Tryphon Kin-kiey Mulumba est allé dire merci à Masimanimba
  • mar, 15/04/2025 - 11:28

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1634|MARDI 15 AVRIL 2025.

À son arrivée ce jour-là, samedi 5 avril 2025, dès le lendemain de la validation de ses pouvoirs à l'Assemblée Nationale, à la cité de Masimanimba, chef-lieu du territoire du même nom situé sur la nationale n°1 à à califourchon entre les villes de Kenge et Kikwit comme au centre de Kitoy, chef-lieu du secteur du même nom, à la même heure 14:00', le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba n'avait en effet que «merci, merci, merci» à la bouche.

«Je n'ai pas un autre message que je vous ai porté ici, aujourd'hui, sinon celui de vous dire, à vous Peuple de Masimanimba, à vous Peuple des dix secteurs de Masimanimba, à vous Peuple de Kitoy, merci, merci, merci», n'a eu de cesse de dire, de répéter « le Double Brassard » de la circonscription de Masimanimba, le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba, Kkmtry, élu doublement Député, aux Législatives Nationales comme aux Législatives Provinciales.

À son arrivée à la cité de Masimanimba, à 377 kms de Kinshasa sur la nationale n°1 où il fut contraint et forcé par la foule de ses partisans de parcourir un kilomètre à pied aux cris de différents noms que la contrée lui a donnés («Yha Khala», «Bakala Ya Ngolo», «Bohica» du nom de l'invincible boxeur du monde connu à ce jour), Tryphon Kin-kiey Mulumba n'avait su retenir son émotion devant cette foule rangée sur la chaussée comme de part et part de la nationale n°1 conduisant à la grande ville de Kikwit. Le Professeur réélu à Masimanimba pour la énième fois a fait glisser une larme sur la joue à la vue de ce fleuve noir.

«Je ne sais pas quoi dire à cette population qui m'aime tant, qui m'a toujours massivement voté depuis 2006 lors de tous ces scrutins auxquels j'ai pris part, qui vient de me confier deux mandats cette fois comme Député National et comme Député Provincial - et c'est la première fois que je sollicitais ces deux mandats - déjouant superbement tous les complots perpétrés par des diables d'ailleurs comme d'ici contre ma personne et contre ma circonscription de Masimanimba, contre ma province du Kwilu», a-t-il poursuivi, ne cessant de saluer de ses deux mains une foule en liesse.

LE SAMARITAIN QUI REVIENT. Gras
Dans les jardins de sa résidence sur la nationale n°1 où un groupe folklorique emblématique Mbala venu de Kikwit se rendait ici pour la troisième fois, cette fois pour animer un déplacement de remerciement, Tryphon Kin-kiey Mulumba remercie Dieu, rappelle l'Évangile de Jésus-Christ selon Saint Luc, chapitre 17, versets 11 à 19.

« Jésus, se rendant à Jérusalem, passait entre la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Se tenant à distance, ils élevèrent la voix, et dirent : « Jésus, maître, aie pitié de nous !» Dès qu'il les eut vus, il leur dit : «Allez vous montrer aux sacrificateurs». Et, pendant qu'ils y allaient, il arriva qu'ils furent guéris. L'un d'eux, se voyant guéri, revint sur ses pas, glorifiant Dieu à haute voix.

Il tomba sur sa face aux pieds de Jésus, et lui rendit grâces. C'était un Samaritain. Jésus, prenant la parole, dit: «Les dix n'ont-ils pas été guéris ? Et les neuf autres, où sont-ils ? Ne s'est-il trouvé que cet étranger pour revenir et donner gloire à Dieu ? Puis il lui dit : Lève-toi, va ; ta foi t'a sauvé».

Lui, Tryphon Kin-kiey Mulumba était ce Samaritain revenu remercier le fils de Dieu pour ce qu'il avait accompli.
Le «Double Brassard» ne cessait d'invoquer tous ces embûches que ses adversaires avaient semées sur son parcours tout au long des deux récents cycles électoraux.

Lors des élections de 2018, il fut sévèrement puni par l'alors tout puissant parti politique au pouvoir, dont les dirigeants se permettaient tout, le PPRD-FCC de Joseph Kabila.

STRATÉGIE D'EFFACEMENT.
Sentant le régime aller droit à son déclin sans qu'aucune action prodiguée n'ait été envisagée, celui que certains de ses proches vantent l'esprit prophétique, qui fut l'un des personnages clés d'une majorité présidentielle plurielle et Vice-président de l'un des plus importants regroupements politiques du pays, l'ABCE, l'Alliance des Bâtisseurs pour un Congo Émergent, décida de prendre ses cliques et ses claques, de déposer sa candidature à la présidence de la République en versant de sa poche au Trésor public la caution légale de 100.000 $US, ce qui sonna comme un coup de tonnerre dans les rangs du PPRD-FCC.

