- lun, 28/10/2013 - 02:33
Pour se faire élire ou réélire, voici un sésame ouvres-toi: la filiation idéologique avec un leader charismatique!
Après l’amère expérience des scrutins de 2006, nombre de candidats aux dernières Législatives - de novembre 2011 - ont appris la leçon à peu de frais.
Pour se faire élire ou réélire, voici un sésame ouvres-toi: la filiation idéologique avec un leader charismatique! Au Congo, il en existe quatre: le Président Kabila. La recette a marché en 2006, elle a marché en 2011. Il a suffi, dans certaines circonscriptions, de s’en réclamer et vous étiez élu! Vient Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Le leader de l’UDPS, par la simple invocation de sa personne dans un sens ou dans un autre, vous étiez soit roué de coups et tenu sous bonne garde loin des sites de vote (le cas de Gilbert Tshiongo Tshibinkubula wa Tumba ou de François Mwamba Tshishimbi au Kasaï), soit vous étiez porté en triomphe (le cas de Franck Diongo à Kinshasa ou de Albert Fabrice Puela au Bas Congo). A Matadi, pour avoir joué un court instant au conducteur accidentel de Tshisekedi arrivé dans la ville en tournée de campagne, Puela a été béatifié et fut du coup élu dans la ville portuaire.
«COUILLES MOLLES».
C’est à Tshisekedi que le président de la DC (Démocratie Chrétienne), Eugène Diomi Ndongala doit son élection en 2011 après avoir échoué en 2006. Les exemples sont légion… Surtout pour le patriarche Antoine Gizenga Fundji à qui tous les élus PALU doivent tout. Le quatrième homme dont la filiation fait élire est Jean-Pierre Bemba Gombo. Comptant de nombreux partisans dans la Capitale ou en province de l’Equateur, c’est à l’ex-play boy détenu depuis cinq ans à La Haye que nombre de Députés étiquetés MLC doivent leurs sièges à l’Assemblée nationale. Ce fut le cas de Yves Kisombe en 2006 alors porte-parole du MLC, battu en 2011, dépouillé de Bemba. C’est le cas en 2011 de Germain Kambinga qui lui a succédé et qui, outre cela, dirige l’une des chaînes de télé culte du chef du MLC, CCTV.
On comprend mieux le propos de Fidèle Babala quand il traite certains de ses ex-camarades de «couilles molles» ou dit: «Tous sont partis (...). Qu’ont-ils apporté là où ils sont?» Alors que vous tirez profit de la visibilité politique de Jean-Pierre Bemba, ne pas parvenir à vous faire élire dans la Capitale est une catastrophe, suggère-t-il. La cinquième catégorie d’élus de cette typologie est celle formée de personnalités indépendantes de 2006, qui ont choisi de créer des partis politiques et qui furent réélues en 2011. Cette catégorie est composée de personnalités qui disposent d’un réel fief électoral, d’une véritable base sociologique. Ce sont des vrais meneurs des foules. A cette catégorie, il faut particulièrement noter les réélus de 2011 qui n’occupaient aucun poste dans aucune structure d’Etat ou n’avaient aucun représentant nulle part dans aucune structure de décision. Ne pouvant être soupçonnés nulle part de connivence avec aucune structure, ces hommes et femmes sont indubitablement les vrais élus du peuple congolais.
T. MATOTU.