- mer, 19/10/2022 - 00:25
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1563|MARDI 18 OCTOBRE 2022.
La soixante-treizième réunion du Conseil des ministres, vendredi 14 octobre 2022, présidée en visioconférence par le président de la République, chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a été dominé par des dossiers économiques.
La communication du président de la République a en effet traitée de la coopération bilatérale avec les Émirats Arabes Unis, des nouvelles performances réalisées dans la mobilisation des recettes publiques par les régies financières et de l’urgence de la mise en œuvre de la cybersécurité, les conflits fonciers dans la province du Kongo Central.
Selon ce qu'en a déclaré le ministre de la Communication et des Médias et porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, le président de la République «a salué les avancées significatives enregistrées dans la mise en œuvre des Accords bilatéraux signés avec les Émirats Arabes Unis lors de sa visite officielle à Abu-Dhabi en octobre 2021.
Ces Accords portent notamment sur la construction du Port en eaux profondes de Banana, la création d’une chaîne de valeur d’or et de coltan de production artisanale et industrielle, ainsi que la construction d’un parc solaire photovoltaïque d’une capacité de 2 Gigawatts».
Le chef de l'État a demandé au premier ministre ainsi que les ministres sectoriels, d’œuvrer pour le bon aboutissement de ces différents Accords.
Sur les performances dans la mobilisation des recettes publiques, chef de l'État «a apprécié à juste titre les performances considérables enregistrées cette année en matière de mobilisation des recettes publiques».
«Il a félicité toutes les structures directement impliquées dans ces résultats des Régies financières, avec une mention spéciale à la Direction Générale des Impôts et à l’Inspection Générale des Finances, IGF. Ces performances sans appel sont le résultat des dispositifs mis en place par le Gouvernement pour rapprocher la collecte annuelle des recettes publiques de son potentiel fiscal estimé actuellement à près de 20 milliards de $US».
«Si la pression fiscale n’est pas encore optimale au regard des standards internationaux, elle se rapproche de plus en plus de la moyenne africaine de 15 à 16%», a déclaré Patrick Muyaya Katembwe dans son compte-rendu.
«Le Gouvernement devra donc dépasser cette moyenne et atteindre rapidement au moins 20%, en élargissant l’assiette fiscale et en digitalisant la Taxe sur la valeur ajoutée», a poursuivi le porte-parole.
INFRASTRUCTURES STRUCTURANTES.
«Le Président de la République reste convaincu que ces performances constituent une opportunité pour le Gouvernement de concrétiser les actions socio-économiques de son Programme (qui) devrait se traduire logiquement par un accroissement des dépenses infrastructurelles et sociales au profit de la population avec une emphase sur les infrastructures de transport et celles de production et de distribution d’énergie et une exécution des dépenses basées sur une planification et une programmation qui assurent une traçabilité et une transparence reflétées dans la comptabilité publique».
«Le premier ministre (Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge,ndlr), le ministre d’État, ministre du Budget (Aimé Boji Sangara, ndlr) et le ministre des Finances (Nicolas Serge Kazadi Kadima-Nzuji, ndlr) ont été chargés de profiter de cette opportunité pour décanter de nombreux projets d’investissements dans la construction des infrastructures structurantes, pour le développement humain et la relance des entreprises publiques, qui souffriraient encore de manque de financement», a poursuivi Patrick Muyaya.
«Le Président de la République a fait allusion notamment à la construction du barrage du Grand Katende, au chemin de fer Kinshasa-Matadi, à la réhabilitation des Groupes G24 et G25 du barrage d’Inga, à l’asphaltage de la route Kananga-Kalamba- Mbuji, à l’aménagement des Zones Économiques Spéciales. Les ministres sectoriels impliqués ont été ainsi conviés à s’inscrire dans une logique des actions gouvernementales coordonnées lors des engagements des crédits budgétaires alloués, pour soutenir cet élan de croissance économique et faire ressentir leurs effets sur le quotidien de la population congolaise».
Sur «l’urgence de la mise en œuvre de la cybersécurité dans notre pays, le Président de la République tient à voir notre pays bâtir et disposer d’un écosystème cyber sécuritaire solide et résilient qui sera capable de faire face aux menaces multiformes en croissance constante, tout en renforçant significativement la confiance pour tous les utilisateurs du cyberespace congolais.
