-Manimba, Professeur Kin-kiey»! Le bureau se rassoie. Nangaa, le président de la CÉNI et président de céans, regarde son 1er vice-président Léonard Basengezi Kantintima. Basengezi le regarde. Nangaa regarde Élodie qui lisait des feuilles sorties des ordinateurs, Élodie le regarde, clairement gênée. Tout ça devant les caméras-télé, les écrans-télé et vous pouvez revoir ça. Le plus courageux d’entre eux c’est Basengezi qui, sans attendre et sans recevoir une quelconque instruction, déchire une feuille de papier, se met, devant les caméras, à écrire les noms qui lui sortaient de son cerveau. Il prend la feuille, il la donne à Nangaa. Nangaa regarde le bout de feuille et sourit, en direct à la télévision, donne la feuille à Élodie. Élodie regarde et proclame ! Les élus de Masi-Manimba ont été proclamés comme ça ! Je dis : le crime n'est jamais parfait. Ça c’est un.
Des problèmes aux législatives donc. Autre chose que je peux vous dire, Christian, puisque vous le rappelez. Quand on a commencé cette aventure démocratique, électorale, j'ai suivi par exemple, les pas du sénateur en face de moi. Il a souffert pour se faire élire. Il est passé d’une circonscription électorale à une autre. Il était même candidat plusieurs fois ici à Kinshasa. On a vu aussi des gens. Mayobo (Godefroid, ndlr) s’était présenté ici à Kinshasa en 2006. Il a été battu. Muzito aussi battu ici en 2006, comme Mayobo, à plate couture alors qu’on disait que Kinshasa était le fief du PALU. Les élections pour moi, les plus ouvertes, les plus démocratiques, étaient celles de 2006. Voici deux géants du PALU battus à plate couture à Kinshasa. Aux prochaines élections, ils se retrouvent tous les deux en province. L’un, Mayobo, va dans le Kwango alors qu’il est du Kwilu ; l’autre, Muzito, va à Kikwit alors qu’il aurait pu aller à Gungu, son territoire d'origine. Pourquoi ce chaos ? Ce que je voulais dire : en 2006, le PPRD n’a eu qu’un député. Aux élections suivantes en 2011, ils ont raflé la mise. Un triomphe. Et le 30 novembre 2018? Le plébiscite. Je me pose la question : le Kwilu a-t-il désormais des boulevards ? L’eau coule-t-elle partout ? L’électricité éclaire-t-elle tout le Kwilu ? Les hôpitaux, les écoles, etc., sont-ils érigés partout? Bref, comme je l’ai dit l’autre jour, le Kwilu s'est-il transformé en Dubaï pour que d’un député en 2006, la province puisse faire un triomphe au PPRD en 2011 puis faire ce plébiscite ? Rafler tout ! Le PPRD a tout raflé. Et, si vous allez aujourd’hui dans le Bandundu comme ailleurs dans cet espace, le pays a reculé deux cents ans en arrière. Kikwit aujourd’hui est une ville complètement abandonnée. Ce n’est même pas une ville. C’est un village. Les érosions sont partout. Cette situation n'est pas seulement en province. Même ici à Kinshasa, on la voit. J’habite Binza. Pour venir ici à votre radio, je dois traverser deux ou trois lacs. Les gens se déplacent sur des échasses dans la ville-province de Kinshasa. Quand il pleut, on tremblote parce qu’on va mourir. Voilà, le résultat économique, social d'un régime qui a raflé tout aux élections. Alors, nous avons donc un parlement dominé par le roc FCC. Que faire de la Nation ? On a un Président de la République qui a un contrat conclu avec le peuple congolais. Il fait quoi ? Il se contente d’inaugurer les chrysanthèmes encore qu’on ne le voit pas en train d’inaugurer les chrysanthèmes… Certes, Fayulu avait dit depuis Genève qu’il resterait Président de la République pendant deux ans s'il gagnait la présidentielle. Mais Tshisekedi a un mandat qui est un contrat. Qu’est-ce qu’il fait ? C’est le discours qu’il a tenu le 23 octobre. Il a demandé au PPRD-FCC de venir. Le PPRD-FCC aurait pu venir. Sa parole aurait été entendue. Le PPRD-FCC a préféré la politique de la chaise vide qui ne paie pas. Voilà ! Et aujourd’hui, le Président se retrouve là, sans avoir écouté le FCC. J’espère que d’ici là, comme il l’a dit, ces hommes et ces femmes du PPRD-FCC viendront à la rencontre du président ! Les portes ne sont pas fermées. Le PPRD-FCC viendra pour dire ce qu’il pense de cette initiative. Nous, nous ne parlons pas du Parlement parce que celui qui existe là-bas, est en contradiction avec la Nation, avec le Peuple. On va peut-être en parler.
