- dim, 30/11/2014 - 22:59
A leur sortie du tribunal, les anciens détenus qui avaient comparu les chaînes au pied.
Il avoue tout de go. «Je sors d’un lieu pire que l’enfer». Emprisonnés depuis près de deux ans en Afrique du Sud, accusés de complot visant à assassiner le Chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange, 15 des 20 compatriotes ont été acquittés et libérés le 28 novembre faute de preuves. Le juge a levé l’ensemble des charges suivant les recommandations du procureur, lors d’une audience à Pretoria, à l’issue de laquelle les 15 hommes sont ressortis libres, mais «très en colère», a dit James Jacob Mapima l’un d’eux, pour avoir été «en prison pendant deux ans pour rien» et exposés, selon un autre, à la «torture» durant leur détention. «Les nombreux témoins qui ont été entendus ont clairement montré que les charges contre ces quinze accusés n’étaient pas aussi lourdes que ce que pensait l’accusation. Je suis ravi pour les 15 acquittés mais je demeure inquiet pour ceux qui restent incarcérés», a déclaré l’avocat des 14 prévenus, Me Thesigan Pillay. A leur sortie du tribunal, les anciens détenus qui avaient comparu les chaînes au pied ont été accueillis par une cinquantaine de partisans. «Depuis le début, je savais que ce jour arriverait, car j’étais innocent. Mais je suis très en colère car on a décidé de nous mettre en prison pendant deux ans pour rien!», a regretté James Jacob Mapima. Dès leur sortie, les prévenus ont aussi affirmé avoir subi des mauvais traitements durant leur incarcération.
CHAINES AU PIED.
«Il vaut mieux vivre en enfer qu’être en prison en Afrique du sud. J’ai passé 21 mois, 23 heures par jour, enfermé dans une cellule d’un m2. J’ai aussi fait partie des gens qui ont été torturés et envoyés à l’hôpital», a déclaré David Muyembi, l’un des Congolais qui avaient été détenus.
Cinq hommes restent poursuivis pour «activités mercenaires» et «conspiration en vue d’assassinat», notamment Etienne Kabila qui se fait passer pour le demi-frère du Chef de l’Etat et considéré comme le leader de ce groupe de rebelles présumés. Etienne Kabila a néanmoins été remis en liberté surveillée contre une caution de 10.000 rands (720 euros), tandis que les quatre derniers accusés qui plaident tous non coupable restent incarcérés à Pretoria. Les vingt avaient été interpellés le 5 février 2013, suite au travail d’un policier infiltré à leurs côtés pendant six mois. Le policier avait filmé de nombreuses rencontres et échangé des mails accréditant la thèse de la préparation d’un coup d’Etat. Les accusés disent avoir été victimes d’un complot. Ils se réunissaient pour suivre une formation de gardien de sécurité avant d’être arrêtés, disent-ils. Les cinq hommes risquent plusieurs années de réclusion.