Au 10 février 2022, la confiance des grands patrons en nette augmentation
  • ven, 18/02/2022 - 11:52

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1546|VENDREDI 18 FÉVRIER 2022.

Selon les données de réalisation de la production fin septembre 2021, la croissance du PIB réel se situerait à 5,7% contre une réalisation de 1,7% une année auparavant.

Croissance impulsée principalement par le dynamisme de la branche extractive, dont la valeur ajoutée s’améliorerait de 8,2%, correspondant à une contribution à la croissance de 2,4 points. S’agissant du secteur tertiaire, il afficherait une croissance de 5,7% tirée essentiellement par les activités de la télécommunication, qui progresseraient de 11,4%, avec une contribution de 0,95 point à la croissance du PIB réel. Mais le secteur secondaire influerait faiblement sur la croissance économique à hauteur de 0,52 point.

Les résultats des enquêtes effectuées auprès des entreprises, en décembre 2021, font état du maintien de la confiance des chefs d’entreprises quant à l’évolution conjoncturelle de [‘économie du Congo. Le solde global brut d’opinions des chefs d’entreprises s’est établi à +27,0% en décembre 2021 contre +26,3% en novembre de la même années. Confiance reflétée dans l’ensemble des secteurs d’activités, sur fond d’un environnement économique propice soutenu par le dynamisme des industries extractives et par les perspectives favorables perçues pour ce qui est des activités de construction.

La deuxième semaine du mois de février 2022 a été caractérisée par la poursuite de la décélération du rythme de formation des prix sur le marché des biens et services. En effet, la variation de l’indice des prix à la consommation s’est située à 0,105% contre 0,115% la semaine précédente. Ce niveau d’inflation est imputable principalement aux variations des composantes «produits alimentaires et boissons non alcoolisées», «logement, eau, électricités, gaz, et autres combustibles» et «biens et services divers», lesquelles ont contribué à l’inflation hebdomadaire de 25,04%, 38,02% et 15,6%, respectivement.

En cumul et en glissement annuel, le taux d’inflation est ressorti respectivement à 0,693% et 5,445%. À conditions inchangées, il est attendu un taux d’inflation de 6,2% à fin décembre 2022, face à un objectif de 7,0% à moyen terme.
La relative stabilité des prix observée depuis le début de l’année 2021 tient principalement de la bonne coordination des politiques macroéconomiques, et ce, en l’absence d’un choc majeur externe ou interne.

L’exécution des opérations financières de l’Etat, au 11 février 2022, s’est soldée par un déficit de 29,8 milliards de CDF, résultant des recettes mobilisées de 173,0 milliards contre les dépenses exécutées de 202,8 milliards. Ce déficit a été couvert entièrement par les ressources tirées de l’émission des obligations du Trésor d’un import de 105,0 milliards de CDF. S’agissant particulièrement des dépenses exécutées, elles ont concerné principalement les dépenses courantes, dont celles relatives aux subventions (70,4 milliards) ainsi que les frais de fonctionnement des institutions et ministères (86,2 milliards).

Par ailleurs, au 31 janvier 2022, la balance des opérations financières de l’Etat a affiché un excèdent de 114,9 milliards de CDF, lequel a conforté les marges de trésorerie antérieurement constituées. Les recettes mobilisées ont atteint 1.023,7 milliards de CDF et les dépenses se sont établies à 908,9 milliards. Il faut rappeler qu’au 31 décembre 2021, l’exécution des opérations financières de l’Etat s’est clôturée par un déficit de 393,1 milliards de CDF, résultant des recettes de l’ordre de 11.837,6 milliards de CDF contre des dépenses de 12.230,7 milliards, dont 78,6% et 9 3% ont été consacrées respectivement aux dépenses courantes et d’investissement. Ce déficit a été financé en grande partie par les ressources provenant des émissions des Bons du Trésor (237,0 milliards de CDF) et l’utilisation des marges de trésorerie (156,1 milliards de CDF).

S’agissant des cours des principaux produits intéressant l’économie congolaise, ils affichent, en majorité, des baisses hebdomadaires, Au 11 février 2022, le prix de la tonne du cuivre a enregistré une baisse de 0,05%, d’une semaine à l’autre, se situant à 9.880,00 $US, alors que celui du cobalt, à forte teneur, s’est maintenu à son niveau de la semaine précédente, soit à 75.055,19 $US, Le prix de l’once d’or a baissé de 0,18%, se situant à 1.808,32 $US.
Par contre, le cours du pétrole a enregistré une hausse de 1,80%, se fixant à 90,65 $US le baril.