Christian : Pour vous, le parlement tel qu’il est défini ne devrait plus être la boussole pour le Président Félix Tshisekedi ?
Kin-kiey : Écoutez, nous parlons de la souveraineté nationale. La souveraineté nationale s’exprime par les représentants du peuple que sont les députés nationaux investis par le peuple souverain. Il va pouvoir s’exprimer. Et, aujourd’hui, quand on sent que ce parlement ne représente pas les intérêts du peuple, c’est le discours du Président de la République. Lisez-le. C’est un discours extraordinaire. J’ai le texte ici. Je peux donner lecture de ce discours de six minutes. Tout était dit. Et, aujourd’hui, le Président de la République n’a pas du tout rejeté le PPRD-FCC. Au contraire, dans sa chute, il a dit : «Tous les cas de figure sont sur la table». En clair, il attend que le PPRD-FCC vienne. Mais le PPRD-FCC n’a pas voulu venir. Il a usé du chantage. Il a dit : «Nous ne venons pas». Mais il y a eu rupture avec la population. Que voulez-vous que le Président de la République fasse ?
Christian : Monsieur She Okitundu. Est-ce qu'aujourd'hui M. Kin-kiey n'a pas raison quand il dit que le président de la République est plus comptable du résultat à terme que nul autre acteur politique ?
She : Je voudrais d'abord dire à mon ami Tryphon que comparaison n'est pas raison. Il parle de Mobutu. Mobutu a agi dans le cadre d'une dictature. Actuellement, Félix Tshisekedi est dans le cadre d'une démocratie. Les réactions du président Mobutu ne peuvent pas être citées en exemple. (...). Ceci dit, il ne faut pas juger les élections à la carte. Il ne faut pas reconnaître une élection, non l'autre. La question des élections est derrière nous. Nous parlons aujourd'hui de la gestion du pays. Notre Constitution a instauré un régime parlementaire. L'ordonnance destituant l'Assemblée nationale est astreint au contreseing du Premier ministre. Le président de la République n'a pas vocation, conformément à la Constitution, de gouverner. Il a le pouvoir de veiller au respect de la Constitution, au fonctionnement régulier des pouvoirs publics. Les pouvoirs que le président tient de l'article 69 de la Constitution ne sont pas exclusifs ; il a les pouvoirs qu'il ne peut exercer qu'avec justement la participation ou la collaboration du Premier ministre, chef du gouvernement (…).
Christian : Les pouvoirs du président de la République, qu'en dites-vous?
