Claudy Khan, l’artiste peintre congolais dont le tableau fut offert au pape François par le Président de la République
  • mer, 19/02/2020 - 07:35

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1482|MERCREDI 19 FEVRIER 2020.

Dans le milieu de la peinture, Claudy Khan a fait son nom. Talentueux artiste peintre de nationalité congolaise, l’artiste a atterri au Vatican à travers son œuvre «Les larmes de Beni». Une toile fleurée, posée sur un pagne aux motifs colorés traduisant avec délicatesse les atrocités que subit la femme congolaise dans le grand Nord, à Goma et Butembo au Nord Kivu et dans la province de l’Ituri, dans l’ex-Province Orientale. Un tableau captivant offert au pape François né Jorge Bergoglio par le Président de la République Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo lors de sa visite officielle le 17 janvier 2020 au Saint Siège. Approché, l’artiste né au Congo, qui vit en France, répond à nos questions.

Qui est Claudy Khan?
Un artiste peintre qui a eu l’énorme chance de naître au Congo et de résider dans quatre villes du pays : Kinshasa, ma ville natale, Lubumbashi où j’ai grandi, Kisangani où j’ai passé une partie de ma vie et Bandundu Ville où j’ai passé ma prime enfance avec mon père.

Parlons de votre parcours artistique.
J’ai débuté avec l’art à l’Institut des Beaux-arts à Kinshasa. Comme tout élève ouvert et en même temps timoré, j’ai dû quitter tôt le territoire national en 1978 avec le fameux recours à l’authenticité imposé par le Président Joseph Désiré Mobutu Sese Seko pour aller poursuivre mes études en Europe. Je me suis installé en France où j’ai poursuii mes études en architecture.
Malgré l’éloignement, je revenais exposer mes chefs-d’œuvre lors des expositions et je repartais. En Europe, je ne maîtrisais pas l’art figuratif.
Face à cette déception, une phrase m’est revenue : «Si tu veux utiliser une pomme, il faut l’avoir humée, goûtée, et mangée, après quand tu vas l’utiliser on va sentir la pomme». De même que si tu pars du vide, tu ne pourras exprimer ce que tu veux faire». J’ai repris avec la peinture classique, l’art que j’avais développé pendant mes premières années aux Beaux-arts.

Quelle particularité artistique du peintre Claudy Khan?
Après un parcours bien cheminé et la découverte du vaste monde artistique, j’ai décidé de mélanger la culture congolaise avec ce que j’ai découvert dans le monde.
C’est dans ce mélange que j’ai découvert mon style actuel. Je joue avec le volume, le figuratif, que je mélange à l’abstrait et à l’iconographie. Dans mon art, l’on retrouve également du traditionnel et de l’ethnique.

Parlez-nous des «Larmes de Beni».
«Les larmes de Beni», aimées par le Président de la République, est l’un de mes chef-d’œuvre. Faire une œuvre d’art c’est comme élever un enfant. Sincèrement, je ne saurais dire si je l’aime plus que mes autres œuvres. Qu’à cela ne tienne, à chaque fois que je réalise une toile, je la considère comme le top des tops. Pour moi, c’est le meilleur de ce que j’ai voulu réaliser. Il m’arrive de ne pas être satisfait. L’artiste n’est jamais satisfait et je ne m’arrête jamais tant que mon œuvre n’est pas finie.

Quelle opinion avez-vous du monde artistique?
Le monde artistique est un monde fou, un monde d’écriture personnelle. Je suis parti du b.a.-ba, c’est-à-dire comme tout le monde mais je n’avais qu’une quête en tête : faire quelque chose de différent de ce qui existe déjà.
À l‘époque où j’imitais les grands artistes qui m’ont précédé, je n’avais qu’une idée dans ma tête : trouver mon écriture. Trouver son écriture ne veut pas dire créer une histoire, mais utiliser ses défauts, ses erreurs pour en faire des qualités. Chacune de nos erreurs doivent subir une transmutation, de l’erreur au meilleur style, à la meilleure marque.
EMMANUEL LUYATU.


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