- lun, 14/12/2015 - 03:10
On sait désormais pourquoi nos élus de l’opposition sont bling-bling, s’habillent chez les plus grands couturiers d’Europe.
Malmené comme jamais notamment par ses mentors, l’a-dg du Fonds de promotion de l’Industrie, FPI en sigle, passé à l’offensive, est en voie de se tirer miraculeusement d’affaire. L’accusé qu’il fut devant une plénière devant laquelle il ne sut ouvrir la bouche, s’est transformé en accusateur, distributeur de coups politiques. Au point de mettre en cause l’intégrité de nos élus.
Très graves accusations: détournement des prêts d’investissement accordés aux promoteurs dont les impayés s’évaluent à plus de 140 millions de dollars US; prise illégale d’intérêts; gabegie financière, non-application de la loi des finances et de la loi sur les marchés publics, reports illégaux des échéances, saucissonnage de fonds en plusieurs tranches en vue de faire chanter les promoteurs, multiplication des échéanciers de décaissement des crédits avec pour résultat l’impossibilité d’atteinte des projets, etc. Fragilisé comme rarement un dirigeant d’entreprise publique ne l’a été à ce jour par les élus à la suite d’une question orale avec débat du député Fidèle Likinda Bolom’Elenge examinée par les députés lors d’une séance le 22 janvier 2015, voici Constantin Mbengele KweteThamuk qui se sort par une pirouette. Il n’a eu droit qu’à une commission d’enquête parlementaire présidée par le Dép. Jean-Baptiste Kumasamba Olom (Dép. d’Idiofa, Kwilu). Qui a conclu sur aucune action judiciaire contre l’A-dg. Tout ça pour ça?
OPPOSANTS BLING-BLING.
Depuis la motion de défiance contre le VPMinistreEvariste BoshabMabudj lue vendredi 11 décembre par le Dép. (opp. MLC) Fidèle Babala Wandu, un débat né des déclarations des députés de la majorité arguant que nombre de motions sont «alimentaires» fait rage dans l’opinion et sur les réseaux sociaux.
On se demande comment les députés de l’opposition mènent très grand train de vie que leurs collègues de la majorité, se rendent régulièrement chez les plus grands couturiers d’Europe, font bling-bling, eux qui, logiquement, auraient dû être aux vaches maigres. Au soir du 12 décembre, un tweet semble avoir suggéré le graal: il a rappelé le scandale d’une menace qui pèsa sur le VPM Thomas LuhakaLosendjola (@ThomasLuhakaL) traité d’«incompétent avéré» dans l’administration du secteur des télécoms par le Dép. d’opposition Albert Fabrice Puela (ex de la majorité, ex-ARC, @fabricepuela) et qui risqua de perdre son portefeuille mais voilà qu’alors que l’hémicycle était plein comme un œuf et attendait l’heure de vérité, on chercha en vain le député, initiateur de la question orale avec débat sans le trouver nulle part sur terre. L’homme s’était simplement volatilisé! Et les rumeurs d’aller et de venir dans tous les sens... Celles d’une motion «alimentaire bien traitée la veille»...
Résultat des courses: c’est son collègue Emery OkundjiNdjovu (Opp. FONUS @EmeryOkundji) emporté qui vînt délivrer une plénière courroucée. «Honorable Président de l’Assemblée Nationale, on ne va pas inventer la roue. L’initiateur de la motion n’est pas là; nous considérons qu’il n’est pas là. On clôt les débats et on passe»! Vraiment!
Puela ne fut jamais inquiété - c’est le jeu - même s’il se remit dans ses petits souliers jusqu’à ressusciter à l’occasion du débat sur la motion de défiance anti Boshab initiée par les Dép. MohindoNzangi, Gilbert Kiakwamakia-Kiziki et Fidèle Babala. Et de faire le porte-parole des opposants.
OPERATION RETOUR.
Menaçant le président de l’Assemblée Nationale Aubin Minaku Ndjalandjoku - accusé de «corrompu, au service de sa seule majorité» - de le faire démettre à la fois de la chaire parlementaire congolaise et de celle du regroupement francophone (il est président en exercice de l’Association des parlementaires francophones)...