Kin-kiey : J’ai écouté religieusement le Sénateur. Nous avons un problème. Le Sénateur est en train de faire du juridisme alors que nous Congo faisons face à un pays qui n’existe pas. Est-ce que vous savez qu’on a aujourd’hui comme recette à la Banque centrale 600 millions de $US? Ça ne fait même pas ce qu’a une banque de quartier dans certains pays africains. Est-ce que vous savez aujourd'hui que l’État profond est tenu par le PPRD-FCC ? Pétrole, mines, cobalt, cuivre, coltan, agriculture, bois, bâtiment, etc., c’est le FCC. Toutes les grosses entreprises sont détenues par le FCC. Tous les contrats signés par le PPRD-FCC : Bukangalonzo, Immeuble Intelligent, Aéroport de Ndjili, TransCo, Congo Airways, Fibre optique, oui fibre optique, RVA-SA, OVD, Office des Routes, etc. Tous ces contrats c'est le FCC. L’argent est entre les mains du FCC. Qu’est-ce que le Président de la République qui a un contrat avec le peuple a entre ses mains, lui qui conduit un mandat dont vous connaissez la durée ? Voilà le problème. On fait du juridisme. Moi, j'aime bien les juristes, ils aiment bien faire bouger leurs commissures des lèvres. Je dis : nous avons un problème. Comment faire? C’est la question que le Président de la République a posée. Il a un contrat, un programme qui a été présenté devant le peuple congolais via les députés. Aujourd’hui, nous n’avançons pas. Parlons élections. Il y a eu de gros, gros, gros problèmes dans ces élections-là. Et, aujourd’hui, nous nous trouvons face à un allié qui est expert dans des stratégies, qui est terrible dans des stratégies, dans des dossiers cogités dans des officines, on peut en parler. C’est quoi ? On leur concède la Présidence, et nous, on prend le Parlement. Ils savaient que le pouvoir c’est au Parlement et ils avaient passé le temps à lire la Constitution. Et ils ont dit : finalement par le Premier ministre, nous les tenons. Et donc, nous allons régner et gouverner avec le Premier ministre, et lui, Président de la République, sera là pour inaugurer les chrysanthèmes. Inacceptable ! Il a cité la France, je suis content. Il a cité la Constitution française, je suis content. Savez-vous comment la France est passée de la IVème à la Vème République ? Je connais l’histoire, parce que j’ai fait Science Pô à Paris-1 Sorbonne Panthéon. C’est le Général de Gaulle qui a décidé de ça. Pourquoi ? Parce qu’il faisait face à une crise majeure. Et, aujourd’hui, le Congo est face à une crise majeure. Le Président de la République a toute autorité pour faire bouger les lignes, et je suis sûr qu’il va faire bouger les lignes.
Christian : Monsieur Kin-kiey, vous avez cité le Maréchal Mobutu. Vous citez maintenant le Général de Gaulle. Vous êtes le représentant du CACH. Est-ce que le Président Tshisekedi peut faire bouger les lignes ?
Kin-kiey : Je vous ai dit que je ne suis pas l’homme qui écoute aux portes du Président de la République. Je ne suis pas celui qui souffle à ses oreilles. Je ne me le permettrai pas. Je constate seulement qu’il y a une crise majeure. Il y a une rupture, une situation de cassure. Un peuple qui est cent mille fois plus pauvre aujourd’hui qu’hier. Et l’État profond tenu par le PPRD-FCC. Ils disent lui a la Présidence, et nous, nous nous organisons pour 2023, et on revient au pouvoir. Christian, parlons Congo. Le Président de la République a dit quoi ? Il a dit que chaque année 2 millions de jeunes congolais naissent dans ce pays, qui viennent s’ajouter à une population qui dépasse déjà 85 voire 90 millions d'habitants. Qu’est-ce que nous avons aujourd’hui dans ce pays? Quand on voit comment des gens ont tout dans leurs mains, il faut faire bouger les lignes. Je pense que c’est l’un des leurs, Luzolo Bambi, qui parlait à l'époque de 15 milliards de $US qui partent chaque année en fumée. Il y a l’Inspection Générale des Finances qui est en train de suivre, qui fait du bon travail, mais on la critique. L’homme de la RVA-SA est en prison, celui de l’Office des Routes s’en est tiré… Faisons faire l’audit pour que notre Trésor public puisse disposer de 15-20 milliards de $US. Est-ce que vous savez que ce pays aujourd’hui se trouve en cessation de paiement? Il ne peut même pas envoyer un ministre en mission officielle à l’étranger. Dites-moi, dans la sous-région, quel pays se trouve devant cette situation ? On a 600 millions de $US, et puis on va se contenter d’un Parlement fabriqué? Il faut des réformes. Au Sénégal, on a fait des réformes, le Sénat a été supprimé! Il faut faire comment? La Constitution est là. Le pouvoir revient au Président de la République. On ne bloque pas le Premier ministre, très bien. Mais le peuple est là. Donc ne faisons pas le juridisme, voyons en face le problème des Congolais. Parce que tous on est comptable de cette situation. Si ça barde aujourd’hui, le Sénateur She Okitundu qui habite la Gombe va passer le fleuve ou il va escalader le mur. Je ne lui souhaite pas ça et je ne me souhaite pas ça. C’est pour cela qu’il nous faut nous asseoir ensemble et trouver les réponses pour ce pays, pour ce peuple.