Il importe que le Gouvernement, à travers le ministère en charge du Numérique, prenne toutes les initiatives qui s’imposent pour permettre la ratification par notre pays de la Convention de l'Union Africaine sur la Cybersécurité et la protection de données à caractère personnel, dite « Convention de Malabo ».
Pour apporter des réponses appropriées à ces défis sur le plan national, le président de la République a rappelé le fait que le caractère transversal de cette matière critique a imposé une approche interinstitutionnelle inclusive qui s’est formalisée à travers la mise en place de la Commission Technique pour la Cybersécurité créée au sein de la Présidence de la République. Cette Commission a ainsi eu le mérite de rassembler les différents ministères et services concernés.
Aux termes de quatre mois de travaux, il a été élaboré et validé la Stratégie Nationale de Cybersécurité qui repose sur 7 piliers et qui recommande, pour sa mise en œuvre, la création d’une Agence nationale de Cybersécurité.
Pour le Président de la République, il est illusoire d’espérer pouvoir lutter efficacement contre la cybercriminlité sans un corpus législatif rigoureux, adapté et évolutif qui soit le socle de toute politique nationale de cybersécurité. D’où, a-t-il apprécié la prise en compte dans le Projet de Loi portant Code du Numérique, de toutes les adaptations idoines découlant de la Stratégie Nationale de Cybersécurité. Le Gouvernement dans son ensemble a été invité à s’en approprier pour faciliter sa mise œuvre globale.
Les ministres directement concernés par l’opérationnalisation d’une agence nationale de Cybersécurité sont appelés à agir, avec promptitude et sans atermoiements, sous la coordination du premier ministre».
Sur les conflits fonciers ayant conduit à des troubles au Kongo Central, nés à la suite de l’application des décisions judiciaires et administratives «qui se sont soldées par le déguerpissement des populations locales de leurs villages ainsi que par des actes de violence déplorables tels que la destruction méchante des habitations, et, plus grave encore, la profanation des cimetières dans le territoire de Mbanza-Ngungu» (...), le président de la République a souligné, a déclaré Patrick Muyaya, «le caractère inadmissible de l’usage de pratiques illégales frisant le banditisme dans les transactions foncières en milieu coutumier, dans certains cas avec la complicité des autorités judiciaires et politico-administratives, qui viennent perturber durablement la paix sociale au sein d’une même communauté locale.
En dépossédant ainsi les paysans de leurs terres, il est porté atteinte à leurs droits socio-économiques».
«Sur un ton ferme, a poursuivi le ministre Muyaya, le président de la République a rappelé son intransigeance quant au phénomène des conflits communautaires, quel qu’en soit la nature et l’origine.
Il a chargé le vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, Décentralisation et Affaires coutumières et la ministre d’État en charge de la Justice et le gouverneur du Kongo Central de prendre les mesures nécessaires pour faire toute la lumière sur ces faits, d’établir les dysfonctionnements éventuels dans le chef des autorités judiciaires et politico- administratives afin de cesser ces pratiques, et de rétablir l’ordre public dans le respect des lois de la République».
«Partant de cette situation déplorable, le président de la République a chargé tous les gouverneurs de province à activer les mécanismes de veille et de prévention des conflits communautaires afin de prévenir et de favoriser la cohésion provinciale».
Lors de cette réunion, «le gouvernement a salué le dernier rapport du Conseil d’Administration de l’ITIE qui classe notre pays avec un score relativement élevé, dans la catégorie des pays à transparence élevée.
Cette reconnaissance récompense ainsi les efforts déployés, notamment en matière de divulgation des contrats, de paiements infranationaux, de dépenses, ce en dépit des restrictions liées notamment à la pandémie de Covid-19».
Par ailleurs, a déclaré le porte-parole, le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge a instruit le ministre des Finances et ministre a.i de l'Économie Nationale Nicolas Serge Kazadi Kadima-Nzuji de finaliser, en toute diligence, les études de faisabilité initiées depuis quelques mois, en vue de la création de la Banque Nationale de Développement. L’objectif est de rendre cette banque opérationnelle, dès janvier 2023, en vue d’accompagner le Programme de Développement Local des 145 territoires, dans son volet « création des chaînes de valeurs agricoles ».