Quel élément nouveau a-t-on découvert dans le dossier de la banque publique liquide FPI (Fonds de promotion de l’Industrie) pour que son A-dg se tire d’affaire à si bon compte? Les pratiques du FPI monnaie courante ont-elles disparu, comme par enchantement? Au lieu d’aider à fructifier les PME, le FPI dont les comptes sont liquides travaille à renflouer les caisses des banques commerciales.
Un cas: celui du dossier de Finance Press Group, éditeur du Soft de Finance qui n’a jamais été relaté dans ces colonnes mais dont il faut désormais parler aujourd’hui que la commission parlementaire a rendu son rapport de 65 pages. Voilà un cas connu de tous les services juridiques de ce FPI mais il a suffi que le moindre conseiller prenne position pour la PME pour que les foudres de Constantin MbengeleKweteThamuk s’abattent sur l’importun éloigné de son poste et envoyé en brousse paître.
Un dossier de crédit jauni dans les tiroirs du FPI mais qui fut ressuscité au simple coup de fil d’un banquier, le patron de la TMB - donnant des ordres - auprès de qui la PME avait déjà souscrit un crédit grâce à une hypothèque. Alors que la PME FPG attendait que le crédit lui soit versé directement sur un compte Rawbank préalablement déclaré par courrier, c’est vers la TMB que le crédit fut intégralement dirigé après que «les documents de déblocage des fonds en faveur du promoteur» - en réalité les accusés de réception - eurent été signés.
Mais la pratique au FPI ne consiste-t-elle pas à signer d’abord les «document de réception» avant de se voir remettre les chèques? Constantin MbengeleKweteThamuk et son a-df Damien SimbiMusema) ignorent-ils contestations et bousculade qui s’en suivirent dans la petite salle du 1er étage de l’avenue Lukusa? Et quel responsable du FPI ne saurait témoigner de ces traitements irréguliers?
Bien sûr que la TMB qui n’a jamais été un enfant de chœur, se servit en totalité de ce miraculeux fonds - dans un contexte de crise minière et financière au Katanga - en ajoutant les plus gros taux d’intérêt. Il ne faut pas une photo pour imaginer la suite...
«Ceci n’est guère un cas isolé au sein du FPI: si vous ne faites pas patte blanche, vous n’avez aucun accès au prêt FPI. Les opérations retour sont légion», accuse un ancien directeur.
Un crédit de 25.000 euros se retrouvera au final à 242.038 euros! Aucune contestation ne sera entendue... Ni par la TMB, ni par le FPI qui va essayer d’amadouer la PME et essayer de gagner du temps... Résultat: la PME a réglé ses besoins de départ (acquisitions d’équipements additionnels et fonds de roulement) sur des fonds propres. Elle n’a plus jamais plus eu besoin de recourir au FPI. Depuis, l’affaire a été portée devant les tribunaux par le cabinet de Mes Mubangi et Palankoy.
QUAND MBENGELE JURE.
Interrogé par la commission KumasambaOlom, l’a-dgMbengeleKweteThamuk jure n’avoir jamais perçu «une somme d’argent au titre de commission illicite, expliquant qu’«il s’agit d’une accusation gratuite, sans fondement». Quant aux subventions régulièrement accordées aux différents ministères ayant l’industrie dans leurs attributions, «il s’agit de ministre de tutelle».
«Le FPI est un outil de développement économique au service du Gouvernement et les ministres peuvent mieux expliquer les motivations de subventions dont ils sont bénéficiaires».
Au cours d’un mois, en avril dernier, le Fonds de Promotion de l’Industrie a versé à son ministre au moins plus d’un million de dollars américains (550.000 USD le 15 avril et le 17 avril 2015). Le ministre Germain Kambingajustifie ce paiement par «l’insuffisance des frais de fonctionnement». Les autres ministres et l’Hôtel du Gouvernement apprécieront. Un ministre moyen reçoit 15.000 USD/mois de frais de fonctionnement. Tous les ministres ne sont pas logés à la même enseigne.
ALUNGA MBUWA.