Christian : Ensemble avec le FCC?
Kin-kiey : Oui, et je regrette qu’ils fassent la politique de la chaise vide. Ce qui correspond à du chantage. On ne peut pas faire du chantage au Président de la République, qui fait face à une situation de crise. C’est inacceptable.
Christian : Monsieur She Okitundu, stop au juridisme, le Président appelle à des résultats. Vous parlez d’un programme commun avec le CACH, aujourd’hui est-ce que le FCC peut se dire, contredisant le Président de la République, que cette coalition marche?
She : Tryphon a fait allusion au Général de Gaule. La grande particularité qui a été reconnue au Général de Gaulle c'est de fonder la Vème République, c’est de consulter le peuple, le référendum ou la dissolution.
Kin-kiey : Je suis pour le référendum.
She : Je vous rappelle, la particularité du Général de Gaulle, c’était de consulter l’arbitre suprême, le peuple. C’est comme ça qu’il a fondé la Vème République.
Christian : Il a changé la Constitution, on peut envisager aujourd’hui le changement de la Constitution ?
She : Il a consulté le peuple. C’est pour ça que nous avons dit, si on ne veut plus du cadre actuel dans lequel nous évoluons, nous pouvons consulter le peuple, élections générales. C’est-à-dire élections présidentielles et législatives.
Comme ça le peuple tranche une fois pour toutes tout à fait clairement. Nous n’avons pas dit que le Président devait inaugurer les chrysanthèmes. Faire référence à la Constitution ne veut pas dire faire du juridisme. La Constitution c’est la loi fondamentale. Il ne faut pas empêcher les gens de se référer à la Constitution sous prétexte que l’on fait du juridisme. Le Gouvernement dont parle Tryphon, il est là avec la participation des ministres CACH, et pas des moindres. Des ministères régaliens, Intérieur, Affaires étrangères. Aujourd’hui, le ministère de la Justice est entre leurs mains parce qu'on a refusé de faire nommer ministre le candidat qu'on a présenté. À tous les niveaux, il y a des garde-fous partout dans la gestion gouvernementale. Tout le monde se surveille. Là où il y a un ministre CACH, il y a un vice-ministre FCC et vice-versa. Le Gouvernement est CACH et FCC. Aujourd’hui, nous assumons tous la responsabilité devant le peuple par rapport au programme que nous avons élaboré et sur la base duquel le Gouvernement a été investi. Arrêtez de dire que nous avons voulu que le Président de la République inaugure les chrysanthèmes, non. Nous voulons que le Chef de l’État assume ses responsabilités. Le Président préside, et le Gouvernement gouverne. C’est là la grande divergence que nous avons. Il ne peut y avoir un programme présidentiel, il y a un programme gouvernemental. Et ce programme gouvernemental a été déterminé par le Gouvernement en concertation avec le Chef de l’État.
Christian : Aujourd’hui, si ça ne marche pas au niveau du Gouvernement, c’est une responsabilité collective ?
