Haine gratuite
  • jeu, 02/05/2024 - 14:29

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1606|MERCREDI 24 AVRIL 2024.

Qui cherche à régler des comptes au ministre Nicolas Kazadi.

Le ministre des Finances Nicolas Serge Kazadi Kadima Nzuji a-t-il tripoté avec des dossiers de l'État ? Ces dernières semaines, la «twittosphère» s'est enflammée comme jamais dans le pays ces dernières années.

De mémoire d'observateur, jamais en effet une telle furie ne s'était autant abattue sur un homme public, un officiel couru à l'étranger, considéré. Une «armée» numérique rangée, décidée pour en découdre et finir le travail au point d’interpeller des esprits cartésiens sur la norme professionnelle et l’existence de la politique.

D'abord le fond. Nicolas Serge Kazadi Kadima Nzuji revenu lundi 22 avril au pays, de retour d'une mission officielle à Washington DC où il a discuté de la sixième revue du programme avec le FMI, en a donné un aperçu de la situation gouvernementale actuelle, mettant en lumière les implications de cette revue pour la stabilité économique et la croissance du pays, et dont il a rendu compte aux Congolais dès le lendemain mardi 23 avril sur la Rtnc, étale des arguments.

Calme, sans faire montre d'aucune anxiété, il n’en est pas moins apparu interloqué face au Soft International qu'il a reçu peu après qu'il a atterri.

Des forages d'eau surfacturés ? Certes, face à ce que cela coûte habituellement, les chiffres entendus sur les réseaux sociaux choquent. Mais quand l’explication arrive, l'émotion tombe.
Tel ce témoignage décapant de la première ministre Judith Sumimwa Tuluka.

Dans une autre vie, notre Cheffe du Gouvernement fut fonctionnaire au PNUD. Elle confie avoir été à la manœuvre d’un programme de trois forages d’eau potable dans la ville de Kisangani.
«Son prix de revient était au total de plus de 1 million de $US». Soit, pour un forage, plus de 300.000 $US! Or, ceux qui font débat représentaient un prix beaucoup plus bas ! Pourrait-on imaginer le PNUD se laisser détourner des fonds aussi facilement ?

Précision : il ne s’agit pas d’un forage. Il s’agit d’une station de forage. « En fait, explique le ministre au Soft International, c’est exactement ce type de projet dont parlent des réseaux sociaux congolais : il s'agit de stations de forages ». Entre un forage qui peut coûter entre 40.000 $US et 70.000 $US selon la profondeur pour atteindre la nappe d’eau et une station de forage, il existe une différence de fond.

«TOUT EST FAUX, ARCHI-FAUX».
Outre cela, le dossier n'est pas du ministre Nicolas Kazadi. Il date de l’époque de son prédécesseur, José Sele Yalaghuli (ministre des Finances sous Sylvestre Ilunga Ilunkamba du 6 septembre 2019 au 28 avril 2021) présenté par l’un de ses collègues ministre du Développement Rural, Guy Mikulu Pombo nommé également le 6 septembre 2019, sorti des tiroirs par un autre ministre du Développement Rural François Rubota Masumbuko (en fonction depuis le 13 avril 2021).

Pour remettre le dossier sur la table et le vanter en Conseil des ministres, Rubota ne manqua pas d’argument : la campagne électorale ! Elle pointait à l’horizon. Elle comporte des exigences, réclame des actions sociales de visibilité. « L’eau c’est la vie ».

Mais l’importance du prix présenté par Rubota secoue l’argentier national qui réclame une révision à la baisse. Le prix passe de 398.000,00 $US à 298.000,00 $US par forage. Soit moins que le forage du PNUD construit à Kisangani.
Et l'autorisation de non-objection requise à la DCGMP, la Direction Générale du Contrôle des Marchés Publics, un service de l'État dépendant du ministère du Budget vînt rendre potable le dossier.

Quant au paiement d'un total de 73 millions de $US, qui ne sait que dans un gouvernement, cela ne relève pas toujours de la seule responsabilité du ministre des Finances. En l’espèce, le visa du chef du Gouvernement, le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge fut requis.

Sur le dossier d'acquisition des lampadaires (des kits solaires) pour la ville de Kinshasa dont il est aussi question de surfacturation (5.000 $US), là, non plus, le ministre des Finances ne manque pas d'arguments.
Ce fut un dossier vanté et porté par le gouverneur de la ville de Kinshasa Gentiny Mbaka Ngobila et réalisé, explique «l'armée numérique», «sans l’implication de l’autorité urbaine».