Cette légère augmentation tient principalement des perspectives d’une demande solide, influencée notamment par l’annonce de la forte baisse des stocks américains de brut alors qu’il s’observe une baisse de l’offre avec l’interruption des activités de trois importantes raffineries américaines.
Par ailleurs, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés se sont de nouveau accordés sur une légère hausse de la production faisant fi de la pression leur faite d’ouvrir grandement leurs vannes pour réduire les prix sur le marché.

S’agissant des prix des produits agricoles, celui du riz a connu une hausse hebdomadaire de 3,98%, se fixant à 14,80 cents la livre suite notamment à la baisse de la production dans un contexte de pandémie. Les prix du maïs et du blé ont connu des baisses respectives de 3,90% et 2,56%, se fixant chacun à 235,94 $US et 771,50 $US la tonne.

À fin janvier 2022, le volume des échanges des biens entre le Congo et le reste du monde a connu une forte hausse.
En effet, la balance commerciale affiche un excédent de 418,06 millions de $US contre 13,47 millions observé au cours de la même période de 2021. Cette évolution découle de l’accroissement des exportations ainsi que de la baisse des importations, dans un contexte de hausse des cours mondiaux des produits d’exportations.

LE MARCHE DE CHANGE STABLE.
Le marché de change demeure relativement stable sur ses deux segments, sur fond de la poursuite de la bonne coordination des politiques macroéconomiques, conjuguée à une conjoncture extérieure globalement favorable.
Au 11 février 2022, le taux de change s’est établi à 2000,82 CDF sur le marché officiel et 2.032,00 CDF sur le marché parallèle, soit des taux de dépréciations hebdomadaires de la monnaie nationale de 0,05% et 0,10%, respectivement. En province, le taux de change moyen de la semaine est resté le même que celui observé une semaine plus tôt, soit à 2.018,9 CDF le dollar américain.

Au 10 février 2022, les réserves brutes se sont situées à 3.4 milliards de $US, correspondant à. 3,03 mois d’importation des biens et services sur ressources propres. Ces réserves qui intègrent les allocations DTS devront baisser mécaniquement lorsque l’Etat se décidera d’utiliser sa quotité de DTS.
Au 10 février 2022, la situation monétaire renseigne une baisse hebdomadaire de la base monétaire de 0,2%, soit 8,5 milliards de CDF.

Une diminution de la monnaie centrale résultant d’un recul des actifs intérieurs nets de 321,9 milliards nonobstant la hausse des actifs extérieurs nets de 313,4 milliards.
Au niveau des composantes, la régression de la base monétaire est notamment localisée au niveau des engagements envers les autres institutions de dépôts de 31,7 milliards de CDF, contrebalancée par une hausse de la circulation fiduciaire de 23,2 milliards.

Dans le but de favoriser davantage le financement de l’économie congolaise, dans un contexte de ralentissement des tensions inflationnistes, le CPM, Comité de Politique Monétaire, a décidé, lors de sa réunion du 30 décembre 2021, de baisser le taux directeur d’un point de pourcentage, lequel est passé de 8,5% à 7,5%. Toutefois, il importe de rappeler que depuis janvier 2022, la Banque Centrale du Congo applique la constitution de la réserve obligatoire selon la monnaie des dépôts. Cette mesure devrait améliorer notamment le financement de l’économie en monnaie nationale et contribuer à sa dédollarisation.

Par ailleurs, la grille des coefficients de la réserve obligatoire restée inchangée. Les coefficients de la réserve obligatoire sur les dépôts en devises à vue et à terme sont respectivement de 13,0% et 12,0% et ceux sur les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme de 0,0%.
Quant au Bon BCC, son encours global s’est établi à 58,0 milliards, venant de 60,0 milliards la semaine précédente, soit une injection de 2,0 milliards de CDF, justifiée par la baisse de la liquidité bancaire dans un contexte de stabilité aussi bien sur le marché des biens et services que sur celui de change.