Puis, plus tard, voyant des divisions monter en puissance dans son fief électoral sociologique du fait d'une accumulation insensée de candidatures à la Présidence de la République, dont certaines montées de toutes pièces par des adversaires politiques voulant lui faire ombrage, Tryphon Kin-kiey Mulumba décide de rallier le ticket CACH, Cap pour le Changement (Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo-Vital Kemerhe Lwa Kanyinginyi Nkingi) porté par le Candidat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo au lendemain de l'échec de la réunion de Genève et devient le troisième personnage du CACH, ce qui fut considéré comme un crime de lèse majesté par le régime Kabila. Voilà comment des caciques multiplièrent les stratégies d'effacement de la circonscription électorale de Masimanimba.

Par des millions de $US accumulés ça et là par le fait d'opérations de détournement de fonds publics ou de corruption, ils recrutèrent des individus qui n'incarnaient malheureusement nullement la société et ne pouvaient porter la voix de celle-ci. Cela ne les empêcha point de fabriquer des listes d'élus nationaux et provinciaux de connivence avec des cellules nichées au sein de la Commission Électorale Nationale Indépendante, CÉNI, dont ils avaient parfaitement le contrôle, dans une stratégie conçue de cohabitation politique.

Contraints face à la pression de l'opinion publique, ils savaient qu'ils n'avaient d'autres choix que d'accepter de céder le poste protocolaire de Président de la République «qui règne mais ne gouverne pas» tout en s'assurant de garder une écrasante majorité des députés à l'Assemblée Nationale, au Sénat et dans les Assemblées Provinciales. Ainsi, ils gardaient le contrôle de l'essentiel du pouvoir, l'Exécutif, aussi bien au niveau national que provincial. Ainsi, pour tout clore dès le départ, ils effacèrent les votes d'un homme qui n'avait jamais cessé d'être populaire, qui avait été tout le temps élu et réélu lors des élections dans son fief.

L'ANNULATION DES SCRUTINS.
Et bis repetita. Le crime n'étant jamais parfait, vinrent les élections générales du 20 décembre 2023 et l'incroyable décision d'annulation des scrutins de Masimanimba par la même CÉNI. Une centrale électorale qui, un jour, invoquait de manière chaotique des brutalités portées sur des forces de l'ordre ou des agents de la CÉNI sans apporter la moindre preuve, ou la fraude électorale opérée par des candidats ayant disposé mystérieusement à leurs domiciles des «machines à voter», poussant le ridicule jusqu'à publier des listes de fraudeurs sans que dans certains cas, elle n'ait pu apporter le moindre début de preuve quand des agents de la CÉNI que celle-ci fit mettre en prison, furent libérés par la justice pour absence de preuves après de longs mois de détention. Se succédèrent de longs mois de débats et des tentatives funestes. Mais les scrutins de Masimanimba furent malgré tout réorganisés un an plus tard, le 15 décembre 2024, avec néanmoins de nouvelles surprises.

Alors que ces scrutins de Masimanimba de décembre 2024 seront un jour cités comme exemple de transparence, des contestations loufoques de résultats furent enregistrées devant la Haute Cour du pays, la Cour Constitutionnelle. L'un des Députés proclamés élus par la CÉNI et qui fut attaqué par deux actions contre des sacs de $US distribués par des mentors ? Le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba ! L'un de ces contestataires, un parfait inconnu à Masimanimba prétendait avoir gagné 12.000 voix et attribuait 700 voix à Tryphon Kin-kiey Mulumba !

Le 20 janvier 2025, malgré de cartons de $US disponibilisés par des mentors, la Cour Constitutionnelle rendait son arrêt définitif. «Après proclamation des résultats provisoires (par la CÉNI, ndlr), le greffe électoral avait enregistré 8 recours en contestation des résultats dans les deux circonscriptions précitées. Après examen desdits recours, la Cour a rendu les arrêts d'irrecevabilité et de non fondement.

La Cour observe que sept nouveaux sièges à l'Assemblée Nationale sont pourvus en raison de deux pour la circonscription électorale de Yakoma et cinq pour la circonscription électorale de Masimanimba», déclare le président de la Cour Constitutionnelle, Dieudonné Kamuleta Badibanga lors de la lecture publique de l'arrêt de son institution.

Affaire politique définitivement classée. Qu'est-ce que la politique peut être dangereuse ! On comprend cette larme que «Yha Khala, Bakala Ya Ngolo, Bohica» fit glisser sur sa joue à son arrivée dans son Mayumbu. Une larme sortie non pour lui mais pour la contrée humiliée mais réhabilitée.

Kkmtry a eu des mots pour «nos frères et sœurs du Kivu qui font face à une guerre atroce et injuste», a appelé «les jeunes qui s'en sentent la vocation à gagner les rangs des forces armées du pays pour bouter hors du Congo nos ennemis ».
ALUNGA MBUWA.


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