Le Soft International n° 1166 daté 30 avril 2012
Resserré comme jamais dans ce pays (au total 29 ministres, le Premier ministre compris) mais comme l’avait voulu et annoncé le Premier ministre Matata, le nouveau Gouvernement congolais est unanimement salué dans le pays et dans le monde comme une équipe d’experts - des spécialistes, des technocrates, des techno-politiques - à l’image du Premier ministre lui-même. En somme, des hommes et des femmes dont beaucoup sont peu connus du grand public et passés avec succès au casting, examinés au scanner depuis des mois voire des années pour certains et triés sur le volet. Chacun de ces 29 ministres peut être considéré comme un doué sinon un surdoué dans son domaine.

Des personnes qui ne viennent pas apprendre du métier, des personnes qui connaissent déjà le métier, l’ont achevé voire parachevé...
Vendredi 27 avril, inaugurant un cycle de conférences de presse d’un nouveau style - vingt minutes pas plus, questions courtes, réponses courtes puisqu’il faut aller vite à l’essentiel et ne pas avoir à perdre de temps face au volume de dossiers qui attendent, questionneurs et questionné debout dans le hall de ce qui est, en partie et en partie seulement, ses anciens bureaux au ministère des Finances puisque l’homme qui reprend les clés Patrice Kitebi Kibol-Mvul ne sera que délégué à la Primature auprès du Premier ministre -, Matata Ponyo avait annoncé la couleur: la moralité - oui la moralité, tout au moins une parfaite présomption de bon gestionnaire des affaires publiques pour un homme qui, dans les régies financières, a, en peu de temps, mis une multitude d’agents et hauts cadres à la porte et devant un juge et s’est fait un point d’honneur de ne jamais faire ouvrir un seul des bureaux de son cabinet à des hommes d’affaires... libanais de réputation généralement sulfureuse! -, l’expertise, la compétence, la déflation des portefeuilles, seule façon de produire de l’efficacité et donc du résultat attendu par le pays...
Une note à signaler: pas ou peu de ministres de l’ancien gouvernement repris dans la nouvelle équipe. Hormis cinq - sur une flopée d’une quarantaine voire plus - qui retrouvent leurs anciens postes pour y avoir fait du résultat et doivent poursuivre l’action, ou changent de portefeuille.

1. À l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, Richard Muyej Mangez Mas qui vient des Relations avec le Parlement.
2. À la Coopération internationale que garde Raymond Tshibanda Ntunga Mulongo qui se joint les Affaires étrangères afin d’éviter de se marcher sur des plates bandes.
3. Aux Médias, ministère que retrouve Lambert Mende Omalalanga qui remembre les Relations avec le Parlement.
4. À l’Éducation (Enseignement primaire et secondaire) que garde Maker Mwangu Famba qui sera resté à la tête de ce ministère - fait rarissime - tout au long de la législature et fait l’entame d’une deuxième!
5. Aux Mines avec Martin Kabuelulu.

DE LA CHIRURGIE À CŒUR OUVERT.
La nomination de cette équipe rendue officielle samedi 28 avril sur la chaîne nationale Rtnc peu après 20h30’ aura nécessité cinq mois.
Cinq mois pour écouter les différents partenaires de la majorité, cinq mois pour faire valoir et accorder des points de vue souvent disparates et parfois contradictoires dans un pays qui regorge de 500 tribus - pas moins - et autant de partis politiques - pas moins - dont au moins la moitié s’identifiant à la majorité présidentielle. Une vraie gageure qui appelle des capacités d’approche à mettre en œuvre sans heurter quiconque mais - si nécessité - en heurtant.
Avec en effet toujours et toujours de la volonté, du courage, de la détermination à aller au bout de l’engagement en ayant en vue en permanence des objectifs à atteindre
Tous les diagnostics le disent: notre grand malade - le Congo - n’a pas besoin d’un analgésique; il a besoin d’un vrai traitement curatif, un traitement de cheval susceptible de permettre une mutation.
La Révolution de la modernité est un défi.
Vu le grand mal, le Chef de l’État avait voulu prescrire et faire pratiquer une intervention chirurgicale à cœur ouvert, lui qui veut atteindre son objectif de transmutation de la société, toutes les autres opérations ayant à ce jour échoué.
À ce qu’on voit, le Premier ministre a reçu carte blanche.
Du coup, il devra rendre compte. Avec des équipes épluchées sans état d’âme, il ne peut pas, il doit y arriver. Il y va du salut du pays...
Ci-après la liste de ces 27 hommes et femmes que Matata a réunis autour de lui et qui ont reçu mission de relever les défis:

Vice Premier Ministres:

1. Budget: Daniel Mukoko Samba.
2. Défense nationale: Alexandre Lubal Tamu.

Ministres:

3. Affaires Étrangères, Coopération internationale, Francophonie: Raymond Tshibanda
4. Intérieur, Sécurité, Décentralisation: Richard Muyej.
5. Justice, Droits humains: Wivine Mumba.
6. Medias, Relations avec Parlement: Lambert Mende Omalanga.
7. Plan, Suivi de Révolution de la modernité: Célestin Vunabandi.
8. Portefeuille: Louise Munga.
9. Économie et Commerce: Jean-Paul Nemayato.
10. Aménagement du territoire, Urbanisme, Habitat, Travaux publics et Aménagement du territoire: Fridolin Kasweshi.
11. Transports et Voies de communications: Justin Kalumba.
12. Environnement, Conservation de la nature et Tourisme: Louis Bavon Mputu
13. Mines: Martin Kabwelulu.
14. Ressources hydrauliques et electricite: Bruno Kasanji Kalalasanji Kalala.
15. Hydrocarbures: Crispin Atama.
16. Industrie et PME: Remy Musungay
17. Postes, Téléphones, Télécommunications, Nouvelles techologies de l’information et de la communication: Tryphon Kin-kiey Mulumba.
18. Emploi, Travail et Prevoyance Sociale: Modeste Bahati Lukwebo.
19. Santé: Félix Kabange Numbi.
20. Enseignement Supérieur et Universitaire: Kyelo Lotama.
21. Enseignement primaire, secondaire et professionnel: Maker Mwangu Famba.
22. Agriculture: Jean-Chrysostome Wahamiti.
23. Affaires foncières: Robert Mbuinga Bila
24. Affaires Sociales: Charles Nawej.
25. Genre, famille: Genevieve Inagosi.
26. Fonction Publique: Jean-Claude Kibala.
27. Sport, Jeunesse, Culture et Arts: Banza Mukalay Sungu.
28. Ministre Délégué auprès du Premier Ministre chargé des Finances: Patrice Kitebi Kibol-Mvul.