Au 11 février 2022, le volume mensuel des refinancements, au guichet des prêts à court terme, s’est chiffré à 200,0 milliards de CDF contre 650,0 milliards en janvier 2022. Pour rappel, au mois de février 2021, le volume global avait atteint 1.039,5 milliards de CDF.
Sur le marché interbancaire, en cumul annuel, le volume des opérations s’est situé à 303,0 milliards de CDF contre 51,5 milliards à la période correspondante de 2021.

Au 10 février 2022, les avoirs libres des banques se sont établis à 137,7 milliards de CDF, soit une diminution de 160,5 milliards par rapport à la semaine passée.
En dépit de la stabilité actuelle de la conjoncture, l’économie congolaise demeure vulnérable et exposée à certains risques d’origine tant externe qu’interne.

◗ La faible couverture vaccinale ainsi que les risques d’un renforcement des mesures de restrictions de mouvement des personnes, avec l’apparition d’un nouveau variant Covid-19 ;
◗ La poursuite de la hausse des cours mondiaux du brut, comporte un potentiel d’inflation importée pour les pays importateurs nets, dont le Congo ;
◗ La hausse des prix des denrées alimentaires (dont le riz) sur les pays importateurs nets dont le Congo ;
◗ Tendance à la saturation des ports, la manque de containers qui ont un impact sur le délai de livraison des produits ;
◗ Le faible taux de couverture vaccinale, lié principalement à l’indisponibilité des vaccins et à la réticence de la population;
◗ L’effritement des marges budgétaires, avec les risques sur la stabilité macroéconomique ;
◗ Le réajustement éventuel de la structure des prix de carburant à la pompe voulu par la profession pétrolière, lequel pourrait exercer les pressions sur les prix intérieurs. En vue de pérenniser la stabilité du cadre macroéconomique, il est indispensable de renforcer la coordination des politiques budgétaire et monétaire.
Dans ce cadre, le trésor est encouragé à :
◗ publier le Plan de Trésorerie prévisionnel pour l’exercice 2022 en adéquation avec le Plan d’engagement budgétaire;
◗ disponibiliser les prévisions du PTR à horizon hebdomadaire pour besoin de prévision de la liquidité au niveau de la Politique monétaire;
◗ introduire progressivement les titres publics de longue maturité et réduire le volume des Obligations du Trésor par amortissement du principal pour éviter la pression sur la trésorerie ;
◗ lisser les dépenses (rémunération et autres) dans le mois au lieu de les concentre sur des courtes périodes;
◗ poursuivre les réformes visant la mobilisation des recettes ;
◗ veiller à la qualité de la dépense publique en renforçant la chaîne de la dépense et le respect du pacte de stabilité;
◗ maintenir les négociations avec la profession pétrolière pour des révisions de la structure des prix par palier, afin d’éviter tout changement des prix du carburant à la pompe, susceptibles d’alimenter des tensions sur le marché.
La BCC est encouragée à :
◗ maintenir le verrou central du dispositif mis en place dans le cadre du pacte de stabilité, portant exécution sur base caisse des dépenses publiques ;
◗ obtenir et exploiter davantage les PTR prévisionnels, en vue d’améliorer la gestion de la liquidité;
◗ produire un budget en devise 2022 en cohérence avec le PTR annuel.
◗ surveiller les fluctuations de la liquidité et s’assurer de l’équilibre entre l’offre et la demande de liquidité bancaire par des réponses adéquates à l’aide des instruments de la politique monétaire;
◗ renforcement de la policy mix ;
◗ mettre en œuvre les reformes retenues dans le cadre du programme avec le FMI.

Rappelons que dans son ouvrage consacré au «Nouvel environnement commercial de l’Afrique en cette période perturbée», la Banque mondiale appelle les pays africains à développer et diversifier leur participation au commerce international et aux chaînes de valeur, afin de réduire la pauvreté à grande échelle et transformer les économies de la région. En dépit d’une croissance rapide enregistrée ces dix dernières années, le volume des exportations africaines demeure faible comparé à d’autres régions du monde, soit 3% du commerce mondial.

Les exportations africaines restent peu diversifiées, attestant une grande concentration des produits à l’exportation, principalement les matières premières.
Cette situation tient particulièrement de l’approche classique héritée de la colonisation et perpétuée par tous les gouvernements qui se sont succédés après les indépendances.
source BANQUE CENTRALE DU CONGO.


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