Il a «encouragé l'Association Nationale des Entreprises Publiques, ANEP, à finaliser le projet de création de sa propre banque, afin de contribuer notamment au financement des grands Bassins agricoles du pays, à la relance du tourisme et à l'accélération de l'industrialisation».
Lors de cette réunion, le ministre de l’Industrie Julien Paluku Kahongya, a informé le Conseil de sa mission conduite à Vanga, territoire de Bulungu, province du Kwilu, où, accompagné du Directeur Général Adjoint du Fonds de Promotion de l’Industrie, il s'est informé de l’évolution du Projet Chrisnovic. Le ministre a constaté que ce promoteur qui a obtenu le financement du Gouvernement a franchi des étapes importantes pour installer une usine moderne d’extraction et de production d’huile de palme brute, d’huile palmiste, d’huile raffinée et du savon ainsi que du biodiesel.
Le niveau d’exécution satisfaisant du projet ainsi que sa portée socio-économique suggèrent que la cérémonie d’inauguration de ce projet se fasse entre décembre 2022 et janvier 2023 par le président de la République.
La ministre des Mines, Antoinette N'Samba Kalambayi, pour sa part, a entretenu le Conseil au sujet de l’élaboration de la cartographie géophysique aéroportée et géologique de notre pays dans le but de mieux comprendre sa géologie et d’évaluer le potentiel de ses ressources minérales.
En effet, en exécution de l’Avenant au Contrat liant le Ministère des Mines à la Firme Xcalibur Holdings Limited a été signé par les parties le 05 avril 2022, la phase de collecte et interprétation des images satellites a été franchie avec succès.
À ce stade, Xcalibur Holdings s'apprête à lancer le survol à basse altitude de certains blocs prioritaires en vue de prélever des données géophysiques qui mettront en évidence d'éventuelles anomalies. Cette phase va précéder celle des recherches géochimiques, lesquelles permettront de découvrir de nouveaux gisements économiquement exploitables et d'en quantifier des réserves.
La ministre des Mines a annoncé que le lancement de ces survols interviendra le 21 octobre 2022, à Mbuji-Mayi dans la province du Kasaï-Oriental, après information et sensibilisation des habitants.
«LE CDF S'EST LÉGÈREMENT APPRÉCIÉ».
Enfin, s'agissant du marché des changes ainsi que des biens et services, le Vice-Gouverneur de la Banque Centrale du Congo, invité au Conseil des ministres, en l'absence de la gouverneure, Mme Malangu Kabedi Mbuyi, en mission à Washington, a présenté la conjoncture économique du pays.
La situation macroéconomique du pays est restée relativement stable, traduisant les efforts de la conjonction des actions des autorités tant budgétaires que monétaires.
«Les estimations, sur base des réalisations de production à fin mars 2022, renseignent une croissance de 7,1% attendue en 2022 contre 6,2% une année plus tôt. Cette croissance est expliquée, principalement par la bonne performance des branches Extraction et Transports et Télécommunication, d'une part, et le bon comportement de la dépense publique tant de consommation que d'investissement, d'autre part. La croissance du PIB hors mines se situerait à 4,7% en 2022 contre 4,5% en 2021.
«Au cours de la première semaine du mois d'octobre, le taux d'inflation hebdomadaire s'est situé à 0,24% contre 0,27% une semaine plus tôt, soit un taux d'inflation en cumul annuel de 9,9% contre un objectif de 11% fin 2022.
Le vice-gouverneur de la Banque Centrale du Congo a signalé qu’au cours de la semaine sous analyse, le marché de change a été caractérisé par une quasi-stabilité dans ses deux compartiments.
Le CDF s'est légèrement apprécié de 0,003% s'établissant à 2.012,31 CDF le $US à l'indicatif. Le cours parallèle vendeur s'est légèrement déprécié de 0,61% s'établissant à 2.106,67 CDF le $US.
Au 6 octobre 2022, les réserves internationales se sont établies à 3,9 milliards de $US.
