- ven, 06/10/2017 - 14:27
Le Premier ministre Bruno Tshibala Nzhenze a, au nom du Gouvernement, lancé la campagne de «vulgarisation verticale et horizontale des vingt-huit mesures urgentes adoptées par le Gouvernement destinées à améliorer le niveau de collecte des recettes de l’état et le climat des affaires dans le pays dans le but de renflouer les caisses de l’état. Tshibala Nzhenze l’a fait mardi 3 octobre, lors d’une conférence de presse en plein air dans le Jardin des Premiers en bordure du fleuve en présence de quelques membres de son gouvernement. Selon le Premier ministre, c’est grâce à ces mesures que le Gouvernement a réussi à stabiliser le taux de change et arrêter l’hémorragie de l’inflation, mais aussi à stabiliser le prix sur le marché.Parmi les mesures économiques, il a cite l’interdiction de la perception des taxes illégales et la prise des sanctions exemplaires et sévères contre les corrompus.
Tshibala a rappelé qu’au mois dernier, le Président de la République, Chef de l’état avait déjà créé un groupe spécial de travail, au sein du Gouvernement de la République, appelé «Comité de pilotage des 28 mesures économiques» formé de quelques ministres et dirigé par lui-même, chargé d’étudier et de proposer des actions concrètes à entreprendre pour la mise en œuvre effective de ces mesures économiques adoptées en vue d’assurer la stabilisation, la relance et la diversification de l’économie nationale. La nouvelle méthode de travail instaurée par le Comité de pilotage, pour des raisons d’efficacité et de cohérence, a-t-il poursuivi, consiste à étudier en profondeur la mise en œuvre effective et concrète de ces mesures, l’une après l’autre.
C’est ainsi, a-t-il souligné, qu’au cours des derniers mois, le comité de pilotage a travaillé sur la première mesure économique qui concerne l’amélioration de la collecte des recettes publiques par l’intensification de la lutte contre la corruption, la fraude fiscale et douanière et la contrebande.
Tshibala a cité en outre quelques mesures urgentes dont il est question, à savoir: l’interdiction de la perception des taxes et frais administratifs ou d’intervention illégaux sur l’ensemble du territoire national et aux frontières, l’instauration du bulletin de liquidation unique et simplifié pour les opérations de dédouanement des marchandises aux postes douaniers et la suppression des points de contrôle des marchandises illégaux sur les voies de circulation routière et fluviale. Il s’agit aussi de l’instauration d’un taux unique pour la perception des taxes et frais pour les services connexes lors des opérations de dédouanement des marchandises, le respect absolu de l’ordre opérationnel prévoyant la présence de quatre services publics aux postes frontaliers, la création d’un numéro vert et court pour le public en vue de dénoncer tout acte d’agents publics commis en violation des mesures urgentes et la prise des sanctions exemplaires et sévères contre toute personne dont le comportement serait jugé contraire aux mesures urgentes.
POINTES DU DOIGT.
Tshibala a annoncé que le comité de pilotage procédera à l’évaluation sérieuse des effets de ces mesures urgentes au mois de novembre prochain, le temps d’observer, et de corriger éventuellement l’application de celles-ci sur le terrain, précisant qu’en attendant cette grande évaluation, l’on peut déjà noter quelques effets positifs produits notamment la stabilisation du taux de change depuis plus de deux mois, des signes d’une légère augmentation des recettes publiques et des signes de réduction de la fraude à l’importation et à l’exportation.
Tshibala a par ailleurs appelé ses compatriotes et les agents de l’état pointés du doigt à soutenir la vision du Président de la République et l’action politique du Gouvernement, étant donné qu’il faut combattre, sans concession, la corruption, la fraude fiscale et douanière, la contrebande ainsi que toutes les pesanteurs qui bloquent le développement durable du pays. Aux fonctionnaires entre les mains de qui repose la réussite de ces mesures urgentes et qui, selon Tshibala, sont toujours impliqués dans les actes de corruption et de fraude fiscale et douanière soit, comme auteurs, soit comme complices, il a appelé à penser état. Il «doivent choisir entre l’augmentation et la prospérité générale du pays dont ils seront eux aussi bénéficiaires, et la corruption, la fraude fiscale et douanière qui vont le détruire durablement et les maintenir dans la pauvreté et les difficultés quotidiennes insolubles».
«Il faut donc écarter toute naïveté en imaginant que les institutions financières internationales viendront nous sauver et soutenir et veiller plutôt à l’application sans faille des mesures urgentes du gouvernement», a-t-il expliqué.
L’homme qui se proclame à la tête avec Joseph Olengankoy du «courant humaniste et tshisekediste» identifiant Félix Tshilombo Tshisekedi comme membre du «courant matérialiste, composé de gens qui ne sont pas des opposants, qui sont venus à l’opposition il y a moins de deux ans» - à savoir les membres du G-7 avec à leur tête l’ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi Chapwe, a dit sa détermination de mener le pays aux élections conformément à l’accord du 31 décembre 2016. Sans avancer de date, reconnaissant quelques contraintes qui jouent négativement sur le respect de la date du 31 décembre 2017. Il a annoncé une réunion de la tripartite CéNI-CNSA-Gouvernement qui va déterminer, après évaluation, une date réaliste pour la tenue des élections qui reste la mission principale de son gouvernement.
«Les négociateurs ont été ingénieux pour dire que toutefois, le gouvernement, le CNSA et la CéNI vont procéder à une évaluation du processus avant de fixer le calendrier. Vous savez qu’il y a des défis majeurs et des contraintes techniques qu’il va falloir relever. Cela a causé du retard. Mais vous savez qu’il y a des problèmes parmi lesquels l’insécurité dans l’espace kasaïen. Le Kasaï a aussi droit à trois mois d’enrôlement comme d’autres provinces. Notre mission est d’organiser les élections, mais à quel moment? Je ne saurais le dire. Il faudra atteindre l’évaluation. Ce que je peux assurer, c’est la détermination à organiser les élections pour régler la question de la légitimité», a-t-il déclaré. Tout en rappelant que ce n’est pas le gouvernement qui organise les élections, mais la CéNI. Pour Tshibala, le rôle du gouvernement se limite à financer le budget électoral de la CéNI.
D. Dadei.