Kin-kiey : J’ai une question : Que fait aujourd’hui le Premier ministre face au Président de la République ? Pensez-vous qu’il est en collaboration avec le Président de la République ? Nous sommes retombés dans la cohabitation. Il y en a eu trois ou quatre en France. C'est ça un Premier ministre qui répond au Président de la République par voie de communiqués de presse, par des communicants ! La Présidente de l’Assemblée nationale qui répond au Président de la République par voie de communiqué de presse. Nous sommes où ? Nous sommes en crise. Contrairement à ce que le Sénateur dit, nous sommes dans une crise majeure. Relisez le discours du Président de la République. J’ai ici des phrases adorables du Général de Gaulle. «C'est un principe de base de la Vème République et de ma propre doctrine que le peuple français doit trancher lui-même dans ce qui est essentiel à son destin».
Christian : Quand Okitundu parle élections, vous parlez changement de la Constitution...
Kin-kiey : Je veux qu’on se mette d’accord. Je ne suis pas à nouveau celui qui chuchote aux oreilles du Président de la République. Je vous dis ceci : Nous sommes face à une crise majeure, et le Général de Gaulle a fait faire trois référendums. «La démocratie c’est le Gouvernement du peuple par le peuple et la souveraineté nationale, c’est le peuple exerçant sa souveraineté sans entraves». Et il dit : «le référendum est le dernier acte de l’œuvre constitutionnelle. Il procure au peuple français la faculté de me donner de raison ou tort sur un sujet dont son destin allait dépendre pendant des générations».
Christian : M. Kin-kiey, vous citez le Général de Gaulle. Vous parlez référendum. Mais il faut que nos auditeurs comprennent bien à quoi conduit le référendum. Référendum sur un point particulier ou référendum sur un texte de la Constitution ?
Kin-kiey : Christian, je suis en train de vous dire que nous sommes face à une crise majeure exactement comme devant laquelle se trouvait le Général de Gaulle. Puisque le Sénateur a cité la Constitution française. Pendant la IVème République, De Gaulle il a changé la Constitution et on s’est retrouvé dans la Vème République en France. C’est cette Constitution que nous imitons aujourd’hui. Pourquoi on ne passerait pas à l’autre République aujourd’hui par voie référendaire? Le référendum, je vais vous dire en quoi ça me séduit. On ne va pas dépenser 600 millions de $US. C’est plus facile à organiser un référendum plutôt qu’à envoyer dix mille candidats battre campagne en province et dans la ville de Kinshasa pour 500 sièges. Nous pouvons faire l’économie de moyens. Et face à cette crise majeure, une crise que je peux appeler une crise d’Histoire, le Président de la République élu démocratiquement, face à un Parlement qui ne correspond pas à sa vision, un discours de 6 minutes, martial, il appelle l’autre partenaire pour lui dire : « Je suis ouvert, venez à ma table nous allons discuter de ce pays ». Il refuse. Que voulez-vous que le Président de la République fasse ? Qu’il laisse se détruire ce peuple qui est déjà retourné deux cents ans en arrière et qu’il laisse une minorité s’enrichir chaque jour ? Aujourd’hui, l’Inspection Générale des Finances est coincée, chaque fois qu’elle ouvre une action, elle est bloquée. Les juges sont bloqués. Face à un mur, à nouveau, je dis : « Il faut faire bouger les lignes ».
Christian : Référendum sur quelle question particulière?
Kin-kiey : Je ne suis pas le Président de la République… Quand le Général de Gaulle a voulu faire le référendum, il a annoncé celle-ci sur plusieurs matières : sur le Sénat, sur l’Université, sur je ne sais plus quel autre point… Il était tellement porté par le référendum, que quand il a posé une question et que le peuple français lui a dit non à 69 %, il est parti. Donc, ça montre la grandeur de l’homme. Aujourd’hui, c’est la même chose. Pensez-vous que si, aujourd’hui, une question est posée aux Congolais face à cette majorité PPRD-FCC, pensez-vous que le Président ne gagnerait pas le référendum ?
