- lun, 01/06/2015 - 04:47
Bien de prises de position entendues sur la nouvelle initiative présidentielle d’accepter de rencontrer des représentants des forces vives du pays mais aussi des membres de certaines missions diplomatiques accréditées dans notre pays. Le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et chef de la Monusco, l’Allemand Martin Kobler, a salué cette initiative du Chef de l’Etat. A l’issue d’échanges qu’il a eus vendredi 29 mai avec des membres de la société civile dans la Capitale, il a indiqué que la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Congo était prête à offrir ses bons offices si le président de la République et les partis au dialogue le souhaitaient. «On ne peut pas imposer les bons offices. Je suis très heureux qu’on ait un dialogue politique maintenant. C’est une vraie chose! Et on va attendre. Nous sommes ici pour assister, si les partis au dialogue le désirent».
DES SUEURS FROIDES.
Des opposants tels le Dép. Clément Kanku Bukasa wa Tshibuabua du Mouvement pour le Renouveau, MR ou son collègue Steve Mbikayi du Parti Travailliste, PT, se sont prononcés en faveur du dialogue. L’UDPS d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, après avoir donné son accord, y voyant la meilleure solution pour sortir le pays de la crise politique, paraissait traîner les pieds. Depuis le régime Mobutu, que du temps perdu hélas! avec cette «fille aînée de l’opposition», un parti - plutôt un homme qui paraît avoir peur de l’exercice du pouvoir, et qui a toujours coulé à chaque fois qu’il en a eu l’occasion - et qui, de ce fait, ne semble jamais avoir une parole à donner. Que de tentatives échouées avec le Sphinx! Nourrit-il quelques angoisses à l’idée d’avoir à assumer des fonctions d’Etat? «Je ne suis pas spécialement un homme politique qui a la réputation d’être peureux mais je sais évaluer le danger. Quand vous vous retrouvez dans l’hypothèse d’être président de la République alors que vous n’avez pas l’appareil pour le faire, vous ne trouvez pas que ça puisse susciter légitimement une impression d’angoisse? Si ce n’est pas le cas, c’est que vous êtes un branleur», confie Jean-Marie Le Pen dans un entretien accordé au magazine Society paru vendredi. L’ex-candidat du Front national à l’Elysée raconte ainsi qu’il a eu des sueurs froides de se retrouver aux mannettes du pouvoir à son arrivée au second tour de l’élection présidentielle de 2002. On pourrait comprendre le refus que paraît opposer à l’appel au dialogue le groupe pétri d’expériences du président du Sénat, Léon Kengo wa Dongo qui parle de «perte de temps». Qu’importe, à Kabila, on reconnaîtra une vertu. L’humilité, le pardon, la charité, l’abnégation. L’énergie morale, la force de l’âme, le courage. «La vertu est toute dans l’effort» (France). «La vertu, c’est ce que l’individu peut obtenir de soi de meilleur» (Gide).
Le Chef de l’état avait déjà fait part de ses convictions profondes à ses collaborateurs du Bureau Politique de la Majorité Présidentielle.
CONSULTATIONS D’AVANT-DIALGUE.
Selon un proche du dossier cité dans la nuit de jeudi à vendredi par l’agence France presse, «le Chef de l’Etat commence vendredi (des) consultations avec toutes les forces vives de la nation». «Il va écouter tout le monde», en particulier «les réflexions sur le calendrier électoral global». Publié en février par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), cet échéancier prévoit une série d’élections (locales, provinciales, sénatoriales...) devant commencer en octobre et mener jusqu’à la présidentielle et aux législatives devant avoir lieu en novembre 2016.Selon la source de l’Afp, les interlocuteurs du chef de l’Etat «vont faire des réflexions sur le dialogue» politique et dire «quel pourrait en être le format», et «quand (celui-ci) pourra avoir lieu». Mais vendredi et samedi, des représentants des médias étaient présents au Palais de la Nation - siège de la Présidence congolaise - mais sans trouver trace visible des principaux intéressés. Sans doute s’emploie-t-il à peaufiner le début de ces consultations qu’il a décidé de mener lui-même avec le pays.
Les confessions religieuses étaient annoncées pour le début des consultations. Après les représentants des religions, viendraient les acteurs politiques. Les diplomates, eux, étaient attendus en début de semaine. Certains, quelques ambassadeurs, ont déjà été reçus samedi 30 mai à leur demande, selon des dépêches des correspondants de presse.
D. DADEI.