KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Ils ont enfin décidé de se jeter à l’eau. Ils? Les Bâtisseurs Congolais réunis dans le Regroupement Politique A.B.C.E, l’Alliance des Bâtisseurs pour un Congo Emergent. Et ce sera le samedi 2 juin dans l’ex-Bandundu. AKenge d’abord, la capitale de la province du Kwango sur la nationale n°1 pour le cérémonial de sortie officielle. Puis, à une heure trente de route plus loin à bord d’un tout-terrain, à équidistance entre Kenge et la grande ville de Kikwit, sur la même nationale hérissée cette fois par bonheur pour la sécurité routière, de multiples dos d’âne, dans la cité de Masimanimba, chef-lieu du territoire du même nom, dans la province du Kwilu. Là, les Bâtisseurs congolais de l’émergence tiendront le premier meeting public commun de leur histoire destiné à envoyer un message sans équivoque à leurs électeurs qu’ils forment désormais un bloc soudé.
Après nombre de réunions de mise en cohérence autour de leur Président, l’ancien ministre des Finances Athanase Matenda Kyelu (Maniema, du parti NAD) qui fut aussi, dans le régime 1+4, ministre de la Fonction Publique et au lendemain de la publication par le journal officiel daté du 30 avril 2018 dont la version définitive doit encore être éditée (à la suite d’erreurs matérielles constatées), surtout, après le go head de l’Autorité Morale de la Majorité Présidentielle, le Président de la République Joseph Kabila Kabange à la dernière rencontre de Kingakati samedi 12 mai 2018, il ne restait plus rien à ces hommes et ces femmes dont la plupart disposent d’une expérience avérée de la gestion de la chose publique sinon de descendre dans l’arène pour commencer les séances d’échauffement avant la grande plongée dans la bataille de la campagne électorale. Si la Commission Electorale Nationale Indépendante tient ses promesses (il faut aussi pouvoir compter avec le débat qui brutalement vient de surgir avec la tête du président Corneille NangaaYobeluo incroyablement réclamée par l’opposition au lendemain du passage à Kinshasa de la mission d’audit de l’Organisation internationale de la Francophonie), c’est dans environ trois semaines, le 23 juin, que le corps électoral sera convoqué par le pouvoir organisateur CENI, au terme de la loi électorale, en son art. 11, avec le lendemain 24 juin, l’ouverture des bureaux de réception et de traitement des candidatures des députés provinciaux.

UNE FETE DANS L’EX-BANDUNDU.
Dans les états-majors, c’est le branle-bas de combat. Même si on y croit pas beaucoup à ce calendrier de la CENI, tous s’y préparent fiévreusement pour ne pas se laisser surprendre. On rappelle le fameux «Okolela na munokoyamboka na bino» du pasteur Daniel NgoyMulunda, devancier de Corneille Nangaa. En clair, les Bâtisseurs ne pouvaient plus longtemps attendre.
Depuis une semaine, à Kenge et à Masimanimba, des équipes d’avance sont à la tâche. Elles seront rejointes mercredi 30 et jeudi 31 mai par des équipes des superviseurs faites de personnes avec mission de s’assurer que tout est mis en place et que rien notamment au plan sécuritaire ne viendrait gâcher ce qui est conçu comme la grande fête des Bâtisseurs congolais de l’émergence.
Le débat avait été animé sur le site où le Regroupement devrait produire cet événement. Rester dans la Capitale, ville cosmopolite par excellence, politisée à souhait et, de loin, avec 55 sièges, la première circonscription du pays en nombre d’élus qu’elle offrira à l’Assemblée nationale à venir et où, à ce jour, nombre de partis politiques se produisent ou, au contraire, innover, commencer par l’arrière-pays, aller là où la population peu médiatisée et, du coup, peu polluée par des messages contradictoires, a plus besoin de voir et d’entendre ses leaders avant d’entamer la marche vers la Capitale? S’il faut se déployer hors de Kinshasa, où aller? Très vite, l’ex-Bandundu s’est imposé pour plusieurs raisons dont sa proximité du principal lieu de concentration du personnel politique qu’est Kinshasa mais également du fait que cinq des ténors de l’Alliance sont originaires du Kwango pour deux d’entre eux et deux du Kwilu. Il s’agit pour le Kwango de Christophe MbosoNkodiaPuanga, secrétaire éxécutif de l’A.B.C.E et président de la Convention pour la République et la Démocratie (CRD) et de Crispin MiyambiMwana Pambi, président a.i du Parti pour l’Action (P.A) et, pour le Kwilu, de TryphonKin-kieyMulumba, président de KabilaDésir et Autorité Morale du Parti pour l’Action et deAnicet KuzundaMutangiji, président de l’Alliance pour l’humanisme et la démocratie.