She : D'abord Tryphon est parlementaire...
Kin-kiey : Je ne suis pas parlementaire de votre législature. Vous m'avez enlevé de la liste. Vous l'avez oublié ?
Christian : Est-ce qu'il n'y a pas aujourd'hui une crise aussi du fait que dans l'entendement congolais, le Président de la République devait avoir plus de pouvoirs ?
She : Le président de la République a un pouvoir, un mandat. Le président veut être un président gouvernant. Non. Il est juste arbitre. C'est le gouvernement qui conduit la politique de la Nation. Le CACH était extrêmement minoritaire à l'Assemblée nationale, il est de manière disproportionnée représenté au Gouvernement. Je crois qu'on a fait une concession terrible.
Christian : M. Kin-kiey parle d'une coalition-cohabitation...
Kin-kiey : Je ne peux pas laisser passer ça : «Le CACH était extrêmement minoritaire à l'Assemblée nationale… ». Je ne peux pas… On dirait qu’il ne m’a pas suivi (…) ! On y reviendra. Donc, dites-vous, nous sommes dans une majorité parlementaire ? C'est bien cela?
She : Oui. Le CACH fait partie de la majorité parlementaire.
Kin-kiey : Donc, le Premier ministre de demain peut sortir du CACH ? Vous seriez d'accord ?
She : Non, attention. Écoutez... Tryphon…
Kin-kiey : Qu'est-ce qui s'est passé hier avec le PALU? Le PALU avait quelle majorité ?
She : Tryphon… À l'époque c'était un contexte tout particulier…
Kin-kiey : Ah ! Voilà ! quand je dis que c'est des spécialistes de stratégies.
She : Écoutez! Ce n'est pas à She Okitundu de m'avancer dans cela...
Kin-kiey : Votre Premier ministre n'a jamais, comme Premier ministre, mis les pieds qu'au Katanga et plusieurs fois. Puis, à quelques kilomètres d'ici, à Kenge. Jamais ailleurs. Il n'est jamais allé à l'étranger. Le Gouvernement ne gouverne pas. Le Président de la République est seul. Il est aujourd'hui abandonné. Moi, je dis, qu'il y a plusieurs hypothèses pour le Président de la République. Ou, au niveau de ce Parlement que vous connaissez, il y a suffisamment de députés qui quittent le PPRD-FCC qui vont remplir le groupe de non-inscrits, eh bien, on changera le rapport de forces. Le bureau va changer. Quand le bureau change, on met un autre bureau. On procède par élection. On peut aller jusqu'à un nouveau Premier ministre. Moi, je vois tous ces députés du PPRD-FCC s'en aller suffisamment pour faire basculer la majorité...
She : Mais... Tryphon, vous êtes boulimique ! Vous êtes boulimique dans vos exigences !
Kin-kiey : Je ne peux pas laisser passer ça. Je ne peux pas laisser passer ça. Vous voulez qu'on rouvre le débat? D'abord, c'est faux, le CACH n'exige pas la Primature. Il dit que le CACH est extrêmement minoritaire ! Pourquoi, moi, ils m'ont fait échouer? On dirait qu'il ne m'a pas écouté ! Il y avait une liste d'élus au départ et j'étais sur la première page. C'est quand je les ai quittés qu'ils m'ont tout pris. Ils m'ont condamné à mort. Savez-vous ce qu'il s'est passé à la Cour suprême ? Ils ont rejeté la signature de Matenda quand ils l'ont acceptée partout dans le pays ! Ils nous ont attribué une minorité écrasante parce qu'ils avaient leurs calculs : on prend une majorité écrasante au Parlement, on conserve le pouvoir, on leur concède la présidence. Ils vont inaugurer les chrysanthèmes. Ils avaient oublié qu'ils avaient face à eux le fils du Sphinx qui ne pouvait laisser passer ça...
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