- lun, 15/04/2019 - 03:35
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Incroyable mais vrai au FCC. L’ex-ministre de la Communication et des Médias Lambert Mende Omalanga aux prises avec les élus locaux qui ne veulent pas de sa candidature comme gouverneur tout comme avec la population qui fait état d’émeutes et de morts, est toujours le candidat officiel FCC dans le Sankuru. Tandis qu’à l’Equateur, un autre candidat officiel FCC, l’ADH Jean-Claude Baende Etafe Eliko a été coiffé au poteau par un candidat indépendant mais officieux sinon officiel, le PPRD Bobo Boloko Bolumbu qui a fait un tabac aux scrutins, 15 voix sur 20 exprimées. Pour certains, les jours qui viennent pourraient changer la donne. «Nous ne pouvons pas prendre le risque de convoquer une élection du gouverneur avec un candidat unique parce que contesté par tous les Sankurois», a déclaré samedi le président de l’assemblée provinciale du Sankuru, l’Hon. Benoit Olamba affirmant que sa décision a été prise à l’unanimité des députés provinciaux lors d’une plénière, la veille vendredi.
GUERRE POUR SANKURU.
«On nous accuse d’être complices d’une candidature unique qui ne favorise pas le jeu démocratique. C’est pour cela qu’en tant que responsable de l’assemblée provinciale, je ne prendrai pas la responsabilité de convoquer une plénière avec une liste contestée par des décisions judiciaires avérées, à savoir, les arrêts du Conseil d’Etat qui demandent la réintégration sans conditions du candidat Mukumadi pour favoriser un jeu démocratique qui doit se tenir dans toutes les élections», a-t-il poursuivi. Ce président indique «engager sa responsabilité devant l’histoire, devant l’opinion nationale et internationale, des Sankurois en particulier, que ce 13 avril 2019, il n’y aura pas d’élection sans exécution des décisions de la justice congolaise». Cependant, le Conseil supérieur de la magistrature a déclaré que les avis du Conseil d’Etat n’ont pas d’effet en matière électorale, «particulièrement en matière de contentieux des candidatures». Du coup, la Commission électorale nationale indépendante a menacé de saisir le président de l’Assemblée provinciale accusé de faire obstacle à la tenue de l’élection des gouverneur et vice-gouverneur dans la province. «D’après les éléments qui nous sont parvenus, il a été constaté qu’il y a eu obstruction manifeste à la tenue de cette élection par le président de l’Assemblée provinciale de Sankuru. Nous nous disons que la CENI se réserve le droit de saisir la justice contre l’intéressé pour cet acte qui viole la loi organique de la CENI en son article 26», a déclaré le président de la CENI Corneille Nangaa Yobeluo. Décidée de forcer son passage en organisant une élection à candidature unique, la CENI a annoncé la délocalisation du site de vote à son siège dans la ville de Lusambo invoquant des raisons d’insécurité autour de l’Assemblée provinciale de Sankuru où l’élection du gouverneur est annoncée pour lundi 15 avril.
Président du Conseil d’Etat, le professeur Félix Vunduawe te Pemako a, dans un communiqué officiel daté de 13 avril, déclaré que les arrêts du Conseil d’Etat «rendus au nom du peuple congolais sous REA 002 et REA 006 le sont en dernier ressort». «Ils restent valables et doivent être exécutés promptement au nom du Président de la République, Chef de l’Etat, conformément aux dispositions pertinentes des articles 149 alinéa 3 et 4 de la Constitution, 385 et 386 de ladite loi organique». Le communiqué officiel «prévient que toute personne ou institution qui se soustrairait à son obligation d’exécution desdits arrêts sera comptable de tout manquement préjudiciable en la matière». Une guerre interne ouverte au sein de la haute magistrature congolaise avec une main noire imaginable.
ALUNGA MBUWA.