Mais l’économie congolaise reste exposée aux facteurs de risques externes tels que les incertitudes de la fin de la guerre en Ukraine et la recrudescence des tensions inflationnistes à la suite de l'inflation importée et de la crise des produits pétroliers.
Pour faire face à cette situation, le vice-gouverneur a fait quatre recommandations : le renforcement de la coordination des actions au niveau des politiques monétaire et budgétaire ; la poursuite de la surveillance des facteurs de liquidité bancaire au niveau de la Banque Centrale du Congo ; l'accélération des mesures visant à renforcer la production locale et la diversification de l'économie ; la poursuite de la mise en œuvre des réformes structurelles retenues dans le cadre du programme avec le Fonds Monétaire International (FMI).
Sur l'état d'avancement du processus d'appels d'offres de 27 blocs pétroliers et de 3 blocs gaziers, le ministre des Hydrocarbures Didier Budimbu Ntubuanga a présenté un rapport mi-parcours, rappelant qu’en exécution des articles 33 à 39 de la Loi n°05/012 du 1er août 2015 portant Régime Général des Hydrocarbures et des articles 60 à 80 du Décret n°16/010 du 19 avril 2016 portant Règlement d'Hydrocarbures, le lancement des appels d'offres des blocs a eu lieu le 28 juillet 2022 à Kinshasa à travers la publication de l'Avis à Manifestation d'intérêt.
À la suite du lancement de l’appel d’Offres, plusieurs étapes ont été exécutées : Business to Business et échanges techniques ; la Campagne promotionnelle de Houston, au Texas et au Cape Town en Afrique du Sud, la réception des offres ; enfin, la clôture, le 10 octobre 2022, de dépôts des offres.
En ce qui concerne les blocs gaziers, Didier Budimbu Ntubuanga a informé le Conseil que la séance publique d’ouverture des plis intervenue le 12 octobre 2022.
L’évaluation des candidatures aboutira à une liste restreinte des sociétés présélectionnées qui accéderont au cahier des charges.
Ce dernier appellera le dépôt des offres techniques et financières des sociétés et de leur analyse, sortira le rapport qui sera présenté au conseil des ministres pour validation avant les négociations du Contrat de Partage de Production dont la date butoir retenue est annoncée pour le 31 octobre 2022. Quant aux 27 blocs pétroliers, le ministre des Hydrocarbures a préconisé la poursuite de la campagne promotionnelle, au regard de l’engouement constaté à la suite de son passage au Sommet « Africa Oil Week ».
Une note d'information a été donnée par le ministre du Numérique sur la tenue du forum international « Africa Digital Expo»
Une note relative à la tenue du Forum international dénommé « Africa Digital Expo », ADEX en sigle qui se tiendra à Kinshasa les 03 et 04 novembre 2022.
Après Marrakech et Abidjan qui ont abrité avec succès ses dix précédentes éditions, ADEX KIN 2022, organisé en partenariat avec la société marocaine One Africa Leader, sera le rendez-vous d’échanges, en 48 heures, de près de 500 participants de plus de vingt pays, dont des représentants de gouvernement, des ministres, des conseillers ministériels, des diplomates et des hauts fonctionnaires, outre des organisations internationales et régionales, des géants du Numérique et des partenaires technologiques.
Cette édition 2022 de l'ADEX portera un regard pertinent sur les perspectives de développement de la transformation numérique en Afrique Centrale en abordant des sujets liés aux orientations stratégiques pour le développement du numérique, la digitalisation de l'administration, les enjeux de connectivité, ou encore les défis de gouvernance numérique, de protection de données et de cybersécurité.
Pour le ministre du Numérique, Désiré-Cashmir Kolongele Eberande, cet événement sera l'occasion de mettre en avant les jeunes talents tech congolais, à travers des sessions dédiées à l'entrepreneuriat, la jeunesse et les startups.
«Ce sera donc un signal fort de changement de paradigme et des conditions permettant à nos jeunes de devenir les principaux créateurs de richesses, comme l'avait si bien dit le Président de la République lors de son allocution à l'occasion de l’anniversaire de notre indépendance», a déclaré Patrick Muyaya.
avec LE SOFT INTL.