Soudain, le monde se met à douter de ses certitudes
  • ven, 28/08/2015 - 23:06

Il y en a qui peuvent déambuler dans les rues d’ici ou d’ailleurs, ils ne courent aucun risque.

Après le passage de Kin-kiey à Paris et à Bruxelles avec une communication acier, rien sur Kabila ne sera plus jamais comme avant... Sans tabou.

L’ACTION AVANT LA REACTION.
Africa 24, Rfi, France 24, TV5 Monde, Jeune Afrique, Le Soir, Belga et, du coup, reprise assurée et garantie dans des fils d’agences internationales, des journaux et sites en ligne. Le tout, en 48 heures seulement! En plus, un même message, dans des mêmes termes, avec une même cohérence, une même détermination et une même ambition: militer pour la reconnaissance internationale de l’action de Kabila à la tête de la R-dCongo. Jamais un membre du Gouvernement, mieux un membre de la MP n’avait réussi un tel coup dans ces médias, abandonnés aux opposants et autres détracteurs de Kabila. «Souvent quand on y passe, c’est pour réagir, se justifier face à telle ou telle autre accusation contre le régime...» commente un élu membre de la MP qui salue l’action de KKM Try. Les experts en communication politique le savent, l’action est préférable à la réaction. Et comme il fallait bien s’y attendre, la bombe Kin-kiey a encore fait des vagues et des victimes. Des dizaines de personnalités de l’opposition ont aboyé sur quelques médias locaux et sur des réseaux sociaux, plus de trois jours durant, avec des arguments mornes. D’autres n’ont pas hésité à verser dans l’insulte, la calomnie et la désinformation. Pendant ce temps, dans le camp de Kin-kiey, celui du Chef, peu ont été ceux qui ont osé dire mot!
Où sont-ils passés, ces Kabilistes de premier rang? Où sont passés ces Samouraïs de l’Eternel censés porter leurs armures pour combattre en faveur du Raïs? Ils sont à compter du bout des doigts... Plusieurs sont sur leurs gardes alors que d’autres n’hésitent plus aujourd’hui à afficher leur comportement et exiger au Chef de se désigner un dauphin pour 2016.
Si le G-7 a cessé de fonctionner officiellement, dans les coulisses, le mouvement opère toujours et se serait même enrichi de quelques nouveaux trophées. Tous sont hantés par une possible succession du Raïs en 2016. Mieux, y en a qui imaginent même déjà le film de la fin du régime. «Le climat actuel me rappelle exactement ce qu’on a vécu avant la chute du régime Mobutu...», commente une personnalité politique proche de la MP. L’histoire ne se répétera peut-être pas, mais il faut rester vigilant. Comment ne pas y réfléchir? Le Bureau politique de la MP compte une trentaine de membres. Pareil pour le Gouvernement. Mais qui sont ceux qui sont en première ligne pour défendre ce Président qui leur a presque tout donné - postes ministériels prestigieux et opportunités d’assumer des postes de responsabilité? Ceux-là peuvent déambuler dans les rues de Kinshasa, de Paris, de Bruxelles ou d’ailleurs. Ils sont libres. Personne ne se retournera pour les regarder. Des poches bourrées de billets verts, ils ne courent pourtant aucun risque. Ailleurs lorsque le Président est sur une mauvaise pente, tous les siens sortent et montent au front. Oui, la politique est avant tout une question de conviction.
On peut aujourd’hui tout reprocher à Kin-kiey. Son passé mobutiste puis, son passage au RCD. Personne ne contestera sa loyauté et son attachement au Raïs. Pour être kabiliste il ne faut pas nécessairement avoir été à Hewa Bora. En Kabila, Kin-kiey paraît croire dur comme fer. Il croit dur comme fer.
En politique, la loyauté est un principe d’or. On l’a vu très récemment en Grèce, à plus de 8000 km de Kinshasa. Puis, juste en face, de l’autre côté du majestueux fleuve
Congo.
On ne citera même pas l’exemple de l’autre voisin de l’Est, le Rwanda, qui vient de réussir en toute douceur une modification de la Constitution. Pendant ce temps au Congo de Lumumba, Kabila est l’homme à battre et à... abattre. Cela, peu importe toutes les potentialités qu’il représente pour le Congo de demain. Cela, peu importe tout ce qu’il a accompli à la tête de ce pays, dans des conditions que tous savent, plaide Kin-kiey.

IL EST PRESQUE MINUIT.
Aujourd’hui, c’est au sein même de la Majorité présidentielle qu’on dit qu’il est presque minuit. Ceux qui osent raviver la fierté du Kabilisme qui a tant fait rêver ne sont pas du tout suivis.
Des raisons sont diverses. Les uns peut-être par jalousie politique, d’autres par peur ou tiédeur ... alors que certains ont déjà même tourné la page Kabila. Peu importe, pour Kin-kiey, le Raïs reste l’homme d’exception. «Nous avons 400 tribus, contrairement à d’autres qui n’en ont que deux ou trois. Nous sommes un pays-Continent, donc ce n’est pas le premier quidam qui peut maîtriser un tel pays». Affirmation faite il y a peu sur les antennes de Radio France internationale.
Kin-kiey assume ses propos et se base sur des exemples vécus. «Chaque nation a connu ses hommes d’exception. Le Président Franklin Delano Roosevelt l’a été pour les Etats-Unis», assène-t-il. Très jeune alors qu’il succède à son père en 2001, peu ont été ceux qui lui ont accordé une chance à la tête de ce pays-Continent divisé entre plusieurs factions rebelles. Aujourd’hui, la Rd-Congo a réécrit son histoire avec Kabila. Sur ce point, même ceux qui ont osé répondre à Kin-kiey se sont cassés les dents. En premier, l’ex député et SG. de l’UNC, Bertrand Ewanga, fraîchement sorti de la prison.
Rien à se mettre sous la dent dans sa communication totalement déphasée au cours de laquelle il appelle le peuple et leaders politiques à se désolidariser du dialogue politique qui sera convoqué et que le ministre des Re]ations avec le Parlement a évoqué dans sur Rfi. Puis, tous les suivistes de Kamerhe (Martin Fayulu, Fabrice Puela, Jean-Baudouin Mayo... qui ont essayé d’aboyer dans le même sens... sans effet). Incompétents, pays des incompétents, c’est sorti de leurs bouches. En tout cas pas de celle de Kin-kiey. Puis, sur les mêmes antennes de Rfi, 24 heures après Tryphon Kin-kiey, Eve Bazaiba, ancienne sociétaire de l’UDPS et actuelle SG du MLC, tombe très bas, dans la calomnie. Pire, elle démystifie Etienne Tshisekedi et Jean-Pierre Bemba, qui l’ont enrôlée tour à tour dans leurs formations politiques: «L’opposition ne peut pas être réduite seulement à deux individus au-delà de leur charisme politique...»! Sur les réseaux sociaux, chacun y va de son petit commentaire.
Claude Mashala, cadre du PPRD, est l’un des rares qui se sont levés pour dénoncer l’intolérance dont est victime le camp Kabiliste. Malheureusement, comme Kin-kiey, il est seul...
Ce qui illustre très bien l’image affichée depuis un temps par ]a Majorité présidentielle, caractérisée par des sorties médiatiques sporadiques et pas contrôlées.
La cohésion, la discipline... ne semblent exister que de nom. Plus que jamais, le Chef est isolé, abandonné par les siens et livrés à ses détracteurs.
HMK.
Africa News n°1111 daté 21-23 août 2015.


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