- ven, 26/04/2024 - 15:50
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1602|LUNDI 5 JANVIER 2024.
Oui, il y a eu chaos électoral dans la circonscription de Masimanimba. Dans ce premier territoire de la province du Kwilu qui accueille passants en déboulant de Kinshasa ou de la province du Kwango, des candidats aux Législatives ont été surpris la main dans le sac. La population de Masimanimba connaît ces personnes. À l'heure des réseaux sociaux, rien ne se cache plus…
Du matériel sensible de la Commission Électorale Nationale Indépendante, CÉNI, a été trouvé entre leurs mains ou celles de leurs proches.
La question que la Société Civile de Masimanimba se pose désormais est celle de savoir comment ces candidats ont pu accéder à ce matériel, propriété de la Commission Électorale Nationale Indépendante ?
Qui a pu mettre ce matériel à la disposition de ces candidats ou de leurs proches en dehors de la CÉNI elle-même ? Puis, pourquoi la Commission Électorale Nationale Indépendante n'a pas su communiquer ou ne communique pas sur cette question précisément ?
Par exemple, qu'a-t-elle dit à propos de ses agents et, principalement, du chef d'antenne de la CÉNI de la circonscription électorale de Masimanimba qui aurait disparu du territoire pour trouver refuge à Kinshasa ?
Autre question que la Société civile de Masimanimba se pose. Elle est en lien avec la date du 28 avril 2024 annoncée par la Commission Électorale Nationale Indépendante comme celle de la tenue des élections dans la circonscription de Masimanimba après l'annulation des scrutins du 20 décembre 2023. En clair, bien plus tard que les élections des Sénateurs, celles des Bureaux des Assemblées provinciales et celles des Gouverneurs des provinces.
VICTIME D'UN COMPLOT D'EFFACEMENT ?
Pourquoi, la Commission Électorale Nationale Indépendante a-t-elle décidé de programmer ces élections à cette date du 28 avril, soit, après les élections des Sénateurs et des Gouverneurs des provinces ? La circonscription de Masimanimba est-elle victime d'un complot d'effacement politique concocté par des adversaires politiques ?
Samedi 3 février 2024, vent debout, des membres de la Société Civile de Masimanimba - disant représenter la Notabilité de Masimanimba, la Jeunesse de Masimanimba, le Réseau des femmes, le Réseau des Droits de l'Homme, les Confessions religieuses, le Cadre de Concertation des filles et fils de Masimanimba regroupés dans la Société Civile Congolaise - ont organisé à travers la cité une «marche pacifique» autorisée par les autorités territoriales. Une marche qui les a conduits jusqu'au bureau de l'administration du territoire où les manifestants, devant les membres du Conseil de sécurité du territoire et devant les médias, ont donné lecture de leur mémo à l'Administrateur du territoire, Hardy Kanguma en lui remettant le texte. Mémo adressé au président de la Commission Électorale Nationale Indépendante, Denis Kadima Kazadi. Dans ce texte, la Société civile de Masimanimba insisté pour que le Conseil de sécurité du territoire fasse parvenir ce mémo aussi vite que possible aux autorités nationales à Kinshasa.
On y lit notamment : « Nous, forces vives du Territoire de Masimanimba, province du Kwilu, félicitons le Président de la République, Chef de l'État pour sa réélection à la Magistrature Suprême. Depuis la nuit des temps, force est de reconnaître qu'aucun candidat n'a déjà obtenu plus de 70% des suffrages universels. La population de Masimanimba lui réitère son soutien à sa personne et prend l'engagement de l'accompagner à la réussite de son second quinquennat. Remercions la CÉNI pour avoir publié le calendrier des scrutins de Masimanimba et de Yakoma. Demandons à Monsieur le Président de la CÉNI de revoir son calendrier afin que celui-ci, pour Masimanimba, se tienne avant l'élection des Sénateurs, des Gouverneurs, des Membres du Bureau de l'Assemblée provinciale spécialement pour le Kwilu ». « Il est inacceptable, poursuit le mémo lu par le porte-parole de la Société Civile de Masimanimba, Emmanuel Nakahosa Kasamba, qu'on puisse priver la population de Masimanimba d'élire le Gouverneur de sa province, les Sénateurs et les membres du Bureau de l'Assemblée provinciale quand bien même ces élections sont au suffrage universel indirect. Donc, nos Députés élus ne peuvent pas être privés de ce droit. Étant donné que Masimanimba seul dispose de huit sièges (à l'Assemblée provinciale du Kwilu), ces huit voix vont fortement impacter dans l'élection du Gouverneur, des Sénateurs et des Membres du Bureau de l'Assemblée provinciale. Comment Masimanimba serait dirigé par un Gouverneur que ses députés n'ont pas élu ?
Comment le territoire serait représenté au niveau national, provincial par des Sénateurs non élus par ses Députés ? Mais aussi les Candidats Sénateurs de Masimanimba doivent obtenir les voix des leurs. Nous soulignons que l'élection au niveau provincial est rotative. Cette fois, c'est le quota de Masimanimba qui doit présenter un Candidat Gouverneur qui, en principe, devrait compter sur les huit voix de ses frères de Masimanimba».
LA DATE DE LA TENUE DES SCRUTINS.
Puis : « Voilà pourquoi nous demandons au Président de la CÉNI de revoir le calendrier afin que cette élection (des gouverneurs, des Sénateurs et des Membres du Bureau de l’Assemblée provinciale, ndlr) ait lieu après la publication des résultats des élections nationales et provinciales de Masimanimba. La province du Kwilu pourra alors organiser son élection ».
Outre cela, la Société Civile de Masimanimba réclame « le départ sans conditions de tous les membres de la CÉNI de l'antenne de Masimanimba qui ont travaillé en complicité avec quelques candidats aux activités de bourrage d'urnes, de violence et de détention des DEV. Et surtout que les DEV sont la propriété exclusive de la CÉNI, comment ces DEV ont pu être retrouvés entre les mains des candidats ou des individus ? C'est signe que les responsables de cette fraude ont opéré en intelligence avec les responsables de la CÉNI. Pour éviter que les mêmes causes produisent les mêmes effets, la Société Civile de Masimanimba demande le départ définitif et sans conditions de ces agents de la CÉNI avant l'organisation des élections à Masimanimba afin que d'autres responsables viennent gérer ces opérations avec transparence. La population de Masimanimba ne veut plus l'importation des gens qui viennent de Kinshasa, Kikwit ou autres villes pendant qu'il y a la main d'œuvre locale. Que les politiciens cessent de recommander leurs personnes qui quittent différentes villes pour venir travailler à Masimanimba en complicité avec la CÉNI».
Il faut rappeler que la circonscription électorale de Masimanimba a été le théâtre d'une fraude électorale massive documentée, débutée au moins depuis le début des opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs lorsque des autobus entiers déboulaient de Kinshasa avec des centaines d'électeurs inconnus dans la circonscription ne parlant pas la langue du coin et se faisant enrôler dans des habitations privées. Ces opérations de fraudes électorales furent dénoncées avec force par la population.
Des scènes qui se sont reproduites lors des scrutins proprement dits débutés le 20 décembre 2023. Des opérations de vandalisme et de fraude électorale massive eurent lieu et furent dénoncées par la population brandissant, par ces temps des réseaux sociaux, des preuves matérielles irréfutables.
D. DADEI.