- sam, 18/08/2012 - 22:09
Le principe de redevabilité conduit le PM à faire la reddition des comptes de ses premiers pas.
La question n’est pas s’il va parler, la question est quand il va parler et - surtout - qu’est-ce qu’il va dire! Dans son discours fleuve programme devant les Députés réunis lundi 7 mai 2012 en séance d’investiture du Gouvernement de la République, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon prononçait pour la toute première fois dans l’histoire du pays le mot «redevabilité».
Du coup, il introduisait ce vocable dans le dictionnaire politique national. Au plus grand bonheur du pays et de ses représentants.
LE SOFT INTERNATIONAL N° 1182 DATE LUNDI 17 AOÛT 2012
Redevabilité, jamais un mot n’avait été aussi porteur de modernité que prône le Chef de l’Etat, le Président de la République Joseph Kabila Kabange. Jamais la démocratie n’a existé nulle part au monde sans ce concept qui se décline comme l’obligation pour un homme, pour une équipe, de rendre compte.
«La redevabilité engage la responsabilité du dirigeant pendant et après son mandat à la tête de son pays. Or, la plupart des dirigeants africains règnent comme s’ils n’avaient de comptes à rendre à personne», écrit Pierre Ndoumaï (Indépendance et néocolonialisme en Afrique: Bilan d’un courant dévastateur, page 52, 2011).
Et la lexicologie de s’étendre: «Qualité d’être redevable, en parlant d’une taxe. Il a rendu compte de son entretien avec l’ambassadeur au ministre. Je vous rendrai compte de cette affaire. Rendre bon compte de sa conduite, faire connaître qu’on a tenu une conduite à laquelle il n’y a rien à reprendre. Vous me rendrez bon compte d’une telle conduite, je saurai bien vous en faire repentir».
Hamam Abdelatif, conseiller à la Primature de Tunisie: «La recherche d’une plus grande efficacité de l’administration publique en Tunisie s’accompagne par la mise en place de mécanismes adéquats permettant à l’autorité qui a le pouvoir, d’apprécier l’accomplissement des missions confiées conformément aux objectifs fixés. Il est ainsi dans l’ordre des choses que tous ceux qui sont investis d’une responsabilité soient appelés à en rendre compte. Cette obligation de rendre compte se réfère à un nouveau concept: la redevabilité. (...) Il est important de noter que l’intérêt de la Tunisie pour la redevabilité ne relève pas d’un quelconque souci dogmatique mais traduit l’importance qu’accorde un petit pays qui n’ a pas été gâté par la nature, à la gestion efficace de ses ressources limitées au service de son bien être économique et social de ses citoyens. La redevabilité peut se définir comme étant «l’obligation de rendre compte de l’exercice d’une responsabilité». Elle traduit le besoin croissant de la collectivité de se procurer l’opportunité de voir et de dire si les responsables de la gestion des entités publiques ont utilisé les ressources disponibles de façon à en tirer le meilleur avantage possible et s’ils se sont donnés les moyens pour évaluer leurs performances».
Les choses ne peuvent être plus claires.
Le PM Augustin Matata Ponyo, contrairement à nul autre arrivé à l’Hôtel du Conseil, se sent l’obligation de rendre compte au Peuple - du coup, au Président de la République qui l’a nommé - de ses premiers pas. Il joue la transparence. Tout à son honneur. Le pays - et donc le Président de la République - a hâte de savoir ce qui a marché, ce qui ne l’a pas été ou l’a été moins et pourquoi. Et comment les choses devraient pouvoir s’améliorer.
Aujourd’hui vendredi 17 août, c’est jour pour jour 100 jours!
T. MATOTU
LEGENDE :
Le Premier ministre Matata Ponyo le 7 mai dernier face aux élus au Palais du Peuple. LE SOFT NUMERIQUE.