- mer, 12/11/2014 - 20:14
«Le Burkina Faso n’a aucune réalité ni politique, ni identitaire avec le Congo, aucune! Il faut aux hommes politiques congolais rester sereins, mobilisés autour du pays, autour de la Nation!»
Sur le chemin de retour au pays via Beijing où il venait de prendre part à Busan en Corée du Sud au vote des dirigeants de l’Union Internationale des Télécommunications, UIT en sigle, le ministre Tryphon Kin-kiey Mulumba en charge des Postes, Télécommunications et Nouvelles technologies de l’Information et de la Communication a twitté, le 10 novembre, saluant le vote des Députés de la majorité présidentielle à la suite des deux motions contre deux Ministres Patrice Kitebi Kibol Mvul délégué aux Finances et Rémy Musungayi à l’Industrie et PME.
Il écrit ce qui suit: «Une majorité présidentielle ou une dynamique légitimiste existe au Congo. Elle sait s’exprimer lors de grands enjeux. Je m’en félicite».
Revenant sur cette question, le ministre congolais a déclaré le lendemain 11 novembre à des journalistes congolais: «Je constate - et je salue - l’existence d’une majorité agissante, d’une dynamique légitimiste. Chaque fois qu’elle a été mise à l’épreuve de la vérité, cette majorité qui est une machine de combat, a fonctionné; elle s’est assumée. Elle sait où se trouvent ses intérêts - les intérêts de notre pays - ce pays immense, ce pays continent, ce pays au centre et au cœur du Continent, déjà déchiré par des crises, par des groupes armés; elle sait où se trouve les intérêts de notre Nation. Je m’en félicite».
Interrogé sur les événements du Burkina Faso qui ont emporté le président Blaise Campaoré, le ministre Tryphon Kin-kiey Mulumba qui connaît le Burkina Faso et nombre de ses dirigeants, tout comme la Tunisie, l’Egypte, le Maroc, etc., qu’il a visités dans un passé récent, a eu ce commentaire: «Le Burkina, effet contagion! Le Burkina effet domino! Voyons le printemps arabe dont tout le monde parle… au Congo! Oui, il y a eu Tunis qui a dégagé Ben Ali et qui se remet grâce à une intelligence et une culture exceptionnelles, avec d’anciens de Ben Ali! Oui, il y a eu Le Caire, avec Mubarak, qui n’en finit pas avec cette crise qui n’a pas dit son dernier mot, avec les Frères musulmans! Oui, il y a Tripoli mais où se trouve aujourd’hui la Libye? La Libye qui en imposait tant à l’Afrique et au monde avec un certain… Kadhafi! La mort de Kadhafi a-t-elle réglé un problème ou en en créé des problèmes à l’Afrique, au monde avec des tragédies jihadistes… au Mali, au Nigeria, au Cameroun? Et où est la Libye elle-même? Où sont ses institutions? Mais en même temps, le Maroc ne s’est-t-il pas sauvé de ce printemps arabe avec son Roi? L’Algérie ne s’est-elle pas maintenue avec son président Bouteflika, très âgé, très malade, se déplaçant sur un fauteuil roulant et, cela, au nom de la stabilité, au nom de la survie de la Nation? Le printemps arabe a-t-il emporté le Roi Abdallah II de Jordanie? Je dis: à tout, il y a un contexte, une histoire! Ce que le Congo a connu, le Burkina Faso ne l’a jamais connu! Mieux, aucun pays au monde ne l’a connu! Le Burkina Faso n’a aucune réalité ni politique, ni identitaire avec le Congo, aucune! Il nous faut au Congo rester sereins, mobilisés autour du pays, autour de la Nation!»
Prié de donner sa position sur son association Kabila Désir au regard des événements du Burkina Faso, le professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba a été catégorique. «Kabila Désir poursuit trois objectifs inscrits dans ses statuts: 1. Réhabiliter l’œuvre de Kabila; 2. Faire reconnaître par la Nation l’œuvre de Kabila; 3. Dédiaboliser notre Président de la République. Plus que jamais ces objectifs sont d’actualité».
Et de poursuivre: «Il nous faut travailler en interne, auprès de notre Peuple, le peuple du Congo; travailler en externe notamment auprès de notre diaspora - les diasporas ont toujours joué un rôle dans les changements qui s’opèrent dans le monde notamment grâce aux TIC. Il nous faut agir sur les réseaux sociaux - je l’ai toujours dit, notamment dans le cadre de notre programme «Charter pour la diaspora» afin de donner la possibilité à nos frères de l’étranger de revenir au pays et de voir ses nouvelles réalités. Car c’est l’absence de l’information qui conduit souvent à des excès. Il nous faut éclairer ceux qui gouvernent le monde, prennent les décisions qui touchent nos pays en allant vers des supports qui les touchent afin qu’ils puissent être correctement informés. C’est une question de responsabilité».