A nouveau, le gouvernement avait face à lui la campagne électorale. Donc, des actions sociales attendues. Et la pression sans cesse exercée par la ville. Si une somme de 13 millions de $US a été débloquée, les fonds ont été placés sur un «Compte Hôtel de Ville/Investissement» séquestre ouvert à la banque Sofibanque, actionné par la ville elle-même, sous surveillance de l'Inspection Générale des Finances et du ministère des Finances. Les documents existent.
S'agissant des 27 millions de $US payés à un homme dont on dit qu'il serait le cousin du ministre, Nicolas Kazadi est formel : « Cela est faux et archi-faux. Je ne connais pas cet homme », nous déclare le ministre.

QUAND LA FURIE S'ABAT SUR LUI.
La forme. Avant de produire une nouvelle, la mettre à la portée du public, il y a une morale professionnelle, une éthique à observer. Il faut s’assurer de son hygiène si le diffuseur a la moindre considération, le moindre respect de la population : vérifier, contre-vérifier l’information ; requérir l’avis de la partie adverse sauf si l'on cherche à salir inutilement.

Face au Soft International, le ministre Nicolas Serge Kazadi Kadima Nzuji a la main sur le cœur: «Moi, je fais juste mon travail mais cela me suscite de la haine. A l'extérieur où mes efforts sont reconnus à leur juste valeur, je passe pour l'homme le plus demandé. Cela justifierait cette haine ?»
Le mensonge, ça marche ?

Question : Pourquoi Nicolas Serge Kazadi Kadima Nzuji est l'objet de cette haine? Pourquoi ces médiats n'avaient pas voulu entrer en contact avec lui ou avec ses services ? Avaient-ils opté carrément pour le mensonge pour gagner en audimat et monter en puissance?

Sait-on que le monde vit à l'ère du faux ?
Hier, dans les écoles de journalisme, le premier enseignement que l'on donnait aux apprentis était de leur faire assimiler les questions de Lasswell formulées dans les années 1940. Qui? Quoi? Où? Quand? Comment? Pourquoi? QQOQCCP. Qui (dit) quoi (à) qui (par) quel moyen (avec) quel effet ? Who says What to Whom in Which channel with What effect ?
Les 5 ou 7 questions strictes de Lasswell qui faisaient hier l'information, fondaient le journalisme.

L'arrivée du smartphone qui a ouvert l'âge de l'Homo Numericus ou de l'Homo Smartophonicus a-t-elle signé la mort du journalisme, ouvert la page du mensonge, tué la politique ?
En politique, si l'on veut réussir, doit-on mentir, s’en prendre à l’autre avec assez d’aplomb, avec assez de relais qui répéteront le mensonge ?

Avec l'homme qui profère des énormités sur son adversaire récompensé le jour du choix, le monde est passé à l’ère «post-factuelle»/«post-vérité» ! Certes, le mensonge fait monter l'audience.
« Plus le mensonge est gros, mieux il passe ». Joseph Goebbels, le ministre d'Adolf Hitler de la Propagande (1933- 1945), avait tellement raison. Lui dont le nom est indissolublement lié à l'emploi des techniques modernes de manipulation des masses, est cité pour le modèle de la propagande des États totalitaires !

Voltaire confirme Goebbels : « mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose ».
Et cette phrase de Goebbels ou de Hitler lui-même : «Un mensonge répété dix mille fois devient vérité». Tout comme une variante de Vladimir Lénine : « Plus le mensonge est gros, plus les gens y croiront ».

Avec l’outrance réitérée ad nauseam que l’on voit sur les réseaux sociaux portée par des influenceurs par Facebook, Twitter, Whatsapp, Youtube, etc., éléments de nouveauté dans la diffusion de masse, voilà qui donne une vitalité sans précédent au mensonge.

« Le critère de vérité, le critère factuel, la discussion et la démonstration comme méthodes sont déclarés nuls et non avenus, brutalement expulsés ».
Que reste-t-il de la politique ? faut-il assister sans réaction à l'effondrement de la politique, de la disparition des repères, et de mouvements tectoniques à l’échelle globale ?

Le mensonge porté à un tel niveau d'outrance, de détestation, d'exécration, d'aversion, de furie, de jalousie, contre un incontestable premier de classe trouve-t-il encore un sens ?

Quand l'outrage injuste s'abat sur lui, Nicolas Serge Kazadi
Kadima Nzuji prend de l'altitude, il accepte de renoncer à réclamer justice. Reste l'interpellation de la corporation. Si elle veut exister, elle doit inspirer le respect.
LE SOFT INTERNATIONAL.


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