Unanimement désigné président de l’ABCE, le professeur Athanase MatendaKyelu est, de droit, président du Comité directeur. Cet originaire du territoire de Pangi, dans le Maniema est assisté de trois Vice-présidents.
Le premier en charge des relations avec les partis membres et les regroupements politiques, les accords de partenariat et la coopération inter regroupements est le professeur TryphonKin-kieyMulumba. Il a été ministre des Télécommunications et des NTIC dans le Gouvernement Matata puis en charge des Relations avec le Parlement. Le deuxième Vice-président est Jean-Marie BulamboKilosho (Sud-Kivu, PANADER). Récemment ministre de l’Economie et des PME, il a en charge les questions politiques et juridiques, les stratégies, la formation politique et civique.
Le troisième est Adolphe MuarabuEbelecha (Sud-Kivu, APNG). Administrateur de sociétés et président-initiateur de l’Alliance des Patriotes de la Nouvelle Génération, il est chargé du processus électoral et des institutions, de la mobilisation politique et électorale.
Le ministre honoraire des Affaires étrangères Raymond TshibandaNtungaMulongo (Kasaï Oriental, ULDC) est Conseiller Général tout comme l’actuel ambassadeur au Brésil et plusieurs fois ministre MutomboBakafwaNsenda. Le troisième Conseil Général est le député national originaire de la Tshopo, Jean-Pierre DaruweziMokombe. Plusieurs fois ministre et récemment Vice-ministre de la Justice, Christophe MbosoKodiaPuanga est, au titre de Secrétaire Exécutif, chargé de coordonner les activités du regroupement, assurer, sous l’autorité du Président, la gestion administrative et l’exécution des orientations et des directives de la Conférence des Présidents comme celles du Comité Directeur.
Vice-ministre des Affaires étrangères Agée AjeMatembo Toto (Lualaba-Kolwezi, ANADEC) est rapporteur de l’A.B.C.E. en charge de la rédaction des rapports et des comptes-rendus, des médias et communication, du coup, porte-parole. Il est secondé d’un Adjoint Guillaume Manjolo (Kasaï Central, ULD). Le gouverneur honoraire du grand Equateur Jean-Claude Baende (Equateur, ADH) est Trésorier en charge des finances, de la comptabilité, de la recherche des fonds et de la logistique. Il a pour Adjoint l’ancien ministre de l’Industrie Anicet KuzundaMutangiji.
Outre cette dizaine de personnalités membres de l’organe suprême de l’ABCE, à savoir, la Conférence des Présidents, trois autres sont nommées: Roger LossalaNgondo (Les Fédéralistes) au poste de 1er Secrétaire Exécutif National Adjoint (politique, juridique, administration et stratégies électorales), Marcel MokoloKotambola (Tshopo-Kisangani, FC) au poste de 2ème Secrétaire Exécutif National Adjoint (économie et finances et développement durable) et Mme NicoletteNtoya (ADH) désignée 3ème Secrétaire Nationale Adjointe (jeunesse, organisations féminines, mobilisation et formation).
S’agissant des provinces, certaines dans leur configuration d’avant le démembrement, sont coordonnées par un Vice-président.
Ces Vice-présidents, membres de la Conférence des Présidents, jouent «un rôle politique, électoral, d’animation et de mobilisation des membres et de suivi des activités de l’ABCE dans les provinces». Ils font rapport au Président et présentent à la Conférence des Présidents la situation et l’évolution du Regroupement dans les provinces dont ils ont la charge. L’ex-Bandundu est scindé en deux (Kwango d’un côté, Kwilu et Maï-Ndombe de l’autre). Mboso prend la tête du Kwango, province dont il est originaire tandis que les deux autres, Kwilu et Maï-Ndombe, sont sous la présidence du premier Vice-président de l’ABCE, Kin-kiey. L’ex-province Orientale, pour des raisons opérationnelles, est découpée en deux administrations. Elle va à la Fondation du Congo (Jean-Pierre DaruweziMokombe/Assumani, Tshopo, Bas-Uelé et Ituri ) et à l’ancienne ministre du Genre, la NAD Geneviève Inagozi (Haut-Uele).
La ville de Kinshasa est supervisée par Kuzunda (AHUDE), le Maniema par Pierre MuzyumbaMwanahembe (UDN), le Sud-Kivu par Bulambo, le Nord-Kivu par le Député Edouard MwangachuchouMizi. Le Kasaï Oriental va à Tshibanda, le Kasaï Occidental à Mutombo qui a un œil sur le Sankuru, le Lomami et le Kasaï.
Fort d’une vingtaine de partis, ce regroupement affiche du beau format, reste ouvert à toute adhésion.
